Essai BWA 34' Premium

Une seconde jeunesse

Cela fait une bonne dizaine d’années que ce grand semi-rigide remplit ses bons et loyaux services dans la gamme haute du chantier italien. Si le dessin est un peu marqué au sceau du temps, les prestations sont encore d’actualité, notamment avec ce tandem d’Evinrude 300 G2 qui lui confère comme une seconde jeunesse.

Texte et photos Philippe Leblond


 163 450 € avec 2 x Evinrude E-Tec G2 300 ch 2T
 10.2 m
 20
 47,5 nds
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Essai paru le 11/04/2017



Certes, il n’est pas né d’hier, le BWA 34. Cependant, récemment élevé au rang de « Premium », il fait encore belle impression, quand bien même son design commence à marquer le pas. Reste sa stature, marquée par une largeur importante et une étrave haut perchée. On notera aussi à son crédit le fait qu’il est possible de circuler autour de la volumineuse cabine, même si les passavants sont un peu étroits (27 cm). On se trouve donc en présence d’un vrai plan walkaround, ce qui n’est finalement pas courant dans l’univers du semi-rigide. Avant d’embarquer pour une visite en règle, précisons que le 34 Premium existe également en propulsion in-board, jusqu’à concurrence de 700 chevaux.

*Au ponton*
L’un des points forts de ce BWA est indiscutablement sa cabine. Car, il s’agit d’une vraie cabine, avec ses 1,80 m sous barrots, et une salle d’eau culminant à la même hauteur. La grande couchette double (192 x 151 cm), bordée d’équipets latéraux à soufflets, présente une partie amovible, mais ne se transforme pas, hélas, en carré intérieur. Ce dernier aurait pu avoir son utilité à l’escale, en cas de mauvais temps ou dans la fraîcheur du soir. Cloisons et placards sont en bois clair tandis que trois hublots inox assurent une ventilation efficace (en plus de la porte coulissante) et un apport en lumière naturelle. Le soir, les spots à leds prennent le relais… Le quatrième hublot est dévolu au cabinet de toilette qui abrite un lavabo dont le robinet avec flexible sert de douche (caillebotis teck d’évacuation au sol) et un WC marin électrique, relié à un réservoir d’eaux noires, sans oublier la petite armoire de toilette. Cette cabine spacieuse et lumineuse peut accueillir un couple pour une croisière qui va bien au-delà du week-end.

Mais, le 34 Premium possède aussi la panoplie requise pour bien profiter de la journée dans un mouillage ensoleillé. On apprécie d’emblée la facilité de circulation, que ce soit vers les longues plates-formes de bain rapportées, couvertes de teck comme le cockpit (dotation standard !) grâce au portillon de cockpit à bâbord, ou pour se rendre jusqu’au mouillage via le plancher de plain-pied. Une télécommande locale permet de manœuvrer le guindeau électrique avec vision directe sur l’ancre située dans l’écubier d’étrave. A l’avant, outre le grand solarium (188 x 205 cm), se tient un siège adossé à la console pouvant accueillir deux à trois personnes, dans le sens de la navigation : des places de choix lorsque les conditions de navigations sont faciles. Côté poupe, la longue banquette en U, lorsqu’elle n’est pas convertie en un vaste solarium, compose avec sa grande table en teck (une plus petite est disponible pour l’apéritif) un carré très convivial, pouvant accueillir jusqu’à sept convives. Un petit évier et des supports de verres se trouvent à bâbord, tandis que les assises des deux sièges de pilotage basculent vers l’avant, libérant l’accès à deux réfrigérateurs. A l’un des deux peut se substituer une plaque de cuisson… Et lorsque le mouillage se prolonge au-delà du coucher du soleil, l’éclairage de courtoisie (option) permet d’y voir plus clair. Pour ce qui est du rangement, les possibilités sont multiples. Outre la cabine, il y a l’immense cale arrière (elle fait office de compartiment moteurs pour la version in-board), les coffres sous les banquettes latérales, et ceux de l’avant, sous le grand solarium. Dans la soute arrière, on déplore l’absence d’un caillebotis pour isoler le chargement du fond de coque. Par contre, on apprécie les capots de coffres équipés de joints de caoutchouc, de vérins et de charnières plates.

