Essai RIBCO Seafarer 36 X

L’express chic

Le dernier semi-rigide du chantier grec, évolution du Seafarer 36 standard, conserve les qualités nautiques du modèle initial en y ajoutant quelques améliorations et finitions qui le rendent plus hospitalier et renforce encore son image haut de gamme. Difficile de résister !

Texte et photos Philippe Leblond


 255 000 € avec 2 x Mercury Verado 400 ch
 10.5 m
 10
 54,7 nds
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Essai paru le 22/01/2021

Fiche technique

Longueur 10,89 m
Largeur 3,3 m
Diam. maxi des flotteurs 0 cm
Nbre de compartiments 7
Puissance maxi 2 x 400 ch (588,8 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 2 x 300 à 2 x 400 ch
Poids sans moteur 1900 kg
Rapport poids/puissance 3,2 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 10
Couchage 2+2
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 2x350 l
Catégorie CE B
Constructeur Ribco Marine (Grèce)
Importateur Monaco Rib Boats (Monaco)
Droits annuels sur la coque 240 €
Droits annuels sur le(s) moteur(s) 450 €



Importés par Monaco Rib Boats, les semi-rigides Ribco, construits en Grèce, se signalent par une sportivité affirmée et un niveau de finition remarquable. Le dernier modèle, le Seafarer 36 X est l’évolution du Seafarer 36, déjà en production depuis une dizaine d’années. On note trois changements intéressants. D’abord, le plancher qui gagne environ 40 cm de surface plane en largeur, avec la disparition des pans inclinés à la base des flotteurs, un confort appréciable pour se déplacer à bord plus aisément lorsque l’équipage est au complet. Ensuite, on remarque à peine, mais c’est parfois trompeur, que le passage entre le leaning-post et la banquette arrière à été élargi grâce à la position plus reculée du solarium. Cette perte de longueur pour le bain de soleil est compensée par le fait que les dossiers basculants forment une extension du matelas. Enfin, comment ne pas le remarquer (?) le poste de pilotage est coiffé d’un superbe T-top en carbone pour ne pas trop rehausser le centre de gravité.



 



Au ponton



Une chose est sûre, le nouveau Seafarer 36 ne manque d’allure ! Tender d’un yacht de 35 mètres, amarré à couple de cette grosse unité, les 10,50 m du SF 36 X ne font guère impression. Par contre, sa silhouette qui marie élégance et sportivité, la qualité perçue qui émane de ses matériaux et de sa finition parlent pour lui. Le teck massif qui habille le pont et la grande plateforme de bain, la jolie sellerie vert d’eau à motifs d’alvéoles, la discrète signature « Seafarer 36 X » brodée sur le dossier de la banquette arrière, le R de Ribco brodé, lui aussi, mais en haut des dossiers des quatre bolsters du poste de pilotage, l’impeccable gel-coat gris anthracite coordonné à celui des flotteurs, le hard-top 100% fibre de carbone… Tout cela concourt à valoriser ce superbe semi-rigide de 36 pieds qui vise, tout à la fois, la clientèle des amateurs de navigation sportive et celle des yachtmen, à l’image de cet accessoire de pont peut courant : le petit escalier de coupé pour embarquer plus facilement sur son yacht. Ce qui n’est pas courant non plus pour un bateau de sport de cette longueur, c’est l’orientation délibérée du SF36 vers la croisière côtière. Ainsi, plutôt que d’assigner les cales et coffres à un rôle simple de stockage, le bureau d’études du chantier d’Athènes les a aménagés pour du confort permettant de passer des nuits à bord. C’est le cas pour la soute arrière qui intègre un grand couchage double avec toile de tente pour pouvoir y coucher avec le capot ouvert, ou pour le grand coffre avant équipé de la même manière, dont le couchage est moins spacieux, mais suffisant pour un faire dormir deux enfants ou ados. Cerise sur le gâteau, la haute console abrite un cabinet de toilette complet : lavabo, douche et WC marins (avec réservoir d’eaux usées). La kitchenette, située dans la seconde rangée de sièges, n’est pas en reste avec son mini bar (évier, frigo) et sa… cafetière Nespresso en standard ! De quoi magnifier quelques sorties « week-end » en amoureux ou avec sa petite famille, pour profiter des mouillages forains.



 



Bien agencé, le spacieux tableau de bord réunit un équipement haut de gamme tant pour la navigation (compas bien dans l’axe, afficheur multifonction Smart Craft  avec joystick de manœuvre, GPS Raymarine 12’’ Axiom Pro, VHF Raymarine, compteur de chaîne) que pour le loisir (sono Fusion avec quatre haut-parleurs JL Audio traités marine et un port MP3, porte-gobelets, prise de quai…), et se trouve parfaitement abrité par un grand pare-brise enveloppant équipé d’un essuie-glace. La capacité en eau douce est de 170 litres, eau douce froide et chaude.     



