Essai BSC 65 Sport Elegance

La vitesse c’est chic

Boosté par son pack « Sport Elegance », le 65 Classic montre une apparence plus aguichante. Et ses performances élevées justifient la mention « sport ». De quoi séduire un large public d’autant que son plan de pont, fonctionnel et convivial, invite aux sorties en mer collectives.

Texte et photos Philippe Leblond


 36 720 € sans moteur
 6.65 m
 12
 44,6 nds avec Suzuki 200 ch 4T
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Essai paru le 01/08/2019

Fiche technique

Longueur 6,65 m
Largeur 2,8 m
Diam. maxi des flotteurs 58 cm
Nbre de compartiments 0
Puissance maxi 200 ch (174,2 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 150-200 ch
Poids sans moteur 793 kg
Rapport poids/puissance 5,1 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 12
Couchage 0
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 140 l
Catégorie CE C
Constructeur BSC Colzani (Italie)
Importateur Réseau de revendeurs
Droits annuels sur la coque exonéré
Droits annuels sur le(s) moteur(s) exonéré



On peut taquiner le chrono sans pour autant se départir d’une certaine classe. C’est un peu cet état d’esprit que met en avant le chantier Colzani en présentant cette nouvelle version du 65 Classic, modèle à la longue et riche carrière. Voyons de plus près les nouveaux atouts déployés par ce semi-rigide qui semble ignorer les outrages du temps.   



Au ponton



Faire du neuf avec de l’ancien, c’est tout un art… C’est un peu ce que nous propose BSC avec l’évolution de l’un de ses modèles fétiches, le 65, né en… 2005. Mais au fond, pourquoi pas lorsque le produit est bon ? C’est précisément ce que nous pensons du 65, devenu « 65 Classic » il y a quelques années, puis « Ivory ou Ebony » et aujourd’hui, « Sport Elegance ». La touche Elegance se signale par des flotteurs à deux teintes, en l’occurrence blanc crème et, pour la moitié arrière, noir avec une transition en diagonale qui donne de l’élan à ce profil plutôt conventionnel. Mais, la touche qui fait vraiment la différence avec le modèle de base, c’est cette belle sellerie couleur bronze, au matelassage en losanges. D’autres modifications apportent un surcroît de confort à l’image du siège de pilotage biplace qui remplace avantageusement l’ancien monoplace. Un copilote peut donc prendre place au leaning-post et tenir compagnie au pilote, mais il sera néanmoins un peu gêné car les commandes sont toujours placées au centre, donc un peu trop à gauche de cette console qui est restée la même… Au dos de ce leaning-post, la tablette de pique-nique disparaît au profit d’un vide-poches, pratique pour les passagers de l’arrière. Il est vrai que le 65 dispose d’une table plus grande sur pied, pour transformer en dînette la banquette arrière en forme de U. Cette disposition, depuis longtemps adoptée par de nombreux semi-rigides de chez BSC, permet à cinq ou six personnes de s’attabler confortablement pour une collation et de partager de bons moments de convivialité au mouillage.



 



Pour le reste, la configuration est identique, avec une zone de baignade agréable, bien que nous aurions préféré une échelle de bain intégrée à la plate-forme plutôt que simplement encastrée. La douche (avec son réservoir de 70 litres) bien à portée de main, permet de se dessaler avant de passer à table. Les barres de renforts du mât de ski peuvent aider à se tenir lorsqu’on sort du bain et que le mouillage est clapoteux. Ce mât (option), particulièrement haut, fera le régal des pratiquants de wakeboard, leur permettant « d’envoyer » des figures. Une fois dans le cockpit, on note une certaine aisance à se déplacer. Non seulement le bateau est large (il faudra dégonfler les flotteurs pour le transport routier), mais le poste de pilotage est déporté à tribord, laissant un large passage à bâbord (50 cm). Le passage est large aussi entre le solarium avant (142 cm x 144 cm), qui ne possède pas d’extension, et le petit siège moulé dans la face avant de la console. Il sera donc facile d’accéder à la ligne de mouillage dans le cas où vous ne reteniez pas l’option guindeau électrique (présente sur notre bateau d’essai). Sous le matelas fragmenté en trois parties pour faciliter l’accès au rangement, on trouve trois coffres volumineux et dont les capots sont équipés, comme il se doit chez BSC, de vérins pneumatiques, tandis que le pourtour des coffres est garni d’un joint de caoutchouc qui évite les résonances lorsqu’on navigue dans le clapot. A cette possibilité de rangement s’ajoute encore les coffres arrière latéraux et la soute arrière, dotée d’un double fond pour garder les affaires au sec. Et si cela ne suffisait pas, il reste la console avec son ample ouverture frontale, et le corps du leaning-post, ouvrant à l’aide d’une porte en teck. Pour les menus objets, le pilote trouvera pratique le haut du tableau de bord doté d’une fargue pour les maintenir en place, à moins qu’il ne choisisse le petit coffret situé sous le volant… Pour ce qui est du tableau de bord, il s’avère plutôt compact, offrant assez peu d’espace pour intégrer certaines options. On y trouve néanmoins un combiné Garmin, l’afficheur multifonction Suzuki et la hi-fi Fusion.               



