Essai Narwhal Lux 680

Le « gendre idéal »

Grâce à son esprit de famille et son côté bien sous tous rapports"le Lux-580 "s'apparente un peu au " gendre idéal ". Bien mis de sa personne, performant et agréable à barrer lorsqu'il est en charge, convivial à l'heure du pique-nique, on ne voit pas grand-chose à lui reprocher si ce n'est un tempérament un peu rebelle lorsqu'on est seul à bord.

Texte et photos Philippe Leblond


 15 787 € sans moteur (tarif 2008)
 5.8 m
 10
 36,1 nds
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Paru dans le Pneumag n° 64 mars/avril 2008




Depuis notre essai, le graphisme de flotteur du Lux-580 a changé, comme on a pu le constater au Salon de Paris (voir notre photo). Plus travaillé, il donne un aspect encore plus séduisant à ce semi-rigide de taille moyenne qui se signale par une finition de belle facture. La touche élégante que lui confèrent les trois tonalités de gris, lui fait mériter davantage son appellation « Lux ». Dans ce domaine, la présence de vrai teck sur le plancher et sur les plats-bords arrière le distingue des séries plus sportives (Neo Sport) ou utilitaires (HD) du constructeur de Vigo. L'agencement du Lux-580 – hormis quelques options, comme le teck – ne se prête pas au « sur mesure » que réservent les autres gammes du constructeur espagnol. En bon semi-rigide dédié à un usage familial, celui-ci propose, comme il se doit, une vraie banquette pleine largeur (trois petites places), un solarium transformable en carré de quatre à cinq places pour l'apéritif (la table sert de rallonge au bain de soleil), et de nombreux coffres pour héberger tout le matériel susceptible d'accompagner une petite famille sur ses mouillages de prédilection. La petite plate-forme et son échelle de bain, sans oublier la douchette, font partie de la panoplie de base de ce bateau dévoué au bonheur familial. Le roll-bar, comme le teck, fait partie des rares options. Outre cet équipement de confort assez complet, on notera la présence d'un accastillage généreux. Ainsi, pour l'amarrage, on peut compter sur les deux taquets de la delphinière (secondés par des chaumards), comme sur ceux des plats-bords arrière en polyester. Quatre taquets inox pour autant d'amarres, voilà qui permet d'assurer à l'escale. Pour le mouillage, logé dans un puits profond à large ouverture, on peut s'aider du davier à rouleau et du guide de ligne collé sur le nez du bateau. Pour ce qui est de la sécurité des passagers, ces derniers trouveront de quoi se tenir avec les longues mains courantes en inox fixées sur les flotteurs ou sur la console. Signalons également les poignées en plastique (notamment celle placée sur l'arrière du plat-bord, côté échelle) et celles en caoutchouc des flotteurs disposées de part et d'autre des passages plongeurs, matérialisés par des renforts de tissu gris, à hauteur de la console. Pratique pour se hisser à bord… Pour assurer la protection du flotteur en PVC, Narwhal a plaqué une bande de ragage sur toute sa périphérie (même les cônes sont enveloppés). Les habituelles valves de surpression sont là pour prévenir les excès de température. Il est toutefois dommage, compte tenu du soin apporté à la confection des tubes que ceux-ci soient assemblés à l’ancienne (comme chez Zodiac et Bombard), avec des pans coupés au détriment de la fluidité des formes… Côté rangement, c’est satisfaisant, mais sans plus. Outre le volumineux puits à chaîne, le module avant en polyester offre deux longs coffres, mais pas assez pour des skis ou un fusil. On peut aussi ranger des affaires dans la console, mais en les posant directement sur le réservoir en aluminium, ce qui n’est pas idéal. Heureusement, il y a la grande cale sous la banquette arrière (elle renferme la batterie, le filtre à essence et la pompe de cale) dont le couvercle est maintenu par un vérin à gaz. Un bon point aussi, les capots de coffres sont parés de bandes de caoutchouc, afin d’éviter les bruits parasites en navigation. Un exemple qui n’est malheureusement pas souvent suivi par les autres constructeurs. Ce n’est pourtant pas cela qui va alourdir le coùt de revient du bateau ! Pour ce qui est de la gaffe et des