Essai Selva S 700

Il annonce la couleur !

Look "sexy", plan de pont accueillant, ce beau semi-rigide à l'allure sportive vaut surtout par ses performances (même avec une puissance moyenne) et son pilotage attrayant justifiant son appartenance à la Sport Line. Difficile de résister à l'envie de mettre l'aiguille dans le rouge !

Texte et photos Philippe Leblond


 49 099 € avec Selva XSR 150 ch 4T (tarif 2012)
 6.99 m
 16
 37,6 nds
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Paru dans le Pneumag n° 88 Mars/Avril 2012



Les conditions n'étaient pas vraiment propices à la vitesse (température élevée, eau douce moins porteuse que l'eau de mer, cinq personnes à bord…). Pourtant ce semi-rigide de sept mètres a quand même signé une performance (37,6 nds) intéressante, avec une puissance encore loin du maxi autorisé. Quand bien même cette nouvelle version du Selva Killer Whale, badgée XS-R, est censée fournir une vingtaine de chevaux de plus que la mécanique standard, soit environ 170, c'est quand même 80 chevaux de moins que les 250 que peut supporter le S.700. En mer, avec une température plus fraîche et seulement deux personnes à bord (charge habituelle lors de nos essais), les 40 nœuds seraient sans doute à sa portée. Avec la puissance maxi et dans de bonnes conditions, les 50 nœuds ne devraient pas être loin ! Voilà de quoi justifier l'appellation "Sport Line", série à laquelle appartient le 700 aux côtés des S.900 (essai dans Pneu Mag n°84) et S.550. Pour ce qui est du ressenti à la barre, le plaisir est au rendez-vous, même avec le 150 ch XS-R qui délivre de bonnes accélérations, tant au déjaugeage que dans les relances en sortie de virage, où le S.700 fait preuve d'une belle maniabilité, enroulant toutes sortes de courbes avec aisance et précision. En ligne droite en pleine recherche de vitesse, au régime maxi assorti d'un trim bien positif, il amorce une très légère prise de roulis sans conséquence sur la tenue de cap qui reste sereine. Dommage que le stade nautique ne fabrique pas une belle houle pour juger de l'équilibre et du confort de cette carène prometteuse…
Un mot quand même sur les rendements qui s'avèrent très satisfaisants aux régimes de croisière habituels. Entre 3 500 et 4 500 tr/min (de 21 à 29 nœuds), allures auxquelles le binôme Selva se révèle agréable (niveau sonore contenu), le ratio milles/litre est proche de 1 (de 0,98 et 0,85). Plutôt économique en regard du poids du bateau et de son équipage de cinq passagers ! Et, il n'est pas exclu que les rendements soient encore meilleurs avec plus de puissance (un 200-chevaux par exemple) puisque les vitesses à régimes équivalents seront sensiblement plus élevées, ou identiques à régimes inférieurs...
Attractif du point de vue du pilotage, ce nouveau Selva l'est aussi par son style. Il arbore les signes distinctifs de la gamme "Sport Line", en l'occurrence une couleur de coque rouge vif, reprise en décoration sur la console et la sellerie. Ces "peintures de guerre" (le rouge peut être remplacé par le noir) sont bien en adéquation avec le design du S.700, qui se distingue par une étrave volontaire et une console de pilotage et des hiloires de cockpit aux lignes agressives. Flatteur pour le regard, le Selva séduit également par sa surface impressionnante pour le bain de soleil. Le solarium de proue possède une rallonge amovible qui permet de le convertir en petit coin-repas à l'heure du pique-nique (trois-quatre convives). En revanche, le S.700 n'est pas des plus généreux pour ce qui est des places assises. La banquette de poupe au dessin ergonomique réserve trois confortables places, auxquelles ne s'ajoute que celle du pilote adossé à un leaning-post qui n'est pas vraiment biplace. Et comme la console ne possède pas de siège sur sa face avant, les passagers supplémentaires pourront prendre place sur les flotteurs (deux places de chaque bord) de part et d'autre de la console. Dans cette optique, l'absence de saisines à ces emplacements est dommageable. Côté rangement, les coffres avant et arrière ainsi que le bon volume intérieur de la console devraient suffire à accueillir le matériel de l'équipage.
Bien construit et soigneusement fini (sans toutefois donner dans la sophistication), le S.700 possède un accastillage en inox de bonne qualité (échelle, taquets, davier basculant, main courante). Le cabriolet, le roll-bar, la douchette avec son réservoir de 80 litres et le guindeau électrique sont les seules options de ce bateau bien équipé et vendu, exclusivement en package, à un prix très concurrentiel.



photo Selva S 700


photo Selva S 700


photo Selva S 700


photo Selva S 700


AU PONTON
Le choix d'un leaning-post à faible emprise au plancher facilite la circulation dans la partie arrière du cockpit, mais on peut regretter sur un bateau de sept mètres de pas avoir un siège de pilotage biplace… En revanche, le S.700 se montre généreux pour ce qui est de la surface "bronzage", avec deux spacieux solariums, celui de la poupe venant du déploiement des trois volets de la banquette. A l'heure du pique-nique, les passagers apprécieront le module amovible du solarium avant permettant de dresser une petite table. Correctement fini, cet élégant semi-rigide fait valoir une esthétique à tonalité sportive peu commune aux modèles italiens.




EN MER
Cet essai ne s'est pas déroulé en mer, mais sur un stade nautique proche de Milan. Impossible de porter un jugement, donc, sur le passage dans la vague de cette carène en V profond qui s'est révélée très plaisante à barrer. L'homogénéité des réactions et la précision du travail de la quille sont de bon augure pour une navigation dans des conditions moins clémentes. Du côté des performances, les chiffres sont très satisfaisants compte tenu du gabarit du bateau et des cinq passagers présents lors de l'essai. Le nouveau Selva 150 XSR (version "boostée" du Killer Whale) délivre, il est vrai, une vingtaine de chevaux supplémentaires…




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