 



En mer



Ce Ribco est doté d’une carène affûtée (58° à l’étrave et 24° au tableau arrière). Celle-ci est ceinte, comme sur les autres bateaux de la marque, d’un flotteur en tissu Orca de forte densité (1 670 décitex) afin de résister aux contraintes qu’imposent les vitesses élevées en mer formée, principalement les chocs en réception des sauts de vagues. Car, même si nous n’avons obtenu « que » 54,7 nœuds, sous la poussée de deux Verado 400 ch, ce beau coursier est capable de galoper à 60 nœuds, comme l’atteste l’enregistrement GPS à 60,1 nœuds, lors d’essais chantiers réalisés dans sur un « terrain » plus favorable. 60 nœuds avec un hard-top, c’est un beau résultat et les rendements obtenus sur une très large plage de régimes sont aussi satisfaisants. De 3 000 à 5 000 tr/min, on tourne autour de 0,30 mille parcouru par litre consommé. Un résultat remarquable au regard de la puissance installée : 800 chevaux. Ainsi, il est possible de régler sa vitesse de croisière à loisir, entre 18 et 44 nœuds, sans gaspiller le carburant. Et même à pleins gaz, le rendement demeure étonnamment élevé : 0,28 mille/litre. Par contre, au démarrage, le SF 36 X n’est pas un foudre de guerre, avec respectivement 4’’3 et 5’’8 pour déjauger et passer de l’arrêt à 20 nœuds. Des valeurs moyennes, en partie dues au V profond de la carène et au délai de mise en action des compresseurs des six cylindres en ligne américains. Rassurez-vous après ce petit délai, l’accélération est vigoureuse. On rencontre le même problème en sortie de virages, avec des relances que l’on aimerait plus vives… Terminons ce chapitre performance avec l’autonomie. Grâce aux deux réservoirs de 350 litres chacun, placés dans des compartiments étanches, le SF36 X est capable de parcourir 222 milles sans ravitailler, et ce à 34 nœuds ! Ce qui est remarquable dans ce résultat n’est pas tant l’autonomie en soi, que la vitesse à laquelle elle est obtenue.



 



Quant au comportement général, il est typique des « ribs » britanniques (rappelons que Ribco est une émanation des semi-rigides anglais Scorpion) : de belles qualités de glisse avec un toucher de mer tout en légèreté et une carène hyper réactive qui procure un grand plaisir de pilotage. Cette efficience est présente dans toutes les figures du pilotage, avec un bel appétit pour les virages pris à haut régime, larges ou serrés. L’inscription en entrée de virage est naturelle, avec une prise de gîte marquée, assortie d’un grip tenace et d’une grande précision de trajectoire. Le plaisir est aussi de la partie dans les lignes droites avec l’appui du trim qui aère encore plus la coque survolant les crêtes du clapot (80 cm) dans un bel équilibre (pas de roulis). En fait, on verrait bien 50 ou 100 chevaux de plus sur une telle carène ! Elle devrait les supporter sans peine, mais l’homologation ne le permet pas.  



 



Bateau de jour, avec ses nombreuses places assises et sa surface de bronzage, de camping côtier avec ses deux tentes/cabines, voire chase-boat ou tender pour les grands yachts, le nouveau Seafarer 36 X possède une large palette de séduction, au sein de laquelle un potentiel dynamique épatant.



photo RIBCO Seafarer 36 X


photo RIBCO Seafarer 36 X


photo RIBCO Seafarer 36 X


photo RIBCO Seafarer 36 X


photo RIBCO Seafarer 36 X


photo RIBCO Seafarer 36 X


photo RIBCO Seafarer 36 X


photo RIBCO Seafarer 36 X


photo RIBCO Seafarer 36 X


photo RIBCO Seafarer 36 X


photo RIBCO Seafarer 36 X


photo RIBCO Seafarer 36 X





Qualité de réalisation          

Comportement          

Performances      

Equipement          

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix        

La ligne sportive et les finitions luxueuses
La large plage de régimes pour la croisière
La position de conduite ergonomique
La surface de bain de soleil
La possibilité de dormir à bord
Le temps de réponse des Verado
Les taquets rétractables
Le manque de coffres dédiés au rangement
L’absence de table pour le pique-nique

Face a la concurrence…

Modéle Adrenalina 10.5 SeaDNA 999 Silurian
Marque Lomac (Italie) Technohull (Grèce) Scorpion Ribs (Angleterre)
Imporlation Stélie Nautic + revendeurs Brugge Marine Center – Vendée Yachting Directe chantier
Longueur 9,62 x 3,50 m 10,30 x 2,80 m 10,49 x 3,25 m
Nb de personnes 18 8 0
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 115 000 € (sans moteur) 185 280 € (sans moteur) 161 000 € (prix 2018)
PERFORMANCES
Vitesse maxi 54,7 nds à 6 300 tr/min
Vitesse de croisière rapide 43,7 nds à 5 000 tr/min
Vitesse de croisière economique 28,8 nds à 4 000 tr/min
Temps de jaugeage 4,3 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 5,8 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 16,5 nds à 2 700 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 96,3 l/h à 4 500 tr/min
Autonomie en usage courant (estimation) 222 milles à 34 nœuds
Hélice de l'essai nc