Essai Sillinger 580 Proraid

Un UM « civilisé »

Avec ce nouveau « RIB », le manufacturier français fait un pas de plus vers la clientèle « plaisance ». Troisième modèle de la gamme Silverline, le 580 conserve toutefois le physique de baroudeur qui sied à la marque.

Texte et photos Philippe Leblond


 42 737 € sans moteur (tarif 2016)
 5.8 m
 14
 36 nds avec Mercury Verado 135 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 55 Septembre/Octobre 2006



Chez Sillinger, la touche « Silverline », cela ressemble à « un gramme de finesse dans un monde de brutes ». Cette « nouvelle » gamme inaugurée l’an dernier avec les 650 et 765 (transferts de la gamme UM), continue son développement avec, cette fois-ci, le lancement d’un tout nouveau modèle : le 580 Silverline. La silhouette reste très proche de celle de son aîné, le 650, dont la carène remaniée a servi de modèle, les larges flaps en polyester ayant été reconduits. Une carène au profil extrême puisque l’angle de son V atteint 28 degrés au tableau arrière, soit quatre de plus que sur les offshores de type Cigarette, Formula ou Apache ! De quoi pourfendre la mer donc. Ce que fait plutôt bien le nouveau venu, si l’on s’en tient aux vagues de sillage que nous avons dû nous « fabriquer », avec le concours du White Shark d’accompagnement de Blondeau Marine, afin de pallier l’absence de mer formée au large d’Ars-en-Ré. Voilà qui n’est pas aussi significatif qu’un test dans de la vraie mer, mais le 580 Silverline a montré là un confort de navigation prometteur. Par ailleurs, la carène répond avec promptitude aux sollicitations du pilote, bien emmenée par un Verado 135 ch donc le compresseur relance énergiquement en sortie de virage, et distille un certain plaisir au pilote, bien calé dans son bolster MATC (un peu près de la console !) à dosseret réglable. Néanmoins, comme le laisse deviner la vitesse de pointe relativement modeste (36 nds à 5 630 tr/mn avec une hélice trois pales inox Mirage Plus de 17’’), ce bateau encaisserait parfaitement un 150 ch, voire plus si l’homologation le permettait. Le poids élevé – oui, Sillinger c’est du costaud ! - N’étant pas sans effet sur cette performance en demi-teinte. En virage, le Silverline se montre rassurant et docile, conservant une bonne précision de barre, et avec une gîte intérieure sans excès malgré l’angle aigu de sa quille.
Et il sort des courbes sans ventiler, même avec la poignée de gaz au taquet ! Sensible au trim, il n’en demeure pas moins stable, tolérant un réglage largement positif. Bref, le tableau est satisfaisant, bien que, fidèle à celle de son aîné, l’étrave ait tendance à lever quelques embruns. L’observation détaillée de ce nouveau venu ne décevra pas les inconditionnels de la marque au requin… Sillinger apporte encore la preuve de son sérieux dans la mise en œuvre avec un flotteur surdimensionné (60 cm de diamètre !) et bien protégé par les multiples renforts et bandes antiragage. De la même manière, la rigidité d’ensemble, vérifiée en navigation, nous rappelle que le chantier de Mer construit aussi pour l’armée. Le pont revêtu d’une épaisse couche de stratification est soutenu par des poutrelles inox de renfort, et tous les accessoires, de la delphinière au roll-bar à échelle perroquet, en passant par les coffres et la console, semblent indestructibles. Les vide-vite de gros diamètre à manchon relevable, capables d’assécher le cockpit en quelques secondes, confirment le caractère hauturier, cher au chantier français, et justifie sa certification en catégorie B. Ce Sillinger est, à l’évidence, fait pour sortir par tous les temps, et il ne craint pas le chargement. Venons-en à ce qui doit au 580 d’appartenir à la petite famille des Silverline : les équipements de confort. Oh, ne vous attendez pas à du pullman, le 580 n’ayant pas grand-chose d’une « limousine » de luxe ! Pourtant, il convient de souligner l’épaisseur augmentée de la sellerie des assises et des dossiers de sièges. De même, le solarium affiche des dimensions sympathiques, et se trouve doté, par souci de fonctionnalité, d’un matelas fragmenté, pour laisser un accès aisé aux trois coffres de la proue. Mais, la vraie surprise, est la présence, sur le marche-pied arrière tribord, d’une douche de pont ! Voilà qui témoigne de la part de Sillinger, d’une vraie concession au confort des passagers. Et pour ne rien gâter, le 580 Silverline est pile/poil au gabarit routier, flotteurs gonflés SVP !



photo Sillinger 580 Proraid


photo Sillinger 580 Proraid





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