Essai Ranieri Cayman 19 Sport

Du savoir-faire

Placé à l’entrée de la gamme Cayman, ce 19 pieds se signale par une facture soignée et un plan de pont fonctionnel pour le programme visé : cabotage et mouillage en famille. Mais, lors de notre essai, un défaut de propulsion ne nous a pas permis d’exploiter tout son potentiel dynamique…

Texte et photos Philippe Leblond


 21 680 € sans moteur
 5.95 m
 10
 25,7 nds avec Mercury 80 ch 4T
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Essai paru le 04/04/2018

Fiche technique

Longueur 5,95 m
Largeur 2,5 m
Diam. maxi des flotteurs 60 cm
Nbre de compartiments 5
Puissance maxi 150 ch (110,4 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 115 ch
Poids sans moteur 500 kg
Rapport poids/puissance 8,3 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 10
Couchage 0
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 100 décitex
Capacité carburant 105 l
Catégorie CE B
Constructeur Ranieri International (Italie)
Importateur Ranieri France (98 - Monaco)
Droits annuels sur la coque exempté
Droits annuels sur le(s) moteur(s) exempté



Situé juste au-dessus du 18 Sport (5,40 m), plus petit modèle de la série Cayman, le 19 Sport bénéficie en partie, comme souvent ce cas, du standing d’une gamme qui a été initiée par le haut. Dès la première année de sa production de semi-rigides, il y a un peu plus de trois ans, Ranieri avait lancé un 26 (7,80 m) et un 31 pieds (9,40 m), ce dernier demeurant son plus grand modèle. Par ailleurs, dans la série Cayman, l’effet de gamme est très présent, et donne l’impression d’une finition égale d’un modèle à l’autre. Ainsi, le 19 Sport tire profit de ses grands-frères pour présenter un physique flatteur et une maîtrise des espaces dans l’aménagement de son cockpit, qui en font un « petit » familial plutôt abouti. Embarquons pour le découvrir plus en détail…  



Au ponton



Première remarque, compte tenu de l’absence d’antidérapant sur la delphinière, il sera préférable d’amarrer le bateau « cul à quai ». En effet, embarquer par l’avant s’avère risqué. Par contre, l’exercice est nettement facilité à la poupe, avec deux belles plates-formes de bain (hélas optionnelles), celle de bâbord ayant la délicatesse d’encastrer l’échelle pour quelle ne fasse pas obstacle. Rare pour un semi-rigide de cette longueur : sur le même bord, un petit passage a été laissé par la banquette afin de gagner le cockpit sans encombre (pas besoin d’enjamber le dossier). Ce détail pratique, prive cependant ladite banquette de pouvoir accueillir un troisième passager. Avec les deux places du leaning-post et le petit siège situé devant la console (pour un enfant), les vraies places assises sont donc au nombre de cinq. Cela confirme la vocation familiale de ce semi-rigide qui offre également deux solariums. Si celui de la proue est assez spacieux (145 cm x 115 cm sans la rallonge), celui de la poupe, qui utilise le dossier rabattu de la banquette, est nettement plus restreint (122 cm x 77 cm). Il sera néanmoins possible de s’adosser ou de reposer sa tête sur le capitonnage des hiloires de cockpit en polyester, de chaque côté de la banquette… Un mot encore pour les déplacements sur le pont, avec une bonne note pour les passavants (29 cm) qui permettant de circuler facilement autour du poste de pilotage, bien que le Cayman 19 se contente d’une largeur de 2,50 m, l’autorisant au transport routier sans qu’il soit besoin de dégonfler ses flotteurs. Toujours au plan pratique, signalons la bonne capacité de rangement offerte conjointement par la soute arrière (mais dont le fond de coque n’est pas isolé), le socle du leaning-post, la console et le grand coffre avant, enduit de gel-coat brillant. S’il manque à notre goût des joints de caoutchouc au pourtour des couvercles de coffre, les vérins à gaz les maintenant ouverts n’ont pas été oubliés, de même que les fermoirs cadenassables. Signalons aussi l’accès facile au coupe-batterie, placé à l’entrée de la cale arrière.