Terminons ce panorama avec le poste de pilotage. Si le barreur bénéficie d’une bonne position de conduite, grâce à l’assise relevable de son siège (pour piloter debout), au cale-pieds situé en bas de console (pour piloter assis) et au volant à inclinaison réglable, le copilote est moins bien loti. Son siège ne lui permet pas de se tenir debout, et assis, ses jambes pendent dans le vide (pas de repose-pieds), en outre, le cockpit peu profond du BWA lui donne l’impression d’être assis en hauteur, ressentant ainsi une certaine insécurité en mer formée ou dans les virages à gauche. Pour ce qui est du tableau de bord, sans être spacieux (sa forme arrondie en diminue la surface) il peut tout de même accueillir un combiné Raymarine de bonne dimension ainsi que l’écran de contrôle multifonction (4’’3) des Evinrude, sans oublier la commande du propulseur d’étrave, une option qui ne nous semble pas vraiment s’imposer dans le cas d’un semi-rigide bimoteur. Sur le 34 Premium, comme sur de nombreux semi-rigides concurrents, on déplore l’absence d’un vide-poches…

*En mer*
Le Bassin d’Arcachon était bien calme lors de notre essai (mêmes conditions en mer ouverte). Ce plan d’eau clément ne nous a donc pas permis de cerner les aptitudes marines de ce gros semi-rigide. En revanche, il a offert un terrain favorable à nos mesures de vitesse et de conso. Et dans ce domaine, pas de frustration car le 34 Premium s’est mis en évidence avec des performances de haut niveau, étant entendu qu’il faut les rapporter à sa masse qui approche les quatre tonnes avec à bord l’armement, deux personnes et le demi-plein de carburant. Avec l’apport d’un trim nettement positif, nous avons signé un joli 47,5 nœuds. A cette vitesse, le BWA reste bien stable, mais l’on note un léger flou dans la tenue de cap. Cela n’a pas à voir avec le réglage de trim, et il est difficile de savoir à quoi l’attribuer. Au reste, rien d’alarmant car le 34 Premium n’amorce ni roulis, ni pompage. La quille s’avère plus incisive en virage, où elle taille des courbes avec précision et constance. La gîte modérée n’empêche pas une accroche ferme, et la motricité en sortie de virage fait plaisir à voir. Malgré son poids important, le 34 Premium déjauge assez aisément (4’’6) et monte en régime avec entrain, la sonorité sport et le brio des Evinrude 2-temps contribuant aux agréables sensations de pilotage.

Mais, penchons nous plutôt sur les allures de croisière, données plus en relation avec la destination de ce 34 pieds habitable. Dans ce domaine aussi « la copie est propre». Malgré une vitesse minimale d’hydroplanage élevée (15,8 nœuds à 3 000 tr/min), le BWA signe d’excellents rendements à 3 500 et 4 000 tr/min, le second étant encore intéressant puisqu’obtenu à une vitesse plus élevée (26,5 nœuds contre 20,4). Le ratio de 0,37 mille/litre correspond à une autonomie de 200 milles. De quoi partir pour la Corse, de Marseille, Saint-Tropez ou Cannes, sans se soucier du lieu d’atterrissage… Pour exemple, à 4 000 tr/min, un trajet Cannes/Calvi ne prendrait que 3 heures 40 minutes ! Et à ce régime, la sonorité suggestive des V6 américains se fait encore discrète.



photo BWA 34' Premium


photo BWA 34' Premium


photo BWA 34' Premium


photo BWA 34' Premium


photo BWA 34' Premium





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