Essai Ranieri Cayman 28 Sport Touring

Un grand tourisme suréquipé

Ce grand semi-rigide bimoteur ne prête guère le flanc à la critique, malgré la jeunesse de la gamme Cayman. Mais Ranieri, qui construit depuis longtemps des coques ouvertes, a rapidement pris la mesure des impératifs du semi-rigide ciblé "mers chaudes", avec notamment un équipement pléthorique. Le chantier italien ne badine pas avec le confort !

Texte et photos Philippe Leblond


 76 800 € sans moteur (tarif 2016)
 8.55 m
 20
 42,5 nds avec 2 x Suzuki 200 ch 4T
Banniere_axa

3_bannie_re-he_lice-540x145
Orca-logo_rvb

Essai paru le 21/04/2016



Bien sûr, on pourrait regretter de ne pas disposer de la puissance maxi autorisée sur une telle coque… Mais, tel quel, avec les deux Suzuki de 200 ch "downsizés" (les nouveaux 4 cylindres), le 28 Sport Touring tire honorablement son épingle du jeu. D'abord avec une solide accélération, qui se matérialise par deux chronos intéressants (3"3 pour déjauger et 4"8 pour franchir la marque des 20 nœuds), ensuite avec une belle pointe de vitesse à plus de 42 nœuds, bien servi dans ce domaine par une hélice à pas long (21"5). Autre bon point, et sans doute le plus important dans l'optique de longues balades, l'obtention de bons rendements, grâce à la cylindrée modérée des deux DF200A qui se signalent par des consommations économiques. Pour ce bateau destiné en priorité à la promenade collective, les excellents ratios obtenus entre 3 500 et 4 500 tr/min, pour des allures comprises entre 22 et 32 nœuds, sont à la fois synonymes d'un budget essence maîtrisé et d'une autonomie XXL (260 milles au meilleur rendement !). Dans l'optique d'une économie à l'achat, on peut même envisager d'opter pour un seul moteur, à condition de choisir un 350 ch (Mercury ou Yamaha), une puissance qui devrait encore permettre au 28 Sport Touring d'accrocher les 40 nœuds…

*L'autonomie ? Digne d'un porte-avions !*

En plus du fait de disposer d'un rayon d'action digne d'un porte-avions (aller-retour continent/Corse sans ravitailler), le Ranieri s'est plutôt bien comporté dans la mer chaotique qui régnait à Gènes lors de cet essai. A défaut d'être très excitant à piloter (carène peu communicative), il assure avec une tenue à la mer sereine, son assiette restant insensible à l'humeur des vagues (pas de roulis, pas de chocs intempestifs), même à vitesse élevée. Par contre, il ne faut pas hésiter à monter le trim pour atteindre le régime maxi et aérer un tant soit peu cette carène "tranquille". Une chose est sûre, même avec 400 chevaux aux fesses, ce Ranieri est d'une prise en main facile, comme il le démontre également dans les virages pris en mode sport, avec néanmoins un peu de paresse à l'inscription dans les courbes à gauche. En revanche, sur cette mer croisée (80 à 100 cm) et par un vent de force 3-4, il ne nous a pas épargné quelques bonnes salves s'embruns, notamment lors des ralentissements. La déflexion n'est donc pas sa qualité première…

Situé vers le sommet de cette jeune gamme des Cayman, le 28 Sport Touring affiche la même largeur impressionnante que le 31 Sport Touring, modèle amiral de la marque : 3,40 m ! C'est sans doute, pour un semi-rigide de sa longueur, l'un des plus larges du marché. A ce titre, il offre une surface de cockpit exceptionnelle avec plus de 6 m2 de bain de soleil ! Cet espace est aussi mis à profit pour offrir un vrai poste de pilotage biplace et sept places assises, sans utiliser les flotteurs (quatre places supplémentaires). Quant à la volumineuse console (hauteur intérieure : 1,45 m), elle abrite un WC marin électrique et un grand tiroir réfrigéré (deux équipements standard) dans une atmosphère lumineuse de gel-coat blanc et bois clair, deux hublots ouvrants assurant la ventilation naturelle du lieu en complément de la porte coulissante.

*Deux carrés pour ne pas faire de jaloux*

Malgré ce poste de pilotage imposant, la circulation sur le pont se fait sans contrainte. Les passavants, de part et d'autre de la console et du leaning-post qui abrite un bloc-cuisine, sont généreux, et la banquette arrière laisse un passage latéral vers les plates-formes de bain, proposant chacune, une échelle inox télescopique, ce qui n'est pas courant. La douchette fait aussi partie de la dotation standard. Et même avec la rallonge du solarium avant à poste, un passage reste libre en avant de la console… Dans le domaine pratique, n'oublions pas de mentionner les nombreux coffres (trois à l'avant, trois à l'arrière), enduits de gel-coat brillant, dont tous les couvercles sont assistés par des vérins à gaz, et dotés de charnières plates (pas de risque pour les pieds nus !). A ce sujet, on notera aussi le capitonnage des angles pour les petits coffres latéraux avant afin de parer d'éventuels chocs au niveau des jambes. Une belle attention de la part du constructeur… Une fois jeté l'ancre, à l'heure du pique-nique, le plan de pont prévoit deux tables en teck : une à l'avant (3-4 personnes), une à l'arrière (5 places). Une pour les enfants, une pour les adultes ? Ainsi, pas de jaloux !

Autre aménagement notable, celui du cabriolet doté de vérins, venant se ranger dans un rangement dédié, au pourtour de la banquette arrière. Pour finir, il nous faut aussi mentionner la sellerie, garnie d'une mousse à cellules fermées, dotée de clips de fixation qui la maintiennent bien en place à haute vitesse, et l'impressionnante liste d'équipements qu'ils soient de série ou en option. Citons, notamment dans la dotation standard, le guindeau électrique et la delphinière avec son échelle de bain (la troisième !), la douchette, la stéréo avec ses quatre haut-parleurs qualité marine, la finition teck du leaning-post, les deux plates-formes de bain avec échelles, le WC marin avec réservoir d'eaux noires, la direction hydraulique… Si cet équipement déjà pléthorique ne suffit pas, la copieuse liste des options prend le relais, au sein de laquelle on retiendra l'arceau polyester avec projecteur (pour les approches de nuit), le réfrigérateur du leaning-post, la table de proue servant aussi de rallonge au solarium, le mât de ski, le plancher en teck, l'éclairage de courtoisie, les leds sous-marins… Bref, de quoi ne manquer de rien !



photo Ranieri Cayman 28 Sport Touring


photo Ranieri Cayman 28 Sport Touring


photo Ranieri Cayman 28 Sport Touring


photo Ranieri Cayman 28 Sport Touring


photo Ranieri Cayman 28 Sport Touring





Conclusion
Ranieri a mis à profit sa longue expérience dans la production des coques ouvertes pour bâtir, en un minimum de temps, une gamme de semi-rigides cohérente. Le 28 Sport Touring essayé ici fait la démonstration de ce savoir-faire, où la pertinence de la conception est mise en valeur au travers d'une qualité de construction et de finition supérieure à la moyenne. Cette belle unité est en parfaite adéquation avec l'utilisation qu'elle vise, à savoir des sorties en mer collectives, à la recherche de mouillages ensoleillés.




06
03
04 05 02
je suis la