Essai Capelli Tempest 770 Open

De l'espace 
et des performances

Son cockpit XXL et ses performances dignes d'éloges sont les atouts maîtres de ce grand canot fort bien conçu pour les balades au soleil avec la famille et les amis. Tous apprécieront sa formidable capacité d'accueil, et aux commandes, le pilote ne boudera pas son plaisir.

Texte et photos Jacques Anglès


 70 360 € avec Yamaha 250 ch 4T (tarif 2016)
 7.75 m
 24
 46 nds avec Yamaha 250 ch 4T
Banniere_axa

540x145-ope-transportables
Orca-logo_rvb

Paru dans le Pneumag n° 102 Juillet/Août 2014



Valeur sûre du catalogue Capelli, le Tempest 770 se distingue au premier coup d'œil par sa surface de cockpit hors normes, qu'il doit notamment à sa proue tulipée, avec une largeur de pont constante presque jusqu'à l'avant et de larges passages de circulation de l'avant à l'arrière. Cet agencement limpide profite au solarium avant qui, avec la rallonge optionnelle en place, offre une superbe surface de farniente pour quatre personnes au moins. De plus, la console assez avancée et le choix d'un leaning-post moins encombrant qu'une banquette, laisse place à un carré arrière très convivial, en mesure d'accueillir six personnes pour l'apéro ou le pique-nique à bord, ou de se convertir rapidement en second bain de soleil. On appréciera de même la petite coursive arrière qui facilite l'accès à l'échelle de bain. D'où le T770 tire-il une si belle habitabilité ? Principalement d'une judicieuse répartition des surfaces entre les trois zones, et à un moindre degré du choix assumé de faciliter la circulation sur le pont, en acceptant de se passer de l'habituel siège devant la console, souvent bien agréable en navigation. Les places assises en navigation sont néanmoins assez nombreuses, avec un total de six à neuf : quatre à six (en se serrant) dans le carré, deux au poste de pilotage, et une petite place additionnelle sans dossier à droite du leaning-post, sans compter le pont avant. Le T770 se montre également prodigue en rangements. Le coffre avant géant, qui se prolonge de 70 cm sous le plancher du cockpit, permet à lui seul de stocker tout le matériel de bord. Dommage toutefois que le capot se soulève vers l'avant et non sur le côté, ce qui faciliterait le passage d'objets longs tels que skis ou cannes à pêche. La soute arrière offre elle aussi un beau volume, avec un plancher qui mériterait d'être un peu plus surélevé pour ne pas risquer de mouiller les affaires. Les autres coffres (sous le carré et sous la console) garderont au sec les effets personnels. Donnons encore deux bons points au vide-poche fermé sous le volant, ainsi qu'au coffre-glacière destiné à un petit réfrigérateur et nous aurons fini le tour du propriétaire.
Côté fabrication et finition, il n'y a rien à redire. C'est du travail soigné, qui inspire confiance. Le flotteur, assemblé "sans bavures", utilise du tissu néoprène-hypalon Orca 1 670 décitex (Pennel & Flipo), avec une bonne protection par un double liston périphérique et de nombreuses poignées de maintien en sangle. Le polyester est tout aussi bien traité, avec un gel-coat impeccable et des formes discrètement edge design. Terminons par quelques mots sur l'équipement avant de prendre les commandes. Là aussi tout est solide et bien fait, à l'image de l'échelle de bain, des poignés de maintien en inox ou de la main-courante encadrant le pare-brise. Sans oublier la sellerie et les détails qui font la différence : coussins déhoussables, vérins
d'ouverture des capots, fermoirs de coffres à tension réglable, etc.
Le bilan statique étant très positif, il reste à confirmer en mer ces bonnes impressions, avec au tableau arrière le nouveau V6 Yamaha F250, soit la puissance maximale admise pour ce modèle. Pilotage debout obligatoire, on ne s'en plaint pas, c'est ce qu'il y a de mieux pour bien lire la mer, d'autant plus que le leaning-post offre un bon appui et que le volant et les commandes sont bien placés. On peut en outre piloter à deux dans le gros temps grâce au décalage du volant sur bâbord, le barreur ayant en permanence les deux mains sur le volant. Autre bon point, le pare-brise, haut et enveloppant, assure une protection optimale. On note toutefois quelques bémols : le compas n'est pas dans l'axe de vision du pilote, l'arrière de la console, vertical, risque d'entraîner des chocs de genoux par mer agitée et le tableau de bord étroit laisse peu de place pour installer un GPS-sondeur. En revanche, on apprécie la protection efficace du pare-brise en navigation.
Cap sur le large donc, pour constater dès la première accélération que le nouveau V6 Yam de 4,2 l a du coffre. Jugez-en : le T 770 déjauge en 3,8 secondes, parfaitement en ligne et sans lever le nez, et le V6 fait valoir son gros couple pour atteindre les 20 nœuds moins d'une seconde plus tard, avec une sonorité agréable et discrète, ainsi qu'en témoigne le sonomètre. Le compte-tours affiche alors 2 800 tr/min, avec un superbe rendement (presque 1 mille par litre) qui baisse peu jusqu'à 24-25 nœuds. On dispose d'onc d'une belle plage de vitesses de croisière économiques, garantissant un confort optimal pour les passagers. Saluons aussi le chrono de 46,5 nœuds à pleins gaz, excellent pour un familial de plus de 1,3 tonne avec son carburant. Stable et très sûr dans toutes les figures du pilotage (sauts de vague inclus), avec un petit côté survireur pas déplaisant en virages serré quand on le pousse dans ses retranchements, ce canot délivre un pilotage plaisant, bien servi par une direction hydraulique, juste un poil trop démultipliée (4 tours 3/4). Cette carène large trouve toutefois sa limite de confort en attaquant les vagues frontalement à plus de 25 nœuds (creux de 0,8 m et mistral forcissant durant cet essai). Bien que la coque ne craigne pas l'exercice, mieux vaut tout de même lever le pied par égard pour l'équipage. Il faut aussi jouer du trim avec doigté : on gagne facilement 300 tours (et du rendement) avec le bon réglage, mais la carène commence à marsouiner doucement si l'on en donne trop, notamment par mer arrière. À cette réserve près, le bilan dynamique est totalement positif et en plein accord avec le programme du bateau .



photo Capelli Tempest 770 Open


photo Capelli Tempest 770 Open


photo Capelli Tempest 770 Open





Conclusion :
Très réussi et en parfaite harmonie avec son programme, le Tempest 770 illustre une fois de plus la capacité créatrice du chantier italien et la volonté d'Umberto Capelli d'améliorer sans cesse ses modèles. Très performant avec le 250 ch, ce semi-rigide capable de sortir par tous les temps pourra sans aucun doute se suffire pleinement du nouveau Yamaha F200 4 cylindres, sans perdre son âme de marin. On y gagnera près de 4 000 € à l'achat, mais aussi en légèreté (- 40 kg) et en consommation, le F200 étant plus sobre que le V6. À chacun de faire son choix.




Moteur
Aime
Mesures_dyn Concurence Mesures_stat
je suis la