Essai Marlin 20’ FB

Elegance pragmatique

Rien de gratuit dans la conception de cet élégant 20-pieds. Le style est ici en parfaite corrélation avec la fonctionnalité. Résultat : un semi-rigide de moins de sept mètres, spacieux et confortable, offrant huit vraies places assises et deux solariums, en toute simplicité. Mais de ce genre de prouesse, le chantier de Côme est coutumier.

Texte et photos Philippe Leblond


 52 240 € sans moteur (tarif 2014)
 6.6 m
 10
 40,0 nds 
avec Mercury Verado 200 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 101 Mai/Juin 2014



Certes, les Marlin ne sont pas parfaits (en existe-il seulement ?), mais la maîtrise du chantier italien dans l'art de composer un cockpit accueillant et fonctionnel n'a que peu d'égale. La surface habitable du 20-pieds est bluffante. C'est ainsi qu'il est capable d'offrir jusqu'à huit places assises, sans avoir recours aux flotteurs, deux spacieux solariums et un poste de pilotage biplace, sans hypothéquer la facilité des déplacements d'un bout à l'autre du bateau. Pas mal pour un semi-rigide encore loin des sept mètres et qui n'excède la largeur transportable (flotteurs gonflés) que de 3 cm. Concernant la facilité des déplacements à bord, il convient aussi de signaler le choix des demis arceaux (agrémentés des feux de navigation) au lieu d'un arceau traditionnel, souvent gênant pour l'accès aux plages de bain. De même que les passavants de 35 cm, malgré la présence d'un poste de pilotage biplace. L'accès au mouillage (guideau, davier et taquet rétractable sur delphinière) est commode, même avec la rallonge de solarium en place. Cette dernière confère au bain de soleil des dimensions peu communes : 207 x 190 cm ! Outre l'agencement général, qui séduit dès que l'on pose le pied à bord du Marlin, le talent du chantier de Côme se signale aussi par le détail bien pensé. C'est le cas avec la rallonge de solarium, en bois verni (plus légère que du polyester) et pliable afin de trouver facilement place dans le coffre avant. Pour ce qui est des coffres (le rangement n'est pas un souci à bord de ce semi-rigide !), les capots sont assistés par des vérins et la cale arrière est dotée d'un petit bac qui isole les affaires du fond de coque, souvent humide sur ce type de bateau. Citons aussi l'ouverture latérale du coffre du siège avant, pour ne pas avoir à ôter le coussin, et disposer d'un accès maximal. Bien vus aussi, les dossiers de siège pilote et de banquette arrière permettant de s'asseoir face à face autour de la table optionnelle, ou d'augmenter le solarium. Ou encore, le panneau ouvrant entre les plates-formes de bain pour permettre le relevage du moteur au mouillage… Il y a aussi le robinet de coupure d'arrivée d'essence (en cas d'urgence) placé dans la console, à portée de main du pilote… Le point le plus gratifiant dans l'essai de ce nouveau Marlin est du domaine des chiffres, en l'occurrence, ceux du rendement moteur. Bien que doté de la puissance maxi, le Marlin 20' s'est avéré particulièrement sobre quant à la consommation, avec des ratios rarement atteints par un 200-chevaux. Ainsi, de 3 000 à 4 000 tr/min, notre bateau d'essai parcours plus d'un mille par litre consommé, pour des vitesses allant de 17,4 à 25,3 nœuds. Un rythme parfait en croisière pour un semi-rigide de cette longueur. Et si le temps presse pour rentrer au port, vous pouvez ajouter 500 tr/min sans trop de dommages, puisque le rendement est encore de 0,95 mille/litre, à 28,2 nœuds ! A l'inverse, avec 40 nœuds, la V-max est un brin décevant. Cela dit, avec 6 500 tr/min, le régime maxi excédait de 100 tr/min le chiffre haut de la fourchette motoriste. La faute sans doute à une hélice un peu courte (19")... Avec une 21", nous aurions sans doute pu accrocher les 43 nœuds qui semblent promis à un ensemble de ce calibre. Le risque, c'est de dégrader les chiffres d'accélération qui sont corrects, mais sans plus. Il est vrai que l'on constate toujours une certaine latence des Verado avant l'entrée en action de leur compresseur, qui génère un sérieux "coup de boost" vers le mi-régime. Cela explique d'ailleurs que le chrono du déjaugeage est presque le même que celui du 0 à 20 nœuds.
Cet essai s'étant déroulé sur le Lac Iseo, bien connu pour abriter le prestigieux chantier Riva, difficile de parler du comportement marin du Marlin 20'… Par contre, comme le Marlin 790 (essai dans Pneu Mag n°99), le 20' n'est pas un bateau qui aime attaquer les virages avec du gaz. Dans ce cas de figure, il reste droit sur sa quille, refusant de gîter intérieur; Une sensation désagréable. Pour virer de manière académique, il convient de réduire les gaz, puis de braquer franchement. Dès lors, les choses se passent bien et la poussée du Verado en sortie de virage est remarquable.



photo Marlin 20’ FB


photo Marlin 20’ FB


photo Marlin 20’ FB


Au Ponton
Difficile de trouver semi-rigide de cette longueur, plus accueillant ! La maîtrise du confort et de l'espace habitable est ici un modèle du genre. Le Marlin 20' FB offre en effet un aménagement de pont et une finition de très haut niveau, avec de nombreuses places assises et un volume de rangement qui ne donnent pas la sensation de vivre dans un cockpit saturé d'obstacles, comme c'est parfois le cas. Le soin apporté au détail est l'un des secrets de cette réussite. Autre point fort de Marlin, une identité esthétique forte, mais pas au risque de rebuter une partie de la clientèle. La silhouette du 20', comme celle des autres modèles de la gamme, s'avère harmonieuse, avec sa ligne de flotteur caractéristique.




En Mer
Ce titre ne convient pas vraiment puisque nous avons essayé semi-rigide sur le Lac Iseo, dans le nord de l'Italie. Le croisement des sillages d'autres bateaux (mais pas de grosses embarcations) se fait en douceur, grâce à l'étrave incisive du Marlin. Mais cela n'est pas une surprise, ni un exploit. Par contre les ratios distance parcourue/essence consommée, sont remarquables, avec à la clé une autonomie qui devrait dépasser les 200 milles et permettre d'espacer les passages à la pompe, une corvée en haute saison. Peu à l'aise en virage, sans toutefois se montrer dangereux, le Marlin doit se manier en douceur dans ce domaine. Les reprises du Verado en sortie sont consistantes, la ventilation de l'hélice n'intervenant que lorsqu'on braque à fond et qu'on remet les gaz sans discernement.




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