Essai Mar.sea SP 170

Formule grand tourisme

Présenté au dernier salon de Paris, le nouveau modèle amiral du chantier italien met ses qualités marines au service du confort, avec un cockpit convivial et une console assez volumineuse pour abriter un WC marin. Au programme : croisières-raids et balades à la journée, sans avoir à redouter les changements du temps.

Texte et photos Jacques Anglès


 36 320 € sans moteur (tarif 2007)
 7.6 m
 20
 42,5 nds avec Honda 225 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 59 Mai/Juin 2007




Rappelons d'abord que Mar.Sea n'est autre que l'ex-Marshall, marque italienne malgré son nom très britannique, réputée pour ses carènes performantes et sa qualité de construction. Le nouveau Sport 170, on va le voir dans cet essai, confirme cette image de marque. Il prend la tête d'une gamme de 19 modèles (2,62 m à 7,60 m) qui se déclinent en séries plus ou moins équipées (séries Classic ou Open à cockpits nus, plutôt destinées aux professionnels, séries Sport et Comfort dotées d'équipements complets pour la plaisance). Dans l'ensemble, le Sport 170 montre une réalisation de bonne facture, qu'il s'agisse du flotteur en CR/CSM Orca 1670 décitex, du polyester, de la sellerie ou des accessoires d'inox. Deux détails donnent le ton : côté solidité, il n'y a pas moins de quatre charnières boulonnées sur le capot du coffre avant, et deux vérins pneumatiques pour le maintenir ouvert; côté finition, le volant en acajou verni ajoute une touche distinctive. D'emblée, on apprécie la convivialité du cockpit, large et intelligemment structuré en deux zones, avec un design qui soigne à la fois l'esthétique et l'ergonomie, sans toutefois éviter quelques erreurs, comme nous le verrons plus loin. L'avant offre un solarium géant (195 x 160 cm avec rallonge en place), qui fera un lit idéal en croisière-raid. Le socle de ce solarium abrite un vaste coffre où, pour une fois, on peut ranger aisément le matériel de bord : équipement de sécurité, coussins amovibles et une bonne partie du fourbi habituel que l'on embarque. On casera le reste dans la soute arrière, elle aussi très grande, ou dans le coffre du leaning-post. Placée au milieu du cockpit, la console de pilotage est près du centre de gravité, de même que le réservoir d’essence situé sous le plancher. Haute et large, cette console ménage un siège frontal presque biplace (en se serrant) et un compartiment intérieur pour WC marin (optionnel), tout en laissant de chaque côté des passavants dignes de ce nom. En revanche, la porte d’accès à l’intérieur est, disons-le tout net, ratée, avec une ouverture complexe et fragile. Mais, c’est promis, les prochains exemplaires seront dotés d’une ouverture plus pratique (attendons de voir). Le poste de pilotage, quant à lui, est un modèle du genre : volant et commandes à bonne hauteur, leaning-post confortable, large repose-pieds en teck pour piloter en position assise. Et, bonne idée, il est décalé sur bâbord, pour laisser de la place au copilote. Signalons aussi que le socle du leaning-post peut abriter un kit-cuisine optionnel (évier, réchaud mono feu et petit frigo), tout indiqué pour la croisière-raid.

Enfin l’arrière est alloué à une banquette en L à quatre places, dont une extrémité est amovible, dégageant ainsi une coursive vers la plate-forme de poupe, avec portillon de sécurité. La fausse note de cette zone c’est la table en teck trop petite, juste bonne à recevoir quatre verres d’apéro, à doubler de surface pour pique-niquer à l’aise. Merci d’avance ! Si cette visite de propriétaire est convaincante, l'essentiel reste tout de même l'essai en mer. Contact ! On part sans trop d'inquiétude, sachant que la carène du Sport 170, en V évolutif avec patin de fond à l'arrière, est sœur jumelle de celle du Lomac 760 (les deux marques, appartenant à la même famille, cultivent une synergie réfléchie), qui avait révélé un sacré tempérament lors de nos essais (voir Pneu Mag n° 53). à l'arrêt ou au ralenti les flotteurs touchent l'eau, assurant une stabilité parfaite pour le farniente dans les criques où la pêche. Une fois au large, je pousse franchement la manette des gaz. Sous la poussée du Honda 225 ch, notre Mar.Sea 170 déjauge en 3,5 secondes sans faire mine de lever le nez, avec une assiette optimale. J'accélère encore, le Honda grimpe en régime sans rechigner. à 4500 tr/mn, nous flirtons avec les 30 nœuds; à 5 500 tours, trim légèrement positif, la barre des 40 nœuds est passée, tranquille ! Je lâche le volant : le bateau ne bronche pas, sur des rails. Manette dans le coin, un petit ajustage du trim et le GPS inscrit 42,5 nœuds à 5 800 tours, performance flatteuse bien que le moteur n'atteigne pas tout à fait son régime maxi de 6000 tr/mn, l'hélice Honda de 21 pouces semblant en l'occurrence un peu longue… Plus que la vitesse, je préfère souligner la sécurité et le confort dispensés par le Mar.Sea 170, deux atouts-maîtres pour un grand semi-rigide à vocation familiale, d'autant plus que ces avantages ne nuisent ici nullement au plaisir de pilotage. Rapide, vive, précise, sa carène répond à toutes les sollicitations du pilote. En ligne droite elle fait preuve d'une stabilité imperturbable même si l'on «trime» à l'excès; en virages, elle s'accroche avec une impeccable précision à la trajectoire imposée par le pilote, avec une inclinaison modérée, et pour finir, elle amortit les passages de vague sans infliger de coups de raquette aux passagers. Au-delà de cette tenue de mer sans faille, on retiendra l'excellent rendement de la coque, avec une vitesse de croisière proche de 30 nœuds à un régime très cool, et ceci avec un moteur de «seulement» 225 ch, bien moins que la puissance maxi autorisée..



photo Mar.sea SP 170


photo Mar.sea SP 170


photo Mar.sea SP 170





CONCLUSION
Conjuguant une fabrication de qualité, un comportement marin sans reproche et un cockpit intelligemment conçu, malgré quelques défauts de jeunesse que le chantier devrait corriger rapidement, ce nouveau Mar.Sea devrait se tailler une place de choix dans la catégorie des semi-rigides de grand tourisme. Avec la cuisine optionnelle et une tente de camping, on s’imagine volontiers en raids à longue distance. Reste que, même avec les flotteurs dégonflés, on est à la limite du transportable, et que le budget est conséquent malgré un tarif plutôt bien placé.




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