Essai Solemar 37 Oceanic

Vocation croisière

Un fort tempérament marin, un rayon d'action de plus de 400 milles, un intérieur luxueux à deux cabines doubles et un pont convivial. Voilà les atouts maîtres du Solemar 37 Oceanic, un croiseur complet pour découvrir de nouveaux horizons.

Texte et photos Jacques Anglès


 464 700 € avec 2 x Volvo 370 ch diesel (tarif 2016)
 11.91 m
 14
 37,5 nds
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Paru dans le Pneumag n° 93 janvier/Février 2013



Pionnier du semi-rigide de croisière, Solemar reste maître de cette spécialité qui représente l'essentiel de son catalogue, avec dix croiseurs habitables (8 à 12,80 m) pour six coques ouvertes (6 à 8 m) et deux modèles weekender à petite cabine biplace (9 et 10 m). Must du semi-rigide de croisière, le 37 Oceanic a initié en 2010 le nouveau style de la marque. À L'intérieur, justement, il offre un confort optimal pour quatre personnes, avec une cabine de propriétaire à l'avant, un vaste carré central, une salle d'eau spacieuse et une cabine double arrière. L'ensemble est luxueusement traité : selleries cuir, boiseries claires soulignées d'inox, plancher en palissandre… Sur le pont, trois zones bien distinctes : cockpit, pont avant, plage arrière. Le premier rassemble le poste de pilotage (biplace), un coin cuisine complet, un carré en U convertible en solarium et, à bâbord, une grande méridienne, agréable en toutes circonstances. Le pont avant est dédié au farniente, avec un vaste bain de soleil, et la plage arrière en teck, à la baignade, avec échelle de bain intégrée. Bon point pour la circulation, facile d'un bout à l'autre : portillon entre cockpit et plage arrière, larges marches d'accès aux passavants, descente commode vers l'intérieur. Mais le diable se cache parfois dans les détails, tels que l'absence regrettable de garde-fou dans la partie centrale des passavants. Soulignons en revanche la facilité d'accès à bord, grâce à la grande passerelle télescopique qui s'escamote dans le tableau arrière. Enfin le cockpit peut s'abriter sous un hard-top optionnel (avec toit ouvrant) ou sous un soft-top en toile. Côté motorisation, le 37 Oceanic est doté de deux moteurs diesel, avec le choix entre Mercury QSD de 350 ch ou Volvo D6 de 370 ch. Pour cet essai, notre 37 Oceanic était équipé de Volvo, mais les performances avec les Mercury ne devraient pas être très différentes, la légère infériorité de puissance de ces derniers étant plus ou moins compensée par leur poids plus léger. En prenant place aux commandes, j'apprécie le confort du poste de pilotage : siège à assise relevable pour pilotage assis ou debout (avec cale-pied pour la position assise), tableau de bord très lisible avec grand écran de navigation au centre, bonne visibilité de tous côtés et commande de gaz/inverseurs sous la main. Seule réserve, on se trouve un peu près du volant en position debout. Contact ! Premier constat, aucun souci à se faire pour les manœuvres de port : la manœuvrabilité, excellente en n'utilisant que les moteurs, est parfaite avec le propulseur d'étrave optionnel (8 240 €). Nous sortons donc tranquillement du port de Cannes pour gagner le large, où une mer de force 4 avec houle résiduelle du large présente un terrain idéal pour un essai "croisière". Compte tenu d'un poids en charge proche de neuf tonnes, pas de surprise en mettant les gaz : le déjaugeage est assez lent. Mais dès que les moteurs atteignent 2 000-2 200 tours/minute on ressent une forte poussée, avec une montée en régime rapide et des reprises nerveuses qui facilitent le pilotage dans les vagues, où le 37 Oceanic révèle tout son potentiel. La carène en V profond y fait preuve d'un confort remarquable et d'une réactivité étonnante, avec une direction assistée douce et précise qui permet d'ajuster les trajectoires au doigt et à l'œil. En bref, sans que l'on ne puisse le qualifier de sportif – sa vocation n'est pas là - le pilotage est un régal. Aussi à l'aise en courbe qu'en ligne droite, ce bateau vire court sans sourciller, en s'inclinant franchement. Ce genre de figure n'étant pas au programme normal d'un croiseur, mieux vaut signaler ses bonnes performances : 21 nœuds à 2 300 tours/minute (croisière économique), 27 nœuds à 2 650 tours/minute (croisière rapide), 37,5 nœuds à 3 400 tours/minute (maxi), et ceci avec une consommation très raisonnable (moins de 50 l/h en régime économique) qui procure un rayon d'action exceptionnel (plus de 400 milles).
En conclusion, ce modèle remis au goût du jour, en termes de design et de motorisation, demeure parmi les meilleurs du genre, fort d'une réalisation de qualité et d'un tempérament marin sans faille.



photo Solemar 37 Oceanic


photo Solemar 37 Oceanic


photo Solemar 37 Oceanic


AU PONTON
Au port ou au mouillage, on appréciera le luxe sans ostentation des aménagements, tant sur le pont qu'à l'intérieur. Le sofa-chaise longue du cockpit est un emplacement convoité pour lire ou se reposer lors des séjours dans les criques. Bien conçu, le hard-top, peut être complété en option par un taud de camping couvrant tout le cockpit.
L'intérieur dispense un espace généreux, avec une réserve pour l'accès au lit arrière en alcôve, mais la cabine avant est un must.




EN MER
On retrouve sur le 37 Oceanic le confort en navigation qui est sans doute le meilleur atout des carènes Solemar, ainsi qu'une maniabilité remarquable qui tord le cou au lieu commun selon lequel un bateau lourd est en général lourdaud à piloter. Ici, le pilote est à la fête, notamment dans les vagues ou l'on choisit ses trajectoires avec précision. À l'agrément de pilotage, ce modèle ajoute un rayon d'action record en vitesse de croisière, parfaitement en accord avec son programme.




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