Essai Seawater Smeralda 250

Confort et confiance

Ce 25 pieds qui en parait plus garantit un confort appréciable en navigation, et sa stabilité mettra rapidement le pilote et l’équipage en confiance lors des sorties par mer agitée. Malgré son identité de baroudeur, les espaces de détente sont aussi au rendez-vous pour de belles heures passées au mouillage, alternant farniente et baignades.

Texte et photos Philippe Leblond


 54 000 € sans moteur
 7.5 m
 16
 40,4 nds avec Yamaha 225 ch 4T
Banniere_axa

3_bannie_re-he_lice-540x145
Orca-logo_rvb

Essai paru le 11/04/2019

Fiche technique

Longueur 7,5 m
Largeur 3,0 m
Diam. maxi des flotteurs 62 cm
Nbre de compartiments 0
Puissance maxi 300 ch (220,8 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 225 – 300 ch
Poids sans moteur 800 kg
Rapport poids/puissance 4,7 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 16
Couchage 0
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 300 l
Catégorie CE C
Constructeur SeaWater (Italie)
Importateur Mediaco Yachts (83 – Les Marines de Cogolin) Espace Aicardi (20 – Ajaccio)
Droits annuels sur la coque 92 €
Droits annuels sur le(s) moteur(s) 504 €



Ce Smeralda 25 est sans doute, parmi les semi-rigides de 25 pieds, celui qui en impose le plus. C’est d’ailleurs à peu près vrai de tous les autres SeaWater, dans leur segment de longueur respectif. Ceci en raison des gros flotteurs à diamètre constant (ici, plus de 60 cm) qui donnent du volume et une profondeur de cockpit sécurisante, ainsi que de l’accastillage surdimensionné à l’image des trois mâts de traction, en forme de bittes d’amarrage, lui conférant un style baroudeur. Oui, mais de baroudeur chic, notamment lorsqu’est présente l’option teck massif, comme sur notre bateau d’essai. Un modèle proposé à la location par l’importateur, bien implanté au cœur des Marines de Cogolin, et que nous avons pu tester avec un Yamaha 225 ch.



Au ponton



Fort de sa culture, qui est à la base de proposer des « tenders » semi-rigides pour les maxi yachts, SeaWater met l’accent sur la qualité. Construction robuste, finition soignée, accastillage herculéen… Tout est fait au chantier, à l’exception du T-top inox et toile, plus consistant mais moins design que le modèle originel. Dès le premier regard on est séduit par la puissance qui se dégage de la silhouette du 250 et son côté classieux. Conscient de la carte à jouer avec les plaisanciers du semi-rigide haut de gamme de style méditerranéen, autres que les propriétaires de yachts, SeaWater a étoffé le confort embarqué avec, sur ce 25 pieds, deux solariums de belles dimensions, et les accessoires devenus quasi indispensables sur des modèles de cette taille, que sont le guindeau électrique, le grand tableau de bord avec centrale de navigation, la douche de pont ou le réfrigérateur… Les amateurs de mouillages longue durée regretteront sans doute l’absence d’une table pour pique-niquer confortablement ou d’un abri WC. Mais, tel quel, le Smeralda 250 est un bateau de jour tout à fait séduisant. Les plates-formes de bain recouvertes de vrai teck (comme tout le cockpit), même si c’est une option, sont assez spacieuses (attention tout de même aux bittes d’amarrage !) et la circulation à bord assez aisée, malgré des passavants qu’on aurait souhaité un peu plus généreux le long de la console… La capacité de rangement est elle aussi suffisante pour digérer les affaires de tout l’équipage grâce notamment à l’impressionnante cale, située sous le solarium arrière et au volumineux coffre avant, lui aussi recouvert d’un matelas de bain de soleil. Un mot à ce sujet pour signaler le manque de moelleux de la sellerie dans son ensemble. Peu épaisse, elle est garnie d’une mousse à cellules fermées, trop ferme. Par chance – nous allons le voir plus loin – la carène s’accommode bien du clapot.



Pour ce qui est du poste de pilotage, nous avons apprécié la position de conduite, avec une assise de leaning-post bien dessinée (mais un peu ferme !), un pare-brise haut qui coupe bien le flux d’air à grande vitesse et une solide main courante pour le copilote. Une autre main courante, au dos du leaning-post, peut servir à deux passagers pour naviguer debout en mer formée, en sécurité. Spacieux le tableau de bord peut intégrer, côte-à-côte, l’afficheur Yamaha et un combiné GPS-sondeur Garmin. Un bémol : la commande de gaz est un peu trop décalée sur la droite. Le vide-poches ouvert, situé derrière le volant, s’avèrera bien pratique. Il sera aussi possible de ranger quelques menues affaires dans la console, mais la partie qui supporte le siège situé sur l’avant de celle-ci est occupée par un petit frigo. Le sérieux apporté à la construction avec un accastillage solidement fixé, des coffres garnis de joints de caoutchouc et dotés de couvercles montés sur vérins, fait qu’on n’entend pas de bruits parasites lorsqu’on navigue dans la vague. Un bon point de plus.