Une bonne note encore pour l’accastillage, et plus particulièrement pour les quatre taquets (deux sur les hiloires à l’arrière et deux de part et d’autre de la delphinière à l’avant), facilement accessibles et généreusement dimensionnés. Bien aussi, la présence du davier et la goulotte de guidage pour l’ancre, ainsi que le coffre de mouillage dont le couvercle laisse passer la chaîne en position fermée. Les mains courantes sur les plats-bords polyester peuvent aussi permettre d’arrimer d’éventuelles pare-battages pour la protection des flotteurs. Le chantier italien propose, par ailleurs, une large liste d’équipements optionnels qui peuvent améliorer le confort et l’activité du bord, parmi lesquels le cabriolet avec ou sans roll-bar inox, le guindeau électrique, la douchette, le mât de ski, la table de pique-nique (dont nous aurions apprécié qu’elle fasse partie de la dotation standard)… Un mot pour finir sur le poste de pilotage, où l’on apprécie l’assise mobile du siège qui peut servir d’appui en pilotage debout. Assis aussi, la position de conduite est agréable, et les commandes sont placées à bonne hauteur, même pour un barreur de grande taille. Par contre, le tableau de bord est des plus étriqués. S’il n’est pas possible d’y intégrer un petit GPS-traceur, ce dernier peut trouver place avec son étrier, sur le bord supérieur, bien à l’abri du pare-brise. Sans vouloir nous montrer exigeants, un vide-poches aurait été le bienvenu…



En mer



Comme nous l’avons dit plus haut, notre bateau d’essai était affublé d’un problème que nous n’avons pas identifié précisément, mais qui pourrait venir d’une course incomplète de l’accélérateur. La manette de gaz, très dure, était d’ailleurs du genre « on-off »… Toujours est-il qu’il manquait 500 tr/min à plein régime au compte-tours et forcément une poignée de nœuds sur l’écran de notre GPS. Il est évident que les 25,7 nœuds obtenus avec l’apport d’un trim largement positif et seulement deux à bord, mais avec le frein représenté par l’antifouling qui coûte encore deux ou trois nœuds supplémentaires, ne sont pas conformes au potentiel vitesse de cet ensemble qui devrait dépasser les 30 nœuds. Il n’en reste pas moins vrai que le rapport poids/puissance de notre bateau d’essai était peu favorable, avec plus de 8 kilos par cheval. Selon nous, pour propulser convenablement le Cayman 19 Sport, avec son équipage de quatre ou cinq passagers, il faudrait monter 100 chevaux, minimum. La puissance maxi autorisée, n’est-elle pas de 150 chevaux ? Sans aller jusque-là, un 115 ch nous paraît être la bonne « pioche », avec une pointe de vitesse qui devrait approcher les 40 nœuds dans de bonnes conditions (temps frais, chargement léger, hélice à pas long, carène vierge). Etant donné les performances en berne de notre Cayman d’essai (6’’ pour déjauger, 12’’ pour franchir les 20 nœuds…), nous nous sommes surtout attachés à apprécier son comportement marin, sur un plan d’eau du Bassin d’Arcachon, parcouru par un vent de force 3 à 4, contre marée, levant un clapot serré de 60 à 70 cm. Force est de reconnaître que le Ranieri, une fois déjaugé après un cabrage prononcé, montre un équilibre et une tenue de cap rigoureux, même par vent de travers. A 22 nœuds, allure de croisière idéale pour ce bateau, la carène passe plutôt en souplesse, évitant les impacts secs que provoque ce type de mer anarchique. Autre point positif, l’équipage reste au sec, car la déflexion de la vague d’étrave est efficace. En courbe, le Cayman vire avec précision et une gîte modérée, mais en raison du manque de puissance et de la ventilation de l’hélice, peine à se relancer lorsqu’on raccourcit le rayon de braquage.   



photo Ranieri Cayman 19 Sport


photo Ranieri Cayman 19 Sport


photo Ranieri Cayman 19 Sport


photo Ranieri Cayman 19 Sport


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photo Ranieri Cayman 19 Sport


photo Ranieri Cayman 19 Sport


photo Ranieri Cayman 19 Sport


photo Ranieri Cayman 19 Sport


photo Ranieri Cayman 19 Sport





Qualité de réalisation        

Comportement      

Performances    

Equipement        

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix      

Le comportement sain
L’assise pilote avec position leaning-post
La construction et la finition soignées
L’accastillage de qualité
L’accès facilité à la baignade
La puissance du 80 ch insuffisante
Le cabrage prononcé au déjaugeage
Les coussins minces et trop fermes
La table pique-nique en option

Face a la concurrence…

Modéle 57 Sport Sport 19 GT 590 GS
Marque BSC (Italie) BWA Nautica (Italie) Nautica Led (Italie)
Imporlation Réseau de revendeurs Réseau de revendeurs Bat Marine (33 – Cap-Ferret)
Longueur 5,71 x 2,55 m 5,90 x 2,50 m 5,90 x 2,50 m
Nb de personnes 10 10 12
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 24 660 € (sans moteur) 23 184 € (sans moteur) 21 800 € (sans moteur)
PERFORMANCES
Vitesse maxi 25,7 nds à 5 000 tr/min
Vitesse de croisière rapide 22,0 nds à 4 000 tr/min
Vitesse de croisière economique 17,1 nds à 3 500 tr/min
Temps de jaugeage 6,1 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 12 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 10,8 nds à 3 100 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 7,5 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 12 h 40 min
Hélice de l'essai alu 3 pales