pagaies, elles demeurent à l’extérieur, puisqu’elles sont clipées le long des flotteurs. Concernant le cockpit, on est surpris du petit diamètre des vide-vite. Par ailleurs, il est dommage que le câblage du moteur reste apparent sur le plancher, entre la banquette et la console. Capable de recevoir 125 ch (mais pour quel moteur ?), le Lux-580 de notre essai nous a été proposé avec le Yamaha F100. Ayant constaté, lors de tests précédents, qu’il est souvent inutile, voire périlleux, de motoriser au maximum un Narwhal, nous allons voir que 100 chevaux sont parfaitement suffisants sur ce semi-rigide. Il est vrai que les Narwhal sont des poids légers, et le Lux-580, malgré son équipement complet, n’accuse que 300 kg sur la bascule. Le rapport poids/puissance s’avère donc tout à fait favorable à de bonnes performances. Ce que nous allons vérifier, GPS en main. à 6 100 tr/mn et avec deux personnes à bord, nous avons atteint 36,1 nœuds, en optimisant le réglage du trim. Une vitesse satisfaisante, avec cette puissance, et qui reste encore d’un bon niveau (34,7 nds, à 6 000 tr/mn) avec un équipage de cinq personnes, le régime ne chutant que de 100 tr/mn, avec environ 250 kg supplémentaires. Même constat dans l'exercice du déjaugeage : 4 secondes au lieu de 3. L'allure de croisière idéale, avec cet ensemble, ressort à 3 500 tr/mn (même si le bateau peut planer à 3 000 tr/mn et 13,6 nds). Le GPS affiche alors 17,9 nds avec, à la clé, un rendement économique de 1,48 mille par litre consommé. à ce régime, le réservoir dont la capacité peut sembler juste (80 litres) permet de couvrir une bonne centaine de milles, ce qui s'avère raisonnable pour une utilisation prioritairement familiale. Voyons maintenant ce qu'il en est du comportement. Assis derrière la barre, alors que je quitte le Yacht Club de Vigo, j'apprécie le confort de la position de conduite et la bonne visibilité vers l'avant. Une fois à l'extérieur, je me lève et constate que l'on manque un peu de place pour prendre de bons appuis au sol, malgré le léger retrait de la façade de la console. Un petit handicap qui sera difficile à revoir car la banquette et les coffres sont contre-moulés, et la console, si elle est rapportée, contient le réservoir, dont l'emplacement sera sans doute compliqué à modifier. Un bon point par contre pour la position des commandes et pour le pare-brise qui coupe bien le vent. Comme attendu, en bon Narwhal qu'il est, le Lux-580 demande une certaine expérience pour le pilotage sportif lorsqu'on est seul ou deux à bord. Notamment dans les virages, où l'inscription en virage est normale jusqu'au moment où le bateau interrompt sa gîte assez brutalement. Il convient donc de se montrer vigilant et modéré quant à la vitesse de passage en virage. Autre trait particulier, le Lux-580 a tendance à retomber sur bâbord lors des sauts de vague. Un défaut d'équilibre qui peut se compenser en montant le trim, ce qui peut s'avérer délicat face à un vent fort. En revanche, dès qu'il est chargé (nous avons refait l'essai avec cinq personnes), il se comporte impeccablement. Efficace et précis en virage, il tolère parfaitement une remise brutale des gaz et reprend rapidement sa vitesse maxi, l'hélice conservant toute sa motricité. De la même manière, à fond dans le clapot, il adopte une assiette impeccable, tant sur le plan latéral que longitudinal. Le confort en allure de croisière est remarquable et l'on apprécie l'effet de la coque moussée (certifiée insubmersible) qui atténue la sonorité des impacts avec le plan d'eau..



photo Narwhal Lux 680


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CONCLUSION
Élégant, doté d’une finition soignée, confortable pour se promener en famille, le Lux-580 séduit aussi par ses performances obtenues avec une motorisation relativement économique. Le Yamaha 100 ch 4-temps lui convient parfaitement, du fait de sa légèreté, qualité qui sera aussi appréciée lors des manœuvres de mise à l’eau ou de sortie d’eau. Par ailleurs, le solarium spacieux, et le carré, très convivial, sont deux atouts déterminants pour bien profiter du temps passé au mouillage.




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