Essai Magazzu MX-13 Coupé

L'arbitre des élégances

Indiscutablement, ce grand semi-rigide de croisière est l'un des plus élégants de sa catégorie. Une catégorie "premium" si l'on considère ses prestations et son… prix. Rapide et endurant avec sa double motorisation diesel, il dispense un confort remarquable que ce soit sur le pont ou dans la cabine. Un expert de la "dolce vita".

Texte Philippe Leblond - Photos Philippe Leblond et DR


 Prix : 396 000  € avec 2 x 430 ch essence (tarif 2016)
 13.0 m
 24
 Vitesse maxi : 43,8 nds avec 2 x Volvo 370 ch diesel
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Paru dans le Pneumag n° 105 Janvier/Février 2015



L'élégance supérieure du MX-13 Coupé réside autant dans sa silhouette aux lignes très pures que dans la qualité perçue émanant de ses matériaux et de ses finitions. Ce 13 mètres, aussi raffiné soit-il, ne représente que le milieu de la gamme du constructeur de Palerme, dont le vaisseau-amiral est le phénoménal MX-18 Coupé (17,50 m). Notre bateau d'essai, exposé au Salon de Cannes, l'an passé, était la version "T-Top", sachant qu'il existe aussi sans cet élégant pavillon noir soutenu par un double jambage, lequel prend appui au dos du leaning-post qui intègre la kitchenette extérieure.
Parmi les points forts de ce géant (les points négatifs sont plutôt rares !), il y a bien sûr la surface impressionnante du pont qui combine à merveille les aires de détente, à l'image des deux immenses solariums (plus de 13 m2 à eux deux !) et du double carré arrière, qui peut recevoir un grand nombre de convives pour l'apéritif, mais aussi la circulation de la poupe à la proue, grâce à une vaste plate-forme de bain (échelle intégrée), un chemin central dans le solarium arrière (coussin central amovible) et des passavants extra larges. Une remarque tout de même : il serait bon de fixer une main courante de part et d'autre du rouf de cabine pour sécuriser les déplacements vers le bain de soleil avant ou les commandes du guindeau électrique qui actionnent l'ancre placée dans l'écubier d'étrave.
Si le pont réserve de belles surprises, la partie habitable n'est pas en reste. Spacieuse, dotée d'une hauteur d'1,85 m dans le carré/cuisine (1,74 m dans la cabine avant), elle bénéficie d'une élégante décoration aux teintes claires qui compense l'apport limité de lumière naturelle (petits hublots ouvrants et capots de pont). La couchette, qui mérite le nom de lit avec ses dimensions plus que confortables (205 x 185 cm), et la salle d'eau, ample et fonctionnelle (bien qu'on puisse regretter l'absence de cabine pour la douche), complètent les commodités pour la croisière.
Pourtant aidé par sa carène à triple redan, le MX-13 met un certain temps à déjauger. Outre son déplacement élevé (7 tonnes au bas mot en charge), c'est surtout la lente mise en action des turbos (Volvo diesels de 370 ch) qui explique cette latence à l'accélération. Une fois enclenchée, la suralimentation fournit toute sa puissance via des embases DuoProp (doubles hélices contre-rotatives) qui propulsent irrésistiblement le MX-13 vers son impressionnante vitesse de pointe : 43,8 nœuds ! Quand on pense que ce bateau peut recevoir presque le double de cette puissance (1 400 ch !)… Magazzù annonce dans ce cas une V-max de 55 nœuds qui paraît assez réaliste, compte tenu de l'aisance avec laquelle le MX-13 dépasse les 40 nœuds sous la poussée des D6. Réaliste, mais pas forcément souhaitable, eu égard à la destination première du MX-13. En effet, ce grand semi-rigide n'a pas vocation à faire la course avec les Cigarette, mais à "tirer des bords" entre les escales de charme que sont les criques et marinas de Méditerranée. Pour ce faire, la paire de Volvo diesel est un choix judicieux, avec une consommation horaire oscillant entre 50 et 104 l/h aux allures de croisière, dans une plage de régimes comprise entre 2 000 et 3 000 tr/min (régime maxi à 3 480 tr/min) pour des vitesses de 20 à 37 nœuds. De quoi s'adapter à des conditions de mer variables ou aux impératifs d'emploi du temps… D'autant que l'autonomie atteint des sommets (335 milles !), et fait que le MX-13 n'est pas contraint par des haltes l'obligeant à se dérouter ou perdre du temps pour ravitailler.

Fort de ce rayon d'action et de sa certification B, ce semi-rigide de croisière hauturière est apte à voyager loin de ses bases. Par bonheur, sa longue carène bien défendue à l'étrave gomme le gros clapot et la houle résiduelle (80 cm) sans effort apparent, faisant preuve d'une tenue de cap imperturbable, par tous les secteurs de mer (vent de Force 3 à 4). Même à régime élevé, le niveau sonore des Volvo reste assez discret, témoignant de la bonne insonorisation du compartiment moteurs. Pour compléter ce tableau idyllique, le Magazzù se pilote au doigt et à l'œil, que ce soit lors des manœuvres à quai ou dans les virages larges ou serrés, sachant faire oublier son gabarit hors norme. Un vrai "vélo" !



photo Magazzu MX-13 Coupé


photo Magazzu MX-13 Coupé


photo Magazzu MX-13 Coupé


Au ponton
Classieux ! Ce semi-rigide affiche le style sobre mais personnel qui caractérise tous les Magazzù. Mais ici, l'élégance du dessin et la conception sont au service de la praticité et du confort. Le MX-13 évite les effets gratuits pour se concentrer sur son objectif : offrir des performances et une vie à bord donnant envie de prolonger les navigations loin de son port d'attache. Le confort est donc omniprésent, que ce soit sur le pont, avec des surfaces de bain de soleil XXL, une circulation aisée, un accès à la baignade privilégié, un salon de plein air convivial, ou sous le pont, avec un volume habitable agréable et bien organisé pour proposer un carré/cuisine (transformable en couchette d'appoint), une salle d'eau bien équipée et une belle cabine propriétaire dotée d'un lit "king size".




En mer
Le chantier sicilien n'est pas du genre à reculer devant les challenges technologiques. C'est ainsi que le MX-13 Coupé est étudié pour recevoir trois types de transmissions : embases Z-Drive, hélices de surface ou hors-bord. Il ne manque plus que l'hydrojet ! Dans l'optique croisière, programme de prédilection de ce bateau, le choix des diesels D6 de Volvo Penta (6 cylindres en ligne de 5,5 litres, fournissant 370 ch à 3 500 tr/min, est sans doute le meilleur. De quoi dépasser 40 nœuds et assurer des allures de croisière conséquentes, tout en contenant la consommation à un niveau raisonnable, au profit d'une autonomie digne d'un yacht. La carène à triple redan s'affranchit d'un clapot de 80 cm pour distiller un confort de navigation remarquable, permettant de profiter du carré et même du solarium arrière en navigation. Bien que compact, le tableau de bord est bien agencé, mais sa hauteur gênera un pilote de moins d'1,75 m.




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