Essai Impact 1000

Gros calibre

A première vue, ce semi-rigide de baroud, c’est du brutal ! Tout à bord est surdimensionné, afin d’offrir une robustesse à toute épreuve. Pourtant, à la barre de ce pneu marin et performant le plaisir est réel car, contre toute attente, l’Impact 1000 est plus subtil qu’il n’y paraît.

Texte et photos Philippe Leblond


 sur devis
 10.0 m
 18
 52,0 nds avec 2 x Yamaha 350 ch 4T
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Essai paru le 06/07/2018

Fiche technique

Longueur 10,0 m
Largeur 3,65 m
Diam. maxi des flotteurs 0 cm
Nbre de compartiments 9
Puissance maxi 2 x 350 ch (522 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 2 x 250 à 2 x 350 ch
Poids sans moteur 2177 kg
Rapport poids/puissance 4,2 kg/ch (avec les moteurs de l’essai)
Nombre de personnes 18
Couchage 0
Charge utile 2504 kg
Matériau flotteurs PU
Capacité carburant 1162 l
Catégorie CE nc
Constructeur Brunswick (Etats-Unis)
Importateur Brunswick Marine in France (17 – La Rochelle)
Droits annuels sur la coque 240
Droits annuels sur le(s) moteur(s) 1440



Nous sommes en présence d’un semi-rigide un peu particulier. Il fait partie des « produits commerciaux et gouvernementaux » proposés par la holding Brunswick qui détient Mercury Marine. L’Impact 1000 fait partie d’une gamme de bateaux (rigides, pneumatiques et semi-rigides) qui s’étend de 4,70 m à 12 m, avant tout destinés aux organismes officiels, comme la Police, l’Armée, la Marine, le sauvetage… Donc, pas de fioritures ! Le modèle qui figure dans cet essai a été mis à disposition par les Chantiers Navals de Calvi, concessionnaire Yamaha de Sant’Ambroggio, ce qui explique qu’un duo de V8 japonais assure sa propulsion.     



Au ponton



Commençons notre inspection par ce qui interpelle le plus lorsqu’on embarque sur l’Impact 1000 : la qualité de fabrication et l’impression de robustesse qui se dégage de l’ensemble des composants. Commençons par les flotteurs qui sont partagés en neuf compartiments étanches avec valves de surpression. Comme pour nombre de pneumatiques professionnels ou de servitude, ses flotteurs sont en Polyuréthane, un tissu enduit ultra résistant, de surcroît revêtu d’une épaisse couche de peinture et d’une bande antidérapante sur sa face supérieure, permettant ainsi de marcher sur les tubes sans glisser. Il y a aussi les quatre réservoirs d’essence dont la capacité totale s’élève à 1 162 litres (!), et les quatre batteries situées bien au sec dans l’abri de console. La coque et le pont sont en polyester emprisonnant des renforts fortement échantillonnés et supportent un accastillage inox peint en noir, surdimensionné, à l’image du mât de traction arrière, doublé d’un second mât qui supporte un guindeau électrique, ou de la bitte d’amarrage avant, secondée par guindeau comparable, tous deux disposant de télécommandes, ou bien du « pare-chocs » arrière qui protège les capots moteur, comme des trappes de visite et des couvercles de cales en métal, ou encore des inserts de levage affleurant au pont pour le grutage… Sans oublier, bien sûr, des deux sièges baquets Shoxs, sur amortisseurs, réglables en hauteur et profondeur et dotés d’une ceinture de sécurité ventrale, ou des mains courantes au plafond de la timonerie…



Bien sûr, le pont est de plain-pied et doté de larges passavants pour favoriser les déplacements à bord, passer rapidement de la poupe, où les deux gros V8 Yamaha de 350 ch sont montés sur une chaise Armstrong, à la proue et son dispositif de mouillage. Pour ce qui est des vraies places assises (hors flotteurs), deux sièges supplémentaires sont placés à l’arrière, de part et d’autre du coffre technique (commandes des réservoirs et poires d’amorçage) servant aussi de coffres, tandis qu’un grand coffre fixé sur le pont, en avant de la console permet d’asseoir trois autres passagers. Pour ceux qui devraient prendre place sur les boudins, une ligne de vie court sur leur face intérieure en supplément de la saisine extérieure, afin de se tenir en navigation. Concernant un éventuel accès baignade, l’opération n’est pas simple à la poupe, pour cette raison, un plot en polyester fixé sur le flotteur bâbord est destiné à recevoir une échelle de bain. Il peut aussi servir à monter à bord lorsque le bateau est amarré à quai.



