Essai Mar.co Twentysix (26)

L'art de vivre à bord

Voilà un semi-rigide pour le moins généreux dans ses aménagements ! Avec quelques options, il prend des allures de Rolls de la mer. Un cockpit à vivre, assurément, avec une console/salle d'eau et deux grands carrés transformables pour le bain de soleil… Par contre, avec 2 x 150 ch, il est clairement sous-motorisé comme le montrent des performances en demi-teinte et un tempérament "introverti".

Texte Philippe Leblond – Photos Jacques Anglès et Philippe Leblond


 61 994 € sans moteur (tarif 2009)
 8.5 m
 20
 35,3 nds avec 2 x Honda 150 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 70 mars/avril 2009




Le chantier milanais s'est fait une spécialité du semi-rigide équipé pour la navigation en famille. Fort de ses 8,50 m de longueur, le Twentysix n'est que le troisième en taille, depuis les lancements des e-motion 32 (9,60 m) et 29 (8,90 m), d'une gamme qui démarre avec le Seventeen (5,15 m). Les productions de Mar.Co se distinguent par des cockpits où le confort est particulièrement développé, grâce à une organisation spatiale bien maîtrisée et à un équipement prolifique. Le Twentysix est l'exemple même de ce souci d'offrir aux plaisanciers une plate-forme de loisirs à bord de laquelle rien ne manque. Sur une base ample (3,25 m de largeur) et construite avec le sérieux que l'on connaît à la marque, le cockpit déploie un aménagement à la fois bien pensé et élégant, voire luxueux. Cela commence avec une spacieuse plate-forme de bain, qui se prolonge au-delà des flotteurs, de part et d'autre des moteurs qui sont montés sur un tableau très reculé, ce qui donne au Mar.Co une longueur à la flottaison peu commune. Voilà qui favorise également l'espace à vivre… L'amarrage de la poupe se fait d'ailleurs à partir de la plate-forme, sur deux grands taquets inox encastré sur des hiloires en polyester qui forment des plats-bords et servent de support à l'arceau qui reçoit les antennes, les feux de navigation, le taud de soleil (qui peut couvrir jusqu'au poste de pilotage), et deux niches où sont fixés les feux de détresse flottant et l'extincteur. Cet arceau, posé sur des platines inox à charnières, est rabattable pour faciliter le transport et le stockage. Parmi les détails bien pensés, soulignons aussi le dos de la banquette arrière, avec deux coffrets pour les amarres, ainsi qu'un râtelier pour la bouée fer à cheval ou des défenses. Dans ce cockpit "trois zones", le premier mot qui vient à l'esprit est convivialité. Les solariums, de poupe et de proue sont tous deux convertibles en d'accueillantes dînettes. Signalons au passage que Mar.Co a repris à son compte l'excellente idée initiée sur les vedettes Fiart, à savoir utiliser un panneau de sol amovible pour servir de table : pas de souci de rangement ! Par ailleurs, la table du carré avant n'est autre que la rallonge du bain de soleil. Des détails qui suffisent à montrer l'important travail de conception concédé par le chantier transalpin. Continuons la visite avec le poste de pilotage, qui associe un siège biplace, abritant un bloc-cuisine (glacière avec bac amovible, évier et planche à découper), et une volumineuse console avec abri aménageable en option. Notre bateau d'essai était d'ailleurs équipé d'un WC et d'un lavabo. La kitchenette se trouve en prise directe avec le carré de poupe, tandis que l'abri de console avec 1,61 m de hauteur sous barrots, permet d'utiliser le robinet à flexible du lavabo pour prendre sa douche. L'endroit est aisément accessible, grâce à une large porte relevable maintenue par deux vérins à gaz. L'aération est assurée par un hublot. Quant au poste de barre, il possède un tableau de bord spacieux (pas de problème pour faire de la place à la centrale de navigation) et des commandes efficaces : c'est-à-dire un volant vertical et un boîtier pupitre, rapproché du pilote grâce à une petite console spécifique. Pas besoin de se coucher en avant pour pousser les accélérateurs à fond ! La position assise est confortable, avec l'aide d'un cale-pied recouvert de teck. En revanche, et c'est la seule critique qu'on puisse formuler sur ce point, la position "leaning-post", avec dossier de banquette basculé vers l'avant, est un peu exigüe. Pour ce qui est du rangement, on a rarement rencontré un semi-rigide aussi bien pourvu dans ce domaine. Les coffres sont nombreux, faciles d'accès (tous comportent au moins un vérin d'ouverture), généreux, et de formats multiples. On en veut pour exemple le long coffre destiné aux skis ou aux cannes à pêche, sous le solarium avant. Le dispositif de mouillage est à la hauteur du gabarit de ce bateau avec un guindeau électrique coffré, et une ancre traversante, à poste dans son écubier. Une longue main courante transversale est fixée sur la delphinière antidérapante pour se tenir lors de la manœuvre. Parfait au port ou au mouillage, voyons comment se comporte le Twentysix… Disons en préambule, qu'à notre humble avis, le modèle d'essai, doté de deux Honda F150, totalisant 300 chevaux, est apparu sous-motorisé. Ce qui explique sans doute, à la fois des performances en demi-teinte, et un comportement "pépère", peu réactif au trim. Il est vrai que le lourd Mar.Co n'a pas soulevé notre enthousiasme pour ce qui est du plaisir de pilotage. Il faudrait sans doute lui ajouter une bonne dose de chevaux supplémentaires… Avec la puissance maxi (2 x 225 ch), ou à tout le moins 2 x 200 ch, il ferait sans doute meilleure figure. La barrière des 40 nœuds, qu'on exige d'un semi-rigide de cette envergure, serait "cassée" par l'étrave altière du Twentysix. De surcroît, la vitesse de pointe a été pénalisée par l'antifouling (- 3 nds) et par des hélices sans doute trop courtes, puisque nous avons atteint le régime 6 400 tr/mn, largement au-dessus de la fourchette préconisée par Honda (5 000 - 6 000 tr/mn). Et le temps de déjaugeage, excellent, confirme ce rapport court qui favorise l'accélération au détriment de la vélocité. Pour le reste, le Mar.Co s'est plutôt montré à son avantage, confortable dans la vague (deux mètres de creux à la sortie de la baie), et bien stable. On a aussi pu apprécier sa maniabilité dans les virages, due à un guidage précis de l'étrave et à l'absence de ventilation des hélices, même en braquant fort. .



photo Mar.co Twentysix  (26)


photo Mar.co Twentysix  (26)


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CONCLUSION
Élégant, bien construit, impeccablement fini, luxueusement équipé, le Twentysix est un semi-rigide de classe supérieure. Très confortable au mouillage et sécurisant en navigation, doté d'une belle autonomie avec ses deux réservoirs, il est paré pour les longues randonnées en équipage. Par contre, il ne faut pas hésiter à le pourvoir d'une puissance importante, à défaut de quoi, il peut se montrer peu attractif à piloter. Soit dit en passant, le poids annoncé de 1 200 kg, sans les moteurs, nous semble très éloigné de la réalité…




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