Essai Marlin 24 X

Le luxe, c’est l’espace !

Un an après la présentation du très original 24 SR, voici la déclinaison plus classique de ce 24 pieds, homologuée en-dessous des sept mètres fatidiques. Marin et facile à piloter, le 24 X se signale surtout par une habitabilité hors pairs à ce niveau de longueur. De bon augure pour les heures passées au mouillage !

Texte et photos Philippe Leblond


 44 700 € sans moteur
 7.25 m
 14
 34,6 nds avec Selva XSR 150 ch 4T
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Essai paru le 16/05/2019

Fiche technique

Longueur 7,25 m
Largeur 2,98 m
Diam. maxi des flotteurs 58 cm
Nbre de compartiments 5
Puissance maxi 250 ch (184 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 200 - 250 ch
Poids sans moteur 850 kg
Rapport poids/puissance 7,1 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 14
Couchage 0
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM
Capacité carburant 230 l
Catégorie CE C
Constructeur Marlin Boat (Italie)
Importateur Sébastien Chevalier (83 – Les Issambres)
Droits annuels sur la coque exonéré
Droits annuels sur le(s) moteur(s) exonéré



Pour emprunter à Renault l’ancien slogan appliqué à son fameux monospace, oui, « le vrai luxe, c’est l’espace ! » De fait, les amateurs de semi-rigides de type familial apprécieront à n’en pas douter la carrure impressionnante du nouveau Marlin Boat (quasiment trois mètres), d’autant qu’en raison de sa plate-forme de bain amovible, il échappe aux taxes qui touchent les unités de sept mètres et plus. De surcroît, cette largeur, peu commune pour un semi-rigide de sa longueur, s’exerce sur la majeure partie du cockpit grâce à la proue altière et évasée, une caractéristique des Marlin, au même titre que ses flotteurs marqués d’une teugue (profil remontant à l’avant).



Au ponton



Ces cotes généreuses, nous les avions déjà appréciées avec le très original 24 SR (voir notre essai sur ce site), à notre connaissance le premier semi-rigide de concept « bowrider », avec deux demi-consoles séparées par un passage central via le pare-brise menant à la banquette de proue. Le 24 X, pour sa part, adopte un plan de pont classique, à trois zones : bain de soleil arrière convertible en carré, poste de pilotage central, grand solarium avant sur coffre. Mais commençons notre visite avec la plate-forme de bain. Cette dernière, qui porte la longueur totale à 7,25 m, est spacieuse et revêtue de mousse EVA, un bon antidérapant athermique. On notera l’échelle de bain dans son rangement et la douchette, livrée de série, mais alimentée par un réservoir un peu juste (40 litres). L’accès au cockpit est facilité par l’abaissement du dossier de la banquette arrière en U, ce dernier permettant d’augmenter la surface du solarium, qui comporte également une extension qui n’est autre que la table de pique-nique, réglable en hauteur. Lorsque celle-ci est en place, grâce au dossier réversible du siège de pilotage, on dispose d’un grand nombre de places assises (environ six). Parmi les nombreuses options proposées, il est aussi possible de commander un siège de pilotage équipé d’un réfrigérateur et d’un petit évier. Cet espace de détente peut être entièrement ombragé par un bimini à quatre arceaux, fixé sur le roll-bar en inox.



Le poste de pilotage, bien que biplace, laisse de confortables passavants pour se rendre sur le solarium ou accéder aux apparaux de mouillage. Ces derniers font l’objet d’un soin particulier, avec la possibilité d’un guindeau électrique (non monté sur le bateau d’essai), un davier repliable, un taquet axial, plus deux taquets latéraux dédiés à l’amarrage. Ces derniers, fixés sur la delphinière en polyester sont en position élevée, évitant le ragage des bouts sur les flotteurs, à l’exemple des taquets arrière, montés sur les plats bords rigides. On apprécie là, tout le soin apporté par le chantier de Côme à la conception et à la réalisation de ses bateaux…



Pour ce qui est du rangement à bord, les possibilités sont nombreuses : il y a bien sûr la grande soute arrière, ouvrant largement avec l’aide de vérins à gaz, le coffre sous le siège de pilotage, le volume important de la console qui peut aussi abriter un WC chimique optionnel, et bien sûr la grande cale avant, située sous un solarium de belles dimensions (192 x 158 cm, avec l’extension). Bref, largement de quoi stocker le matériel de sécurité et les affaires de l’équipage… Quant au tableau de bord, c’est un modèle du genre. La disposition des commandes est ergonomique avec un boîtier pupitre proche du volant, vertical et offrant une bonne prise en main. Deux porte-canettes font face au copilote, tandis qu’un rebord en inox crée un espace vide-poches bien pratique. La planche de bord est assez spacieuse pour recevoir un combiné à grand écran, les instruments du moteur et une éventuelle radio stéréo FM. Dommage que ne soit pas prévue une prise allume-cigare… Autre petit bémol, la main courante de pare-brise est un peu loin obligeant le copilote à se pencher pour se tenir. Une poignée sur la base du tableau de bord, juste devant lui, aurait été préférable.   



