Essai Mar.sea CM 150

Un ensemble cohérent

Ce n’est pas le plus luxueux, ni le mieux équipé, ni le plus rapide, mais il coche à peu près toutes les cases du cahier des charges d’un semi-rigide à vocation familiale de 23 pieds. A son niveau de prix, il représente une alternative intéressante, avec un cockpit accueillant et des qualités nautiques indéniables.

Texte et photos Philippe Leblond


 36 480 € sans moteur
 6.9 m
 14
 40,2 nds avec Honda 225 ch 4T
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Essai paru le 22/11/2019

Fiche technique

Longueur 6,9 m
Largeur 2,85 m
Diam. maxi des flotteurs 65 cm
Nbre de compartiments 6
Puissance maxi 225 ch (165,6 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 175 - 225 ch
Poids sans moteur 900 kg
Rapport poids/puissance 5,2 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 14
Couchage 0
Charge utile 1850 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 225 l
Catégorie CE B
Constructeur AMO S.r.l. (Italie)
Importateur Toni Marine (83 – La Londe-les-Maures)
Droits annuels sur la coque exonéré
Droits annuels sur le(s) moteur(s) exonéré



Modèle « stratégique » de la gamme Mar.Sea, le CM 150, dont la longueur est juste inférieure à sept mètres, est exonéré de taxes. Par ailleurs, bien que large (2,85 m), il peut se transporter sur remorque, à condition de dégonfler un peu ses flotteurs. Ces deux atouts en font un semi-rigide qui devrait séduire une large clientèle, mais il évolue dans un segment de marché très concurrentiel. Découvrons de plus près ses autres arguments…



 



Au ponton



Le CM 150 est l’un des six modèles de la série « Comfort » de ce chantier lombard, appartenant au groupe AMO (pour Asso, Mar.Sea et Opera, trois marques de semi-rigides italiennes) basé à Milan. La gamme Comfort (six modèles), dominée par le CM 180 (7,70 m) est celle des semi-rigides équipés en vue d’une utilisation familiale, balade/farniente, l’autre ligne étant baptisée « Sport » (quatre modèles de 4,93 m à 6,50 m). Le CM 150 annonce tout de suite ses intentions avec un cockpit « trois zones » : baignade et coin repas à l’arrière, pilotage au milieu et bain de soleil à l’avant. Nous embarquons par l’arrière. La plate-forme de bain, bien qu’assez spacieuse ne comporte pas de passage en avant du moteur pour accéder d’un bord à l’autre. Elle est revêtue d’un antidérapant moulé de type « pointe de diamant » efficace, que l’on retrouve sur les plats bords et dans le cockpit. L’échelle télescopique en inox est simplement repliée sur la plate-forme. C’est moins pratique et esthétique que lorsqu’elle est intégrée. La douchette est à portée de main, mais son logement est en plastique (attention de ne pas se montrer brusque pour ne pas l’abîmer) et le mât de ski présente un point de traction élevé qui devrait aussi plaire aux pratiquants de wakeboard. De chaque côté, les plats bords qui supportent le roll-bar et son taud de soleil, offrent deux taquets bien dimensionnés, les mêmes qu’à l’avant sur la dephinière qui intègre le guindeau électrique. Ces derniers, haut placés, éviteront aux amarres de raguer sur les flotteurs. Bien vu !



 



Une fois dans le cockpit – le dossier de banquette arrière, interrompu à bâbord, nous en a facilité l’accès – on apprécie l’habitabilité importante pour un semi-rigide de moins de sept mètres et la facilité de circulation à bord, autour du poste de pilotage. La banquette de carré en U peut servir de coin repas pour quatre, avec la table optionnelle (absente sur le bateau d’essai). La conversion en solarium offre une surface de bronzage de près de deux mètres carrés à laquelle s’ajoute celle plus généreuse du solarium avant (163 x 140 cm). En position centrale, on trouve le poste de pilotage qui réunit un leaning-post (petit biplace) et une console au pare-brise peu protecteur. Le siège pilote, s’il comporte, à l’arrière, une belle main courante qui permettra à deux passagers de naviguer debout en mer formée, manque d’un petit rangement sous son coussin. Dommage car la console ne dispose pas de vide-poches… Quant au tableau de bord, si son agencement est cohérent, il s’avère assez exiguë eu égard aux combinés GPS-sondeur dont les écrans ne cessent de grandir. Par ailleurs, si les commandes sont placées à bonne hauteur, un pilote corpulent souffrira du manque d’espace entre le leaning-post et le volant sport, au demeurant esthétique avec son habillage carbone, accordé à la planche de bord.



 



Au plan du rangement, le CM 150 propose un bon volume de stockage avec la soute arrière, le corps du leaning-post, la console dont le siège sur la face avant se relève pour offrir un volume appréciable (mais insuffisant pour une option WC), ainsi que les deux coffres situés sous le solarium de la proue. Par contre, en ce qui concerne l’équipement et la finition on note quelques impasses... Par exemple, le guindeau dépourvu de télécommande à la proue, l’absence de vérins et de joints sur certains capots de coffres, la soute arrière dont le fond n’est pas doublé d’un caillebotis, le manque de vide-poches, les coussins de sellerie bien minces lorsqu’on parle confort, les quelques traces de démoulage sur la pointe de diamant du pont… Il est vrai qu’en contrepartie, le CM 150 affiche un tarif attractif.              



