Essai Capelli Tempest 50 (2019)

Dolce vita puissance quatre

Lancé il y a deux ans, le vaisseau-amiral de la gamme Tempest revient avec un plan de pont différent. Moins croisière, plus day-boat, le nouveau T50 bénéficie d’un salon de pont davantage dédié au soleil, sans pour autant faire l’impasse sur la seconde cabine. Un challenge plutôt réussi, toujours avec le concours des quatre V8 Yamaha qui génèrent un niveau de performance remarquable.

Texte Philippe Leblond – Photos Lionel Beylot


 à partir de 730 390 € avec 4 x Yamaha 425 ch 4T
 14.8 m
 18
 53,7 nds
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Essai paru le 27/10/2020

Fiche technique

Longueur 14,8 m
Largeur 4,3 m
Diam. maxi des flotteurs 65 cm
Nbre de compartiments 0
Puissance maxi 4 x 425 ch ch (1 251 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 3 x 425 ch
Poids sans moteur 9000 kg
Rapport poids/puissance 6,3 kg/ch (avec les moteurs de l’essai)
Nombre de personnes 18
Couchage 2+2
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 2000 l
Catégorie CE B
Constructeur Cantieri Capelli (Italie)
Importateur Yamaha Motor France (95 – Saint-Ouen l’Aumône)
Droits annuels sur la coque 573 €
Droits annuels sur le(s) moteur(s) 3 224 €



Ce Tempest 50, second opus, ne change pas dans ses dimensions, ni dans son gros œuvre basé sur la même carène. Il demeure le plus grand semi-rigide de la RIB Division du chantier Capelli et, à ce titre, le plus cher et le plus puissant. On notera surtout qu’il arrive un an seulement après la présentation du premier modèle. L’évolution majeure concerne le plan de pont avec la disparition du rouf de cabine arrière qui offrait à celle-ci un accès indépendant et une hauteur sous barrots exceptionnelle (2,09 m !). « Oui - mais témoigne Umberto Capelli, patron du chantier qui porte son nom - ce modèle n’a pas trouvé sa clientèle. Cette seconde cabine n’a pas été perçue comme une bonne chose… Les plaisanciers nous ont fait comprendre qu’ils préfèrent plus d’espace sur le pont. » Connaissant le dynamisme et la réactivité d’Umberto et de ses équipes, nous sommes moins surpris, a posteriori, par l’arrivée rapide du nouveau T50, présenté lors du Cannes Yachting Festival 2019, soit un an pile après le lancement du modèle originel. Grimpons à bord pour apprécier le changement… 



 



Au ponton



C’est un fait, l’impression d’espace est plus importante avec la disparition de l’imposant rouf de cabine arrière du T50 initial. Si la partie arrière dévolue à la baignade, avec ses deux passages latéraux qui mènent aux plateformes de bain et bordent le solarium (170 x 220 cm) de la poupe, demeure identique, le carré gagne en dimensions. Sur le plan de la praticité aussi, ce nouveau 50 pieds progresse avec la présence d’une kitchenette sur le pont, à portée de main des occupants du carré alors que la cuisine était en contrebas dans la seconde cabine, obligeant à descendre au pont inférieur. Cette disposition est donc plus rationnelle et ce bloc-cuisine offre un plan de travail en Corian plus généreux puisqu’il équivaut à la largeur des trois sièges de pilotage auxquels il est adossé. Bien équipé, il intègre deux grands frigos (un troisième est dissimulé sous le siège de pilotage), un évier, une plaque de cuisson vitrocéramique à deux feux et de nombreux placards. Il est ainsi possible de s’installer à une quinzaine dans ce confortable carré pour partager un pique-nique. Les passavants ne sont pas très larges autour de la cabine avant (25 cm), mais bordés du demi pavois surmonté d’un balcon, ils sécurisent bien les déplacements vers le grand solarium avant (245 x 243 cm) et jusqu’aux apparaux de mouillage : guideau électrique intégré à télécommande manuelle locale (il y a aussi celle au tableau de bord)actionnant une ancre à l’étrave, delphinière avec chaumards et taquets bien dimensionnés… Revenons quelques mètres en arrière pour apprécier le poste de pilotage qui comporte, comme mentionné ci-dessus, trois sièges, au demeurant confortables, car ergonomiques, avec maintien latéral et demi assise relevable pour la navigation en mer formée. Assis, le cale-pieds est un peu loin pour un barreur de taille moyenne. Un poste de pilotage qui, à la différence de celui de son prédécesseur, est abrité par un hard-top. Ce dernier, percé de « fenêtres », montre un dessin élégant, ce qui loin d’être toujours le cas… Les copilotes, pour leur part pourront aisément se tenir aux mains courantes à bonne distance. Quant au tableau de bord, il est très spacieux, malgré la présence de la porte coulissante qui ouvre sur les cabines. Il est possible d’y intégrer deux voire trois grands écrans pour composer une centrale de navigation digne d’un yacht. Pour ce qui est des commandes électroniques, du joystick et du pilote automatique qui composent le nouveau Helm Master EX, elles tombent bien sous la main. Quelques marches plus bas, on découvre les installations qui justifient l’identité croisière du Tempest 50 : une grande cabine avant (1,96 m sous barrots), dotée d’un couchage double de 217 x 160 cm, convertible en carré et flanquée d’une salle d’eau disposant d’un lavabo, d’un WC marin et d’une cabine de douche (1,85 m sous barrots) alimentée par un réservoir d’eau douce de 230 litres. La seconde cabine aussi dispose d’une belle surface de couchage : 202 x 170 cm ! Mais, elle ne peut rivaliser avec celle du précédent T50 qui offrait à la fois hauteur sous barrots imbattable, possibilité de convertir le lit double en lits jumeaux ou en carré, et… intimité. En revanche, en termes de charme, on apprécie la déco de cette nouvelle version, dont le bois blond chaleureux et les tissus crème remplacent avantageusement la menuiserie beige cérusée et les dessus de lits bleu-gris…



