Essai Nautica Led 28' GS XL

Pour ne pas se sentir à l'étroit

Du fait de son exceptionnelle largeur, le 28 GS XL offre une sensation d'espace assez exclusive. Déplacements à bord aisés, solariums XXL, carré collégial et convivial, personnalisation esthétique poussée… Ce familial ne manque pas d'atouts, comme le montrent aussi ses performances.

Texte et photos Philippe Leblond


 53 890 € sans moteur (tarif 2016)
 8.6 m
 16
 45,6 nds avec 2 x Suzuki 200 ch 4T
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Essai paru le 01/07/2016



Dans la gamme du constructeur milanais, le 28 GS XL est le plus grand modèle à propulsion hors-bord. Mais, malgré son gabarit respectable, il ne vient qu'en quatrième position derrière ses trois grands frères in-board que sont les Led 32, 33 et 44 pieds. Quand ces derniers offrent un grand solarium de poupe permanent et une plate-forme de bain plus spacieuse, le 28 propose un grand carré en U, gage de convivialité au mouillage. Il fait aussi valoir la sportivité d'une motorisation hors-bord plus vive et légère qu'une puissance embarquée comparable.

*Au ponton*
Spacieux le 28 GS XL ? Assurément. C'est même, dans sa catégorie, le semi-rigide le plus large commercialisé en France ! Dès l'embarquement, on éprouve une sensation d'espace. Une impression encore renforcée par la pose transversale des lames de teck (placage) et l'adoption d'un poste de pilotage plutôt étroit, laissant de vrais "boulevards" (49 cm !), de part et d'autre de la console et du leaning-post. De quoi se déplacer sans contrainte de la proue vers la poupe, et inversement. On peut d'ailleurs reprocher au chantier de ne pas avoir gagné une poignée de centimètres sur les passavants, afin de proposer un poste de pilotage véritablement biplace. En effet, l'assise du leaning-post n'est pas bien large pour deux adultes… Dommage, car la console est bien étudiée avec un retrait au niveau des genoux, permettant au pilote et au copilote de prendre de bons appuis sur le plancher, et son tableau de bord spacieux est bien agencé : compas dans l'axe de vision du pilote, boîtier de commandes "pupitre", espace pour intégrer une grande centrale de navigation (on peut y loger deux écrans de 9 pouces) et autre VHF, prise allume-cigare, adaptateurs USB, vide-poches à portée de main… Par contre, il manque une main courante dédiée au copilote, et un vrai volant remplacerait avantageusement la classique barre en inox, peu compatible avec le pilotage de bateaux rapides. Le dessin de l'assise du leaning-post gagnerait aussi à être revu…

Destiné à un usage collectif, en famille ou entre amis, le 28 GS XL, version aménagée avec une grande banquette en L pour laquelle Bat marine, l'importateur France, a milité auprès de Nautica Led, fait la part belle au confort. Les nombreuses places assises et l'important volume de rangement sont en adéquation avec la destination de ce grand semi-rigide qui ne peut renier ses racines italiennes. La présence des deux beaux solariums, dont la surface cumulée approche les 6 mètres carrés, va également dans le sens de pauses farniente au mouillage. La conversion du bain de soleil arrière en un confortable carré pour six convives, flanqué d'un petit bloc-cuisine pouvant intégrer un évier, une planche à découper et un petit frigo (50 litres), sera fort appréciée à l'heure de l'apéritif ou du pique-nique. L'option cabriolet est bien sûr proposée pour ombrager cette "salle à manger" de plein air, de même que d'autres équipements, tels que la douche de pont (de série), forte d'un réservoir de 185 litres (!), un WC (chimique ou marin), un mât de ski… Le guindeau aussi (non monté sur notre bateau d'essai) fait partie de la dotation standard ! Un bon point supplémentaire pour le Led 28, car ce type d'équipement devrait être offert sur des semi-rigides de gabarit, et c'est rarement le cas… Et pour ne rien gâter, le chantier italien offre même la customisation esthétique. Il est ainsi possible de choisir, sans supplément de prix, la couleur du polyester (coque et pont), de ses flotteurs, de la sellerie et même la teinte des joints du teck !

*En mer*
Notre essai s'est déroulé dans le Bassin d'Arcachon, sur un clapot agressif levé par une brise de nord-est soufflant à 4 beauforts établis, avec deux personnes à bord et presque la moitié du plein de carburant. Dès les premières accélérations, on a pu apprécier le punch de la bimotorisation, en l'occurrence deux Suzuki 200 ch 4 cylindres. Manquant parfois de coffre en solo pour mouvoir certains semi-rigides, ce 200 ch "downsizé" nous a fait forte impression en duo sur le tableau arrière du Led 28. Un coup d'œil au chrono a confirmé cette sensation : seulement 3"9 pour passer les 20 nœuds, voilà qui n'est pas courant aux commandes d'un semi-rigides de plus de huit mètres ! Et la vitesse maxi n'est pas en reste, puisque nous avons signé un beau 45,6 nœuds, malgré une coque nappée d'un antifouling, coûtant facilement trois nœuds. Autrement dit, sans peinture sous-marine et avec la puissance maxi autorisée, 2 x 225 ch (soit 50 ch de plus que la monte de notre essai), les 50 nœuds devraient être une formalité. Bien sûr, le 28 GS XL n'a pas vocation à battre des records dans ce domaine, mais sachant que les ratios distance parcourue/essence consommée sont directement tributaires de la vitesse, on peut en déduire que les allures de croisières se montreront économiques. N'étant pas doté des commandes électroniques, nous n'avons pu bénéficier de la fonction débitmètre pour relever les consommations… Nous pouvons néanmoins avancer une estimation de 0,64 m/l, pour la croisière économique à 3 500 tr/min (24,5 nœuds), et de 0,55 m/l, pour la croisière rapide à 4 500 tr/min (32,8 nœuds). D'excellentes valeurs qui, associées à la grande capacité en carburant du Led 28, devraient déboucher sur une autonomie de croiseur : 275 milles à 24,5 nœuds !

En l'absence de vagues dignes de ce nom, nous n'avons pas pu valider l'équilibre longitudinal du Led 28. Le peu de cabrage au démarrage, malgré les deux moteurs pesant sur le tableau arrière, nous rend optimistes quant à la balance de cette carène. Par contre, en latéral, avec le vent par le travers, il se montre assez sensible à haute vitesse, trim réglé sur neutre. Cette légère instabilité nous a obligés à jouer un peu de la barre afin de conserver une certaine précision de cap. Mais, il faut avouer que la brise était musclée. Ce que nous avons pu apprécier, c'est le confort de passage dans le clapot (70 cm) et la déflexion efficace de l'étrave, nous ayant permis de rejoindre le port bien secs. Et ce, malgré quelques virages appuyés, où le Nautica Led a fait preuve d'une belle manoeuvrabilité, d'un grip ferme mais pas excessif, et de relances énergiques grâce à une motricité intacte à la remise de gaz. A l'issue de cet essai, il n'est pas interdit de penser qu'un seul moteur de 300 ou 350 ch, ou deux DF150 ch, possédant le même bloc et la même cylindrée (2 867 cm3) que le DF200, feraient très bien l'affaire…



photo Nautica Led 28' GS XL


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