 



En mer



Démarrons le Honda 225 ch de ce semi-rigide, aimablement mis à notre disposition par la base de location et bateau-école, Riviera Nautic, installée sur le port varois de La Londe. Une mécanique éprouvée que ce beau V6 quatre-temps, doté du fameux système V-Tec (calage variable des soupapes d’admission) hérité des véhicules haut de gamme du constructeur japonais. Sur un filet de gaz, en silence, nous sortons de Port Miramar. Une brise de force 3 venant de l’ouest, lève un clapot haché de 50 à 70 cm. Rien d’inquiétant pour un semi-rigide de ce gabarit, mais suffisant pour évaluer le confort d’une carène. Premier constat, celle du CM 150 progresse assez aisément dans cette mer, le confort augmentant tandis qu’on monte en régime. Il arrive en effet que certaines carènes soient plus à l’aise à vitesse élevée qu’à régime modéré. Voyons ce que donnent les accélérations… Le punch du Honda « sort » le Mar.Sea (avec deux personnes à bord, les pleins d’essence et d’eau) en moins de 3’’ et passe la marque des 20 nœuds en 4’’5. Une belle perf ! Mais à y regarder de plus près, on constate qu’avec l’hélice de l’essai (une 17’’), pleins gaz on génère un peu de surrégime (6 150 tr/min au lieu de 6 000). Si c’est à l’avantage des accélérations, cela pénalise théoriquement la vitesse de pointe. Mais ce choix d’une 17’’ cadre bien, il est vrai, avec l’utilisation de ce modèle, à savoir la location, où les bateaux naviguent chargés, avec un équipage nombreux. Toutefois, pour un programme « propriétaire », cela mériterait peut-être qu’on essaye une 19’’, ce qui pourrait maintenir le régime dans la fourchette motoriste (5 000-6 000 tr/min), gonflant dans le même temps la courbe des vitesses et par voie de conséquence celle des rendements, même si ces derniers n’ont rien de déshonorant en l’état avec 0,74 mille par litre à 4 500 tr/min et 0,84 m/l, en croisière économique (3 500 tr/min). A ces régimes, les allures sont respectivement de 27 et 19,3 nœuds, pour une V-max de 40,2 nœuds, coque vierge d’antifouling. Avec une hélice au pas plus long de deux pouces, ont pourrait espérer 43/44 nœuds en pointe et donc des rendements encore plus économiques sur les régimes de croisière.



 



Plutôt confortable dans un gros clapot légèrement déferlant, le CM 150 ne mouille pas ses pilote et copilote. Que ce soit lors du déjaugeage, marqué d’un cabré modéré, puis à tous les régimes, son assiette est sécurisante, même avec un trim positif. Tout au plus note-t-on quelques légers déséquilibres latéraux pleins gaz avec vent par le travers. Mais, rien que de très normal. Le pilotage s’avère à la fois vivant et facile, bien que 225 chevaux soient la puissance maxi autorisée. C’est aussi le cas dans les virages appuyés. Le Mar.Sea peut virer court avec une gîte modérée, un grip régulier et s’extraire des courbes en pleine motricité. Ce qui nous amène à dire que le Honda BF225 est un bon choix pour ce bateau. Pour un budget plus serré, ou si l’on prévoit de naviguer en équipage léger, on pourra même opter pour un 200 ch, voire un 175 ch sans trop plomber le pilotage et les performances.



 



photo Mar.sea CM 150


photo Mar.sea CM 150


photo Mar.sea CM 150


photo Mar.sea CM 150


photo Mar.sea CM 150


photo Mar.sea CM 150


photo Mar.sea CM 150


photo Mar.sea CM 150


photo Mar.sea CM 150





Qualité de réalisation      

Comportement        

Performances      

Equipement    

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix    

Le comportement sûr à vitesse maxi
Le pilotage sympa et facile
Le confort dans le gros clapot
La facilité des déplacements sur le pont
Non taxé et transportable
Le manque d’espace entre le volant et le siège pilote
Les coussins et matelas trop minces
Quelques détails de finition perfectibles
L’absence de vide-poches sur la console
L’échelle de bain à claire-voie

Face a la concurrence…

Modéle 70 Classic 699 D.700 Special
Marque BSC (Italie) Master (Italie) Selva (Italie)
Imporlation Réseau de revendeurs OMV (83 – Grimaud) Quilici Marine (20 – Porto-Vecchio) Sébastien Chevalier (83 – Les Issambres)
Longueur 6,98 x 2,83 m 6,90 x 2,74 m 6,75 x 2,69 m
Nb de personnes 12 12 12
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 39 480 € (sans moteur) 42 600 € (sans moteur) 47 110 € avec Selva 150 ch
PERFORMANCES
Vitesse maxi 40,2 nds à 6 150 tr/min
Vitesse de croisière rapide 27,0 nds à 4 500 tr/min
Vitesse de croisière economique 19,3 nds à 3 500 tr/min
Temps de jaugeage 2,8 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 4,5 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 12,5 nds à 2 750 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 22 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 9 h 15 min
Hélice de l'essai 14’’1/4 x 17’’ inox 3 pales