 



Moins original, le nouveau Tempest 50 semble néanmoins mieux correspondre à la demande générale, avec son plan de pont plus classique, sans doute plus convivial, notamment au mouillage à l’occasion des pique-niques et autres apéros. Par contre, les amateurs de croisière confortable, en famille ou entre amis, regretteront sans doute la seconde cabine avec sa polyvalence et son intimité.     



 



En mer



Cette sortie en mer aux commandes du Tempest 50 « phase 2 », a confirmé les bonnes sensations que nous avions éprouvées et les performances sont restés extrêmement proches de celles obtenues lors de l’essai du Tempest 50, premier du nom, dont il reprend la carène et la motorisation avec les mêmes hélices. Nous vous suggérons donc de vous reporter à nos commentaires de l’année dernière (sur ce même site). Toutefois, nous vous communiquons, ci-après, dans notre encadré performances, les relevés de vitesses et de consommations que nous avons enregristrés lors de ce nouvel essai. Chiffres que nous allons vous commenter…



 



Réglage de trim positif à l’appui, nous avons signé une V-max très proche de celle de l’année dernière : 53,7 nœuds contre 53,5. A cette vitesse, la stabilité du Tempest 50 reste exemplaire, de même que sa tenue de cap. Les résultats aux allures de croisière de référence sont aussi très voisins : 38,8 nœuds à 4 500 tr/min contre 38,5, et 28,5 nœuds à 3 500 tr/min au lieu de 27,5. A ces régimes, l’autonomie est respectivement de 236 milles et 291 milles. Ce rayon d’action est largement suffisant pour un aller et retour en Corse par le trajet le plus court : Nice/Calvi. Où, une fois sur place, pour effectuer le tour de l’Ile de Beauté. Il est encore possible d’espacer les rendez-vous à la pompe en adoptant 3 000 tr/min, régime assorti d’une vitesse de 22 nœuds et d’une autonomie de 322 nautiques ! Des chiffres qui confirment la capacité adéquate du réservoir d’essence (2 000 litres), avec cette motorisation hors du commun.     



photo Capelli Tempest 50 (2019)


photo Capelli Tempest 50 (2019)


photo Capelli Tempest 50 (2019)


photo Capelli Tempest 50 (2019)


photo Capelli Tempest 50 (2019)


photo Capelli Tempest 50 (2019)


photo Capelli Tempest 50 (2019)


photo Capelli Tempest 50 (2019)





Qualité de réalisation      

Comportement        

Performances          

Equipement        

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix        

Le comportement sain et le confort dans le gros clapot
Les vitesses de croisière élevées
Le plan de pont ultra convivial
Les deux couchettes doubles très confortables
Le poste de pilotage bien étudié
La capacité en eau douce un peu juste
Les plateformes de bain qui ne communiquent pas
Le cale-pieds du pilote top éloigné
La seconde cabine moins agréable que sur le premier T50

Face a la concurrence…

Modéle Phantom 500 Prince 50 Strider 15
Marque SeaWater (Italie) Nuova Jolly (Italie) Sacs (Italie)
Imporlation MedYacht (83 – Les Marines de Cogolin) Réseau de revendeurs Réseau de revendeurs
Longueur 15,00 x 4,50 m 14,99 x 4,54 m 15,03 x 4,50 m
Nb de personnes 30 20 16
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 480 000 € (sans moteur) 869 000 € (sans moteur) 780 000 € avec 2 x Volvo 400 ch diesel
PERFORMANCES
Vitesse maxi 53,7 nds à 6 000 tr/min
Vitesse de croisière rapide 38,8 nds à 4 500 tr/min
Vitesse de croisière economique 28,5 nds à 3 500 tr/min
Temps de jaugeage 4,7 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 5,0 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 15,3 nds à 2 500 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 123,6 l/h à 3 000 tr/min
Autonomie en usage courant (estimation) 322 milles à 22,1 nds
Hélice de l'essai 16’’1/4 x 23’’ inox 3 pales