Essai Falcon 520 SR

Le plaisir accessible

Pour moins de 15 000 euros, cet ensemble coque/moteur est un bon moyen d'aborder le motonautisme de loisir à moindre frais. Avec la satisfaction de posséder un vrai bateau, c'est-à-dire capable d'assumer un programme alternant navigation sportive, mouillages farniente, ski nautique… De quoi se faire plaisir en famille !

Texte et photos Philippe Leblond


 8 920 € sans moteur (tarif 2011)
 5.2 m
 9
 29,6 nds avec Mercury 50 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 81 Janvier/Février 2011



Après une longue éclipse, la marque sud-africaine a fait son retour l'an passé, au Salon de Paris, par l'entremise de la société Difama, basée dans le Maine et Loire. Depuis, Difama a trouvé des revendeurs en Bretagne, Corse et Martinique. De quoi relancer cette marque de semi-rigides qui se signale, notamment, par des tarifs vraiment attractifs. Voyons sans plus tarder ce que nous réserve le SR 520, dont le prix sans moteur est inférieur à 8 000 euros… Doté de flotteurs en PVC, dont l'assemblage apparaît soigné, ce Falcon d'entrée de gamme (celle-ci va de 4,50 m à 7,60 m) se signale par un dessin conventionnel, où la fonctionnalité prime sur la frime. On notera surtout l'étrave bien défendue, entraînant une légère cambrure du flotteur qui dynamise la silhouette. Le "code" couleur est des plus passe-partout : flotteur biton bleu marine et gris, coque et superstructures en polyester blanc. Il n'en reste pas moins que le SR 520 fait bonne figure, malgré une conception de type polyvalent (pas solarium, pas de banquette arrière, pas de plate-forme de bain), où l'on privilégie la surface de pont utile pour des activités de type "pêche/plongée", sans négliger un poste de pilotage offrant une bonne position de conduite. Le leaning-post biplace est à la bonne distance de la console, et les commandes très bien placées. Mais, la quête d'un prix attractif engendre aussi des manques. L'équipement standard fait ici l'impasse sur quelques accessoires devenus essentiels, depuis que le semi-rigide s'est mis en demeure de concurrencer les coques open. C'est ainsi que l'échelle de bain, le réservoir fixe (100 litres en inox), le cabriolet et le solarium sont des options, que l'on ne trouve pas trace, même parmi les extras, de table de pique-nique, de douchette, de taquets d'amarrage… Mais, à moins de 8 000 euros sans moteur, comment lui en vouloir ?
Si dans le domaine de l'équipement, le Falcon la joue modeste, il n'en va pas de même en mer. En dépit de son petit gabarit, il ne fait pas de complexe. Sa légèreté (250 kg sans moteur) lui octroie un rapport poids/puissance décent avec la puissance mini (on peut considérer, celle de l'essai comme telle), voire démoniaque avec 115 ch, la puissance maxi. Concernant cette dernière, elle nous semble vraiment élevée pour un tel bateau… Un 90 ch nous paraît déjà amplement suffisant. En attendant, nous nous contenterons du Mercury 50 ch 4-temps à injection, plein de bonne volonté, mais définitivement un peu "court" pour exploiter convenablement le SR 520, même sans trop le charger (2 personnes, et une nourrice de 25 litres lors de l'essai). D'où un déjaugeage laborieux (11,5 secondes), marqué par un cabrage très prononcé, et un chrono poussif de 0 à 20 nds. Mais, une fois sorti de l'eau, le Falcon montre une belle aisance, et s'avère vivant à la barre. La carène, sans grand besoin de trimer, se dégage facilement de l'eau pour planer sur son tiers arrière. En raison de la puissance modeste, elle va "caler" juste avant les 30 nds. Mais, on peut anticiper, sans trop se tromper, des performances de l'ordre de 35 nds et plus, avec 70 ou 80 ch. Sensations sportives garanties ! Confortablement installé aux commandes, devant un tableau de bord exigu mais dont le petit combiné SmartCraft, le sondeur Eagle intégré et le compas bien dans l'axe sont facilement lisibles, on se plaît à jouer des gaz, enchaînant les virages serrés, à gauche, à droite, avec maestria. Le grip de la quille est remarquable, la précision des trajectoires aussi, tandis que l'hélice conserve toute sa motricité lors des relances musclées. Par contre, la gîte intérieure restant limitée, il faut bien se tenir pour rester à bord. De ce point de vue, on regrette l'absence de mains courantes latérales sur la console… La mer étant désespérément calme, nous mettrons à profit les sillages de bateaux de passage pour sa faire une idée du confort de la carène, qui nous a semblé plutôt prometteur (qu'en sera-t-il dans des creux importants ?). Si l'autonomie est acceptable avec un 50 ch, il faudra troquer la nourrice contre l'option "réservoir fixe" si l'on opte pour une puissance supérieure.



photo Falcon 520 SR


photo Falcon 520 SR


photo Falcon 520 SR


photo Falcon 520 SR


AU PONTON
En l'absence de banquette arrière, le petit siège en forme de strapontin, fixé sur l'avant de la console, apporte une troisième vraie place assise. Pour ceux qui voudraient s'asseoir sur les flotteurs, on déplore l'absence de mains courantes sur les flancs de la console.
La pointe avant abrite un puits à chaîne indépendant et un petit coffre recouvert d'un coussin. Une place praticable seulement au mouillage…
Exigu, le tableau de bord offre néanmoins une visibilité correct des instruments, et son rebord supérieur permet tout de même de monter un GPS-sondeur sur étrier.




EN MER
Malgré une puissance modeste (50 ch pour notre bateau d'essai), le pilotage du Falcon s'avère plutôt vivant. Après un déjaugeage laborieux, la carène s'aère facilement, réagissant bien aux réglages du trim, et laisse entrevoir de belles qualités sportives avec une motorisation plus puissante. Sans aller jusqu'à la puissance maxi autorisée (celle-ci nous semble d'ailleurs un peu haute !), un 70 ou un 80 ch nous paraît bien adapté à ce Falcon.




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