Essai Wimbi Boats W10

Un day-boat majuscule

En faisant l'impasse sur une cabine et en restant sur un programme à la journée, le nouveau W10 s'est donné les moyens de bien faire : bel espace de pont, super dînette, solariums XXL, nombreuses places assises… Et son comportement marin est à la hauteur !

Texte et photos Philippe Leblond


 61 910 € sans moteur
 10.5 m
 20
 46,3 nds avec 2 x Mercury Verado 300 ch 4T
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Essai paru le 24/11/2016



Le jeune chantier australien est en train de passer la vitesse supérieure. Après avoir convaincu avec le lancement, il n'y a pas encore deux ans, d'un 9 mètres de facture personnelle - au moins Wimbi n'a pas copié ses concurrents ! - il récidive cette année avec un gros semi-rigide de 10 mètres, présenté en deux versions lors du récent Salon de Cannes. Dans les jours suivants, il dévoilait, au Grand Pavois, à La Rochelle, un modèle de 6 mètres, toujours dans l'esprit "confort familial". Cela dit, voyons de plus près la version hors-bord du 10 mètres dont nous avons pu prendre la barre, à Cannes…

*Au ponton*
Il n'y a pas à dire, le W10 amarré dans le vieux port, a fière allure. Il a pour voisin de ponton son presque frère jumeau, le W10i (i pour in-board). En effet, seule l'extrémité de la poupe change entre ces deux 34 pieds dont le mode de propulsion implique forcément quelques différences. Pour ce qui est de la version hors-bord, elle présente tout de même un grand bain de soleil arrière permanent, là où le plus souvent, l'absence de moteur embarqué est mise à profit pour proposer un solarium convertible en carré. Dans le cas du W10 hors-bord, nous constatons que la dînette n'a pas été oubliée, mais qu'elle se trouve à la proue. Dans ce cas, deux façons de voir les choses : l'une négative du fait que le carré se trouve séparé du bloc-cuisine (évier, emplacement réchaud, frigo, placard) situé au dos du leaning-post, l'autre positive avec, dans le cas où d'un pique-nique au port amarré arrière à quai, l'équipage profite de plus d'intimité. Mais tel quel, que ce soit à l'état de carré (il peut accueillir neuf convives), ou de solarium (la conversion se fait en baissant la table), cet endroit sera l'un des favoris de l'équipage au mouillage, et même en navigation sur mer calme, car le bain de soleil est sécurisé par le haut dossier périphérique, ôtant tout risque de tomber à l'eau.

Autre point fort du W10, le nombre de places assises en navigation (environ huit dans le sens de la marche). Il y a aussi la circulation à bord qui reste aisée malgré la volumineuse console de pilotage abritant un WC marin (une douche est prévue) et l'absence de passage dédié vers la plate-forme de bain, qui obligera néanmoins de piétiner le matelas de bain de soleil… La plate-forme de bain, souvent sacrifiée sur les bimoteurs hors-bord est ici très spacieuse, grâce au déport arrière des moteurs fixés sur chaise. Pas de souci, non plus, pour ce qui est du rangement, avec une immense cale arrière sous le grand solarium permanent, équipé d'un plancher pour isoler le matériel du fond de coque. Deux vérins facilitent l'ouverture et le rebord de la cale est pourvu d'un joint de caoutchouc évitant les bruits parasites en navigation. Il y a de surcroît, en avant de celle-ci, un grand bac amovible, parfait pour stocker le matériel humide (palmes, masque, tuba, amarres, défenses…). De grands coffres sont aussi disponibles sous les banquettes avant ainsi que sous le siège biplace devant la console. Plus anecdotique, on notera les capots moteurs habillés par "covering" (film plastique adhésif) apportant une troisième nuance de gris, plus soutenu que celui du gel-coat et des flotteurs. Du meilleur effet !

Pour autant, dans ce tableau idyllique, nous avons relevé quelques petites imperfections qui ne demande qu'à être corrigées. Il y a la position de conduite, avec l'absence de repose-pieds en pilotage assis, et debout l'impossibilité de profiter d'un appui lombaire. Sur le tableau de bord, l'espace mesuré pour l'intégration d'un GPS-traceur grand écran et le compas décalé par rapport à l'axe de vue du pilote. La jauge de carburant, située à l'intérieur de la console – pas pratique ! – et le nable de remplissage du réservoir, mal placé au cas où l'essence refoule… Il y a aussi les taquets pliants qui, s'ils sont élégants, ne sont pas très pratiques à l'usage, surtout lorsqu'il faut tourner une amarre dans l'urgence (attention les doigts !). Mais tel quel, au prix affiché, ce W10 ressemble à une belle affaire !

*En mer*
Aux commandes du W10, on retrouve le comportement du W9, avec un soupçon de confort en plus, lié bien évidemment à la longueur accrue à la flottaison et au supplément de poids. Particulièrement à l'aise dans une baie de Cannes agitée par les innombrables sillages des grosses unités participant, pour la plupart, au salon nautique, le W10 a passé un examen probant dans sa façon de gommer cette concentration de vagues anarchiques. Sa souplesse dans les réactions, son assiette quasiment parfaite, que ce soit en ligne droite où dans les virages rapides, font qu'il est vraiment facile à prendre en main, malgré la puissance considérable qui pousse sur son tableau arrière (600 chevaux au total !). Ce comportement sain se traduit aussi dans la précision et la légèreté de sa barre et une sensibilité au réglage de trim modérée, qui s'explique aussi par son gabarit et le fait que sa carène s'aère naturellement (pas besoin de monter le trim exagérément pour obtenir la vitesse maxi). A plein régime, le W10 et ses deux Verado 300 déboulent à 46 nœuds en prenant 6 400 tr/min, soit le régime maxi motoriste. Le choix de l'hélice est donc parfait pour compenser la perte de régime en cas d'équipage nombreux (durant l'essai nous n'étions que deux à bord, mais avec les pleins). Corollaire de cette vitesse maxi élevée, les allures de croisière le sont aussi, avec 23 nœuds à 3 500 tr/min et 33,6 nœuds à 4 500 tr/min. Des marques synonymes d'un rendement assez économique, ce qui n'empêche pas de souligner la contenance un peu juste du réservoir d'essence pour 600 ch (moins de 7 heures d'autonomie en usage courant). Pour ce qui est de la mise en vitesse du W10, les deux Verado 300 ch ne manquent pas de punch. Les accélérations sont franches et soutenues jusqu'au régime maxi, accompagnées de la sonorité caractéristique de ces hors-bord à compresseur (sifflement grave), plutôt agréable et relativement discrète aux régimes de croisière. En tout cas, le Wimbi "digère" parfaitement cette puissance, mais pourrait sans doute se contenter de 2 x 250 ch, sans perdre la face pour autant.



photo Wimbi Boats W10


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