Essai Sea Hawk 265

La GT des mers

Véritable machine à avaler les milles, ce semi-rigide à la forte personnalité, combine des performances de haut niveau et un confort en navigation rapide digne d'éloges. Sa surface de pont XXL, son cockpit accueillant et sa console/WC en font un compagnon d'escale plein d'égards. Bref, le "grand tourisme" fait semi-rigide.

Texte et photos Philippe Leblond


 84 556 € avec Yamaha 350 ch 4T (tarif 2009)
 7.95 m
 18
 48,5 nds
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Paru dans le Pneumag n° 72 Juillet/Août 2009




Un seul coup d'œil suffit pour identifier un Sea Hawk. Cette "signature" esthétique, que l'on retrouve sur les deux autres modèles de la marque (225 et 285) est séduisante. Elle provient de ces tubes à teugue (déjà vus chez l'Italien Marlin, et maintenant chez Zodiac avec le n-ZO) qui confèrent au Sea Hawk une silhouette de fishing américain, et s'explique par l'adaptation de la structure gonflable sur les coques empruntées aux opens White Shark, l'autre marque du chantier Kelt. Parlons justement de la coque du 265, dont la hauteur de franc-bord est peu commune pour un semi-rigide. L'étrave bien défendue et tulipée révèle d'emblée le caractère hauturier du bateau vannetais. Du fait de l'extrême largeur du Sea Hawk (3,15 m !), le V, agressif à l'avant, s'ouvre sensiblement au tableau arrière. De part et d'autre, les bouchains vifs se chargent de la stabilité à l'arrêt et garantissent une déflexion efficace des embruns. Un léger patin de quille apporte un peu de portance afin de faciliter le déjaugeage de ce lourd semi-rigide. Sans plus attendre, voyons ce que cela donne en navigation…Tandis que le colossal V8 Yamaha monte en température, et que nous en terminons avec le long chenal du port de La Trinité, j'apprécie la position de conduite offerte par le leaning-post à assise réglable, et la console évidée sur sa face postérieure. Le boîtier pupitre Yamaha, avec son levier électrique est à bonne distance. Par contre, sur une coque planante qui marche à plus de 35 nds, je ne suis pas "fana" de la barre inox presque à l'horizontale et de sa boule de manœuvre, à hauteur de sternum. Une réception de saut un peu manquée et ça peut faire des dégâts ! La large console, surmontée d’un pare-brise en plexi enveloppant, offre une bonne protection au pilote et aux deux personnes qui peuvent prendre place à ses côtés, disposant chacune d’une poignée inox pour se tenir. Assez parlé, voyons ce dont le V8 japonais est capable au cul de cette imposante embarcation. Quatre secondes pile pour déjauger et revenir dans ses lignes, au terme d’un bref cabrage. Voilà qui est tout à fait satisfaisant. Le punch est là. Et la montée en régime se poursuit, linéaire. Un peu de trim positif (pas trop car le Sea Hawk y est très sensible) et le compte-tours se cale sur 6 000 tr/min. Pas de doute, l’hélice de 21 pouces est la bonne. Dans le même temps, le GPS affiche 48,5 nds. Malgré deux autres runs, l’état de la mer (pas moins 50 cm de clapot), l’hélice légèrement voilée, et la carène un peu sale ne nous permettront pas d’améliorer. Il ne fait pas de doute que le Sea Hawk 265 est capable, dans des conditions idéales, de dépasser les 50 nœuds. à côté de cette perf impressionnante, signalons les bons rendements signés entre 2 500 et 3 500 tr/min, soit entre 17,4 et 27,4 nds. à ces trois allures, l’autonomie est égale ou supérieure à 250 milles, ce qui laisse un beau rayon d’action. Par exemple faire la traversée Continent-Corse, aller-retour (et pas au plus court), sans passer par la "case" carburant. Les performances, c’est une chose nous direz-vous, mais quid du comportement ? Hé bien, force est de reconnaître que le 265 nous a totalement convaincus, plus encore que son grand frère le 285 (voir essai dans Pneu Mag n°58). Assiette équilibrée, en longitudinal autant qu'en latéral, réactivité à la barre et à l'accélérateur, aisance en virage, confort de passage dans la vague, tout y est. Avec, de surcroît une sensation d'homogénéité (pas de phénomène de surmotorisation) et de sécurité (tenue de cap rigoureuse, franc-bord élevé) qu'on ne rencontre pas sur tous les semi-rigides dotés de la puissance maxi. Non seulement le Sea Hawk donne envie d'attaquer dans la vague, mais en plus il est facile à maîtriser. Silencieux à mi-régime, il dispense un confort de navigation remarquable (dans 70-80 cm de clapot) qui donne des envies de longues excursions. Convaincant en route, le Sea Hawk l'est aussi à l'escale. Concurrent des grands semi-rigides italiens, en termes d'aménagement, il se singularise par quelques solutions bien à lui. Saluons le traitement de la banquette arrière qui consiste en un gros coussin replié sur lui-même se déployant en bain de soleil, à même le pont. L'avantage, outre une manutention aisée, est de pouvoir le laisser à terre ou dans la console, afin de disposer d'un pont arrière totalement dégagé dans l'optique d'une sortie plongée ou pêche. Cette dernière est bien présente au programme puisque le dossier de la banquette vient se fixer dans des tubes qui ne sont autres que des porte-cannes. Autre point intéressant sur ce Sea Hawk : la facilité de circulation. Cela part de la poupe, avec un portillon de cockpit coulissant, des plats-bords en vrai teck sur l'arrière des flotteurs, jusqu'à la proue, via les larges passages que laissent le leaning-post triplace à faible emprise au sol grâce à son pied central, et la console. Le mouillage met en scène une ancre sur écubier d'étrave, actionnée par un guindeau électrique à commande locale, bien commode sur un semi-rigide de ce gabarit. Le pontage avant recouvert de teck facilite l'embarquement par le nez. Par contre attention en marchant sur le solarium car la rallonge, qui peut servir de table, est du genre instable. Pour ce qui est de l'accastillage, la totalité des accessoires est de belle facture, et rien d'essentiel ne manque : taquets, mains courantes, poignées de flotteurs, saisines en corde, échelle de bain intégrée, anneaux de remorquage, douchette… Terminons-en avec le "confort à la personne". Les deux bains de soleil procurent une surface farniente respectable, les places assises sont nombreuses (10 sans les flotteurs), les coffres généreux (coffre long pour les skis), et l'on trouve même des supports de canettes et un cendrier ! Et, "last but not least" comme disent les Anglais, la volumineuse console offre un cabinet de toilette avec WC chimique (marin électrique en option) et lavabo. .



photo Sea Hawk 265


photo Sea Hawk 265


photo Sea Hawk 265





CONCLUSION
Performant et confortable en navigation, doté d’un flotteur en Orca 1670, d’une certification B et d’une belle autonomie, le Sea Hawk 265 est taillé pour les longues navigations hauturières. Son plan de pont, qui fait la part belle au confort, est aussi capable de se prêter à des activités telles que, la pêche, la plongée ou le ski. Cette polyvalence peut séduire d’autant qu’elle ne s’exerce pas au détriment de la convivialité et du confort exigé d’un grand semi-rigide actuel : cabine avec WC et lavabo, glacière électrique, compresseur pour gonflage/dégonflage, table de pique-nique, deux solariums… Reste que le tarif est élevé et les options nombreuses !




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