En mer



Les semi-rigides de servitude ne font pas toujours dans la finesse au plan du comportement dynamique. Aussi, en prenant la barre de l’Impact 1000, ne ressentais-je pas d’empressement. Juste un peu de curiosité, en partie due à la présence du bracket déportant loin en arrière la paire de puissants Yamaha. Pourtant, cela démarrait (le mot est juste) un peu en demie teinte avec un déjaugeage qui, sans être laborieux, n’était pas explosif : 7 secondes… et ce malgré le couple impressionnant des grosses cylindrées de la marque au diapason. Un chrono un peu trompeur en fait puisque les 20 nœuds étaient déjà franchis avant même la reprise d’assiette de ce lourd semi-rigide. Il est vrai que pour une unité de ce gabarit, le cabrage s’est avéré important, provocant une perte de visibilité vers l’avant préjudiciable à la sécurité, même si le phénomène s’est atténué dès lors qu’on a démarré flaps en bas (oui, l’Impact 1000 est l’un des rares semi-rigides à faire appel à des volets hydrauliques). Tout ça pour dire que cet intimidant semi-rigide de combat ne commence véritablement à vivre que quand il est déjaugé. Et là, on n’est pas déçu car la carène se met à vivre, faisant reculer sa vague d’étrave jusqu’au dernier tiers arrière à l’approche du régime maxi. Un peu de trim positif et les 50 nœuds sont vaincus ! Sur un plan d’eau pas tout à fait calme (60 à 80 cm de houle), nous accrocherons pile 52 nœuds au GPS. Une belle perf pour un bateau de ce type. Et puis voir cette carène glisser avec aisance, s’alléger pour de petits décollages sur les crêtes les plus hautes et reprendre contact en souplesse avec le plan d’eau à plus de 50 nœuds, c’est jouissif !



Il en est de même en virages, avec une capacité à évoluer avec précision dans un espace restreint, sans déraper et sans faire caviter ses hélices. Quelle maniabilité pour un gabarit pareil ! Aux allures de croisière, l’Impact 1000 se montre souverain, gommant complètement le clapot, et faisant apprécier son « toucher de mer » ainsi que sa remarquable autonomie. Fort d’une importante capacité de carburant (1 162 litres !), il possède un rayon d’action de croiseur, pouvant couvrir plus de 300 milles d’une traite, que ce soit en croisière éco à 3 500 tr/min, ou rapide à 4 500 tr/min.



Un petit bémol tout de même : son assiette longitudinale, avec un nez un poil léger. Bien sûr, les deux gros F350 positionnés très en arrière n’y sont sans doute pas pour rien, considérant leur masse. Avec des Mercury Verado de même puissance, l’économie de poids sur la chaise moteur serait de 124 kg, ce qui compte tenu du porte-à-faux n’est pas anodin en termes d’équilibre, même sur un bateau de ce gabarit. On lui aurait bien décerné cinq étoiles en comportement, mais le cabrage important dans la phase de déjaugeage est un handicap (éphémère certes) en termes de visibilité sur l’avant, et ce même lorsqu’on baisse les flaps au maximum.



 



photo Impact 1000


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Qualité de réalisation        

Comportement        

Performances        

Equipement        

Adéquation programme          

La présence sur la mer
Les performances élevées et le plaisir à la barre
La qualité de construction pour durer
Le look décalé
L’assiette avec une proue un peu trop légère
La position de pilotage debout moyennement confortable
Les valves de gonflage en plastique

PERFORMANCES
Vitesse maxi 52,0 nds à 6 100 tr/min
Vitesse de croisière rapide 36,2 nds à 4 500 tr/min
Vitesse de croisière economique 25,7 nds à 3 500 tr/min
Temps de jaugeage 7,0 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 5,7 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 15,9 nds à 2 800 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 68 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 15 h 20 min
Hélice de l'essai Saltwater Series X2 - 15’’5 x 19’’ inox 3 pales