En mer



Plantons le décor. Un temps printanier, une température de 16° et un petit force 3 levant un clapot de 50 à 70 cm. Deux personnes à bord et le plein de carburant, soit 300 litres d’essence pour gaver l’opulent V6 Yamaha de 225 ch, dont la cylindrée s’affiche à 4,3 litres, la plus élevée, et de loin, pour un hors-bord de cette puissance. C’est en partie la cause de rendements décevants aux allures de croisière, avec des chiffres assez éloignés des meilleurs : 0,49 mille par litre à 4 500 tr/min, à 28 nœuds, et 0,69 m/l à 3 500 tr/min, soit à 23,3 nœuds. Néanmoins, grâce à la capacité généreuse du réservoir de carburant, l’autonomie est satisfaisante avec 130 milles à 28 nœuds et 185 milles à 23 nœuds. Par ailleurs, il nous a semblé au son émis par le Yamaha - comme un bruit de ventilation de l’hélice - que sa hauteur de montage était un peu excessive. Ajoutez la peinture antifouling qui doit bien absorber trois nœuds au régime maxi, et cela peut expliquer ces rendements peu économiques.  



Par contre, les chronos d’accélération sont convaincants avec 3’’3 pour déjauger, reprise d’assiette comprise, et moins de 5’’ pour passer de 0 à 20 nœuds. Le couple phénoménal du V6 japonais n’est pas étranger, bien sûr, à la vigueur de la montée en régime qui s’atténue lentement à l’approche de la « zone rouge ». Autre constatation, le peu de sensibilité du Smeralda 250 au réglage du trim, à la différence du 280 (voir notre essai sur ce même site) qui était plus vivant à la barre. Le 250 a donc besoin d’une montée de trim généreuse pour accrocher les 40 nœuds. Pour ce qui est du confort en navigation, rien à redire, la carène gomme efficacement le gros clapot et fait preuve d’un bel équilibre à l’occasion de quelques petits décollages sur les sillages de vedettes croisant à la sortie du Golfe de Saint-Tropez, avec réceptions bien en ligne et en souplesse. Même sérénité dans les virages pris en mode sportif, où la quille se montre précise et incisive, en prenant garde à son grip puissant en cas de remise de gaz énergique. Très stable, à tous les régimes, et dans toutes les directions de mer (un peu moins avec mer par le travers, sans doute l’effet du vent sur le T-top), le semi-rigide sarde gagnerait à adopter une motorisation supérieure, les 300 chevaux de la puissance maxi homologuée semblant un meilleur choix, surtout si l’on est habitué à embarquer un équipage étoffé, avec enfants et amis.



 



photo Seawater Smeralda 250


photo Seawater Smeralda 250


photo Seawater Smeralda 250


photo Seawater Smeralda 250


photo Seawater Smeralda 250


photo Seawater Smeralda 250


photo Seawater Smeralda 250


photo Seawater Smeralda 250


photo Seawater Smeralda 250


photo Seawater Smeralda 250





Qualité de réalisation        

Comportement        

Performances      

Equipement      

Adéquation programme      

Rapport qualite/prix        

Le confort en navigation
Le comportement sûr et la maniabilité
Le cockpit profond, sécurisant
Les deux beaux solariums
L’accastillage de qualité pro
Les rendements moteur décevants
Les coussins manquant de moelleux
Les passavants un peu étroits
Le boîtier de commandes décalé à droite
L’absence de table, même en option

Face a la concurrence…

Modéle Clubman 24 25 GT 750 XV Pro
Marque Joker Boat (Italie) MV Marine (Italie) Zeppelin (France)
Imporlation Hyères Espace Plaisance (83 – Hyères) AGP Boats (83 – Bormes-les-Mimosas) Réseau de concessionnaires
Longueur 7,46 x 2,99 m 7,50 x 2,78 m 7,50 x 3,05 m
Nb de personnes 16 16 18
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 60 390 € (sans moteur) 50 400 € (sans moteur) 41 574 € (sans moteur)
PERFORMANCES
Vitesse maxi 40,4 nds à 6 000 tr/min
Vitesse de croisière rapide 28,0 nds à 4 500 tr/min
Vitesse de croisière economique 32,3 nds à 3 500 tr/min
Temps de jaugeage 3,3 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 4,7 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 14,0 nds à 2 300 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 23 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 11 h 45 min
Hélice de l'essai 15’’1/2 x 17’’ inox 3 pales