Déjà chic, la version Sport Elegance est néanmoins surpassée par les deux versions Ivory ou Ebony apparues fin 2017. Il n’en reste pas moins que notre bateau d’essai fait belle figure, montrant une finition quasiment exempte de reproches (avec une mention spéciale pour le gel-coat étincelant), et un soin du détail qui le place au-dessus de nombreux semi-rigides de ce segment de marché.



 



En mer



Dans la baie d’Hyères, le plan d’eau n’était pas idéal pour un relevé de performances… Le bateau étant peu chargé (deux personnes + 80 litres d’essence), le gros clapot de 70 cm et la brise de force 3 obligeaient à trouver des angles de course favorables… Les 44,6 nœuds obtenus sont donc sans doute légèrement améliorables (en 2007, nous avions obtenu 47,2 nœuds avec un Evinrude E-tec 200). Il n’en reste pas moins que cette V-max est tout à fait honorable au regard du gabarit et du poids du bateau. Disons, qu’ils sont en rapport avec les 200 chevaux installés sur le tableau arrière. Cette puissance est le maximum homologué par le chantier italien. Et même si l’on peut penser que le BSC 65 pourrait supporter 225 chevaux, le Suzuki DF200 quatre cylindres lui convient parfaitement. Si les performances sont une priorité aux yeux de l’acheteur, il pourra toujours opter pour le DF200 six cylindres, plus coupleux. Dans le cas où le futur propriétaire naviguerait le plus souvent à lège (deux personnes et l’armement), un 175, voire un 150 ch, fera l’affaire… Vif au démarrage, grâce à une prompte reprise d’assiette (cabré modéré), le BSC prend moins de cinq secondes pour franchir les 20 nœuds. Avec 200 chevaux, c’est la garantie de pouvoir tracter sans difficulté un monoskieur de bon niveau. Au planning, dès 12,5 nœuds à 2 500 tr/min, le 65 Sport Elegance laisse une belle latitude au pilote pour adopter sa vitesse de croisière en fonction des impératifs de météo ou d’emploi du temps. Et permet de profiter des exceptionnels rendements obtenus par ce binôme BSC/Suzuki : 1,05 mille par litre à 4 500 tr/min et 32,5 nœuds, 1,18 mille par litre à 3 500 tr/min et 21,3 nœuds ! Les autonomies respectives sont de 132 et 149 nautiques, l’efficience mécanique compensant une capacité de carburant peu généreuse. Avec cette puissance, un réservoir de 180 ou 200 litres serait le bienvenu…



 



Passons au comportement, pour souligner la facilité de prise en main de cet ensemble, même avec la puissance maxi autorisée. Bien équilibré, précis et sain dans ses réactions ce BSC, mis à notre disposition par Gaport, revendeur à Hyères, donne du plaisir à son pilote avec de la réactivité et quelques aptitudes sportives (carène qui s’aère naturellement, et apprécie les différents réglages de trim, passage de vague en souplesse), mises en évidence dans une mer capricieuse. Au rythme de croisière, jusqu’à 4 500 tr/min, le DF200 quatre cylindres fera apprécier, notamment lors des longs trajets, sa discrétion sonore. Le 65 Sport Elegance s’est aussi montré à son avantage dans les virages pris en mode sport, avec des trajectoires précises malgré une gite intérieure modérée, un grip régulier assorti d’une légère glisse évitant de secouer l’équipage et des accélérations franches en sortie de courbe, grâce à l’absence de ventilation, attestant d’une hauteur de montage moteur bien adaptée.



 



 



photo BSC 65 Sport Elegance


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Qualité de réalisation        

Comportement        

Performances      

Equipement        

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix      

Le comportement homogène et sûr
La déflexion des embruns efficace
La convivialité du carré en U
La sellerie qui apporte sa touche classieuse
La conception soignée dans le détail
La capacité en carburant limitée
L’échelle de bain non coffrée
Le manque de place pour le copilote
L’absence de passage dans la banquette vers la plage de bain

Face a la concurrence…

Modéle Sport 22 GTO 660 Open Medline 660
Marque BWA (Italie) Master (Italie) Zodiac (France)
Imporlation Réseau de revendeurs OMV (83 - Grimaud) Quilici Marine (20 - Porto-Vecchio) Réseau de concessionnaires
Longueur 6,65 x 2,75 m 6,58 x 2,72 m 6,60 x 2,54 m
Nb de personnes 14 12 14
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 38 161 € (sans moteur) 38 640 € (sans moteur) 31 534 € (sans moteur)
PERFORMANCES
Vitesse maxi 44,6 nds à 6 100 tr/min
Vitesse de croisière rapide 32,5 nds à 4 500 tr/min
Vitesse de croisière economique 21,3 nds à 3 500 tr/min
Temps de jaugeage 3,3 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 4,6 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 12,5 nds à 2 500 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 18 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 7 heures
Hélice de l'essai inox 3 pales