Essai Narwhal SP 750

Bus nautique

Notre Narwhal d'essai était un modèle bimoteur, aménagé sur demande pour le day-charter. Son pont spacieux a donc reçu de nombreuses places assises pour cet usage visant à commercialiser des excursions à la journée. Maniable et sûr, doté d'une flottabilité élevée, le SP-750 se montre bien adapté à ce programme, mais gagnerait à recevoir un peu plus de puissance.

Texte et photos Philippe Leblond


 22 308 € sans moteur (tarif 2016)
 7.48 m
 21
 35,1 nds avec 2 x Yamaha 80 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 70 mars/avril 2009




Le plan de pont du Super 750, amarré dans la marina de la Corogne, ne manque pas de surprendre. En avant du poste de pilotage, on ne compte pas moins de trois banquettes fournissant une dizaine de places assises, dans le sens de la marche. à ces sièges fixés à même le plancher en bois stratifié et enduit d'un antidérapant au rouleau, il faut ajouter la banquette de poupe qui se trouve juste derrière le petit leaning-post individuel du pilote, sur un pied-colonne en inox. Ce dernier est d'ailleurs placé très près de cette banquette et condamne l'une des trois places. Son dossier peut basculer en avant pour offrir aux deux passagers un appui fessier jambes semi fléchies, pour accroître le confort en mer formée, d'autant que l'assise classique étant très haute, les pieds ne touchent pas le plancher (à moins de s'appeler Adriana Karembeu). Il est à noter que le passage latéral vers la plate-forme arrière se prolonge en un large passavant, à gauche de la console et des trois banquettes avant décalées vers la droite. Si la circulation jusqu'au dispositif de mouillage est donc facile à bâbord, elle est impossible à tribord, sauf à emprunter le flotteur. Tous ces sièges fournissent bon nombre de coffres pour stocker les affaires d'un équipage potentiellement nombreux. Sur le plan de l'accastillage, le Narwhal dispose d'un roll-bar en inox double arceau, portant les feux de navigation. Muni d'une charnière, il est bien sûr rabattable pour le transport. Les taquets de la poupe pour l'amarrage cul à quai sont un peu petits. Dans la pointe avant, une bitte inox est au service de la ligne de mouillage, laquelle passe dans un guide d'étrave en PVC. Les saisines mixtes, en bride et en corde, laissent de larges passages en milieu de flotteur, pour descendre ou remonter à bord. Bien installé aux commandes, à l'abri de la haute console, le pilote jouit d'un bon champ de vision par-dessus la forêt de têtes des passagers assis devant lui. Malgré ce "chargement" humain (six passagers), le SP-750 se révèle très évolutif, précis dans ses trajectoires en virage, mais un peu limité en performances en raison de la puissance modeste, des deux Yamaha F80. Avec 160 ch, on reste loin des 300 ch homologués pour ce grand semi-rigide. Revenus à deux personnes à bord, nous atteindrons 35,1 nds au GPS, une valeur un peu basse par rapport aux standards habituels, mais suffisante pour le skipper espagnol qui embarque des passagers payants pour des promenades en eaux intérieures. Pour un plaisancier qui souhaite une utilisation moins spécifique, il serait souhaitable de choisir un moteur au rapport poids/puissance aiguisé : à bateau léger (le SP-750 ne pèse que 655 kg) moteur léger ! Nous ne disons pas cela par hasard, car nous avons noté un mouvement de marsouinage, même avec des trims négatifs, dès lors que le bateau n'était plus en charge. Les 340 kg des deux 4-temps, en porte-à-faux arrière, n'y sont pas étrangers.

Si la bimotrisation est un choix, on peut s'orienter vers deux Selva 80 ch 2T et réaliser, à puissance égale, une économie de 100 kg ! Autre option : avec un Evinrude 225 ch on gagne 65 ch et 112 kg, à cylindrée comparable, donc sans perdre de couple. De quoi faire exploser la barrière des 40 nds, avec une assiette qui s'en trouvera améliorée.

Confortable dans le clapot, quelle que soit la direction du vent, le Super 750 fend la mer sans difficulté, surtout en charge. Les deux Yamaha lui assurent un déjaugeage aisé (moins de 5 secondes) et des reprises correctes en sortie de virage. Très précis en virage avec six personnes, il l'est moins avec deux. En effet, l'étrave dérape légèrement et entraîne un peu de sous-virage. Rien d'inquiétant toutefois pour ce semi-rigide aux réactions progressives, offrant une prise en main facile. Reste une petite critique concernant l'absence de synchro entre les deux trims, avec l'obligation de régler les deux boutons, et un bon point pour l'autonomie exceptionnelle : près de 20 heures en usage courant ! .



photo Narwhal SP 750


photo Narwhal SP 750





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