En mer



Voyons comment le 24 X va s’accommoder de son propulseur, un Selva 150, version XSR, donc d’une puissance majorée d’une vingtaine de chevaux, soit environ 170 équidés, au total. Une puissance qui, de prime abord, paraît assez faible pour un semi-rigide de ce gabarit, même si le poids annoncé de 850 kg (sans moteur) est plutôt contenu. Dès la première accélération, on sent que le Selva, malgré toute sa bonne volonté et ses brillants états de service constatés sur des unités moins imposantes, sera un peu juste. Cela se confirme avec une vitesse de pointe en demie teinte : moins de 35 nœuds, en dépit d’une hélice plutôt longue, comme en témoigne le régime maxi en dessous de la normale. Avec trois personnes à bord et seulement un quart de réservoir d’essence, le 24 X est un peu à la peine, même s’il faut considérer sa destination prioritaire, celle d’un semi-rigide de promenade collective et non d’un offshore pour pilote en manque de sensations. Le risque avec cette puissance, c’est qu’avec un chargement plus conforme à son utilisation courante (cinq à huit équipiers plus le matériel qui les accompagne), cela pourrait « ramer »… Et plus encore si l’on veut s’adonner au ski nautique, avec un monoskieur de bon niveau ! Sans compter avec les rendements moteur, plutôt satisfaisants, que nous avons obtenus avec le Selva 150 XSR (0,98 mille par litre à 3 000 tr/min et 17,6 nœuds, 0,85 m/l à 4 000 tr/min et 26,2 nœuds), qui risquent fort de s’affaisser avec un bateau chargé.



Le comportement n’appelle aucune critique, si ce n’est que le pilotage manque un peu de relief en raison de ce choix d’une puissance plancher. La carène, qui déjauge sans presque cabrer, a tendance à coller à l’eau, malgré son redan à mi-longueur et une bonne dose de trim positif. Le bateau passe bien dans la houle d’Est de 80 cm à 1 m qui parcourt la baie d’Hyères. Elle passe en souplesse et sans mouiller malgré la brise de force 3, quel que soit le cap suivi. Justement, le guidage de la quille et l’équilibre du 24 X garantissent une tenue de cap imperturbable. Cette stabilité de comportement (ni roulis, ni pompage) se constate également lors d’une série de virages que nous prenons soin d’effectuer avec du gaz et divers rayons de giration. Malgré la faible gîte, le grip est ferme et constant, tout cela faisant du dernier Marlin un semi-rigide particulièrement sécurisant pour les passagers, facile à prendre en main, mais peu générateur de sensations pour le pilote. Nous aimerions bien essayer ce 24 X avec la puissance maxi (250 ch), ou à tout le moins 200 ou 225 chevaux. La V-max tournerait alors autour de 40 nœuds, une valeur plus conforme à celle de ses concurrents.   



photo Marlin 24 X


photo Marlin 24 X


photo Marlin 24 X


photo Marlin 24 X


photo Marlin 24 X


photo Marlin 24 X


photo Marlin 24 X





Qualité de réalisation        

Comportement        

Performances    

Equipement        

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix      

L’habitabilité dans le cockpit
Le nombre de places assises
Le confort dans la vague et le comportement sain
La qualité de construction et la finition soignée
L’équipement pléthorique
Les performances avec la puissance de l’essai
Le nombre de saisines insuffisant
Que l’extension des deux solariums soit en option
L’absence de retenue pour le couvercle du puits de mouillage

Face a la concurrence…

Modéle Wide 700 Strider 700 Soleil 23
Marque Joker Boat (Italie) Sacs (Italie) Salpa (Italie)
Imporlation Hyères Espace Plaisance (83 – Hyères) Réseau de revendeurs Soleil Bleu Yachting (13 – La Ciotat)
Longueur 6,99 x 3,00 m 6,95 x 2,95 m 7,15 x 2,79 m
Nb de personnes 12 16 14
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 56 590 € (sans moteur) 43 800 € (sans moteur) 35 216 € (sans moteur)
PERFORMANCES
Vitesse maxi 34,6 nds à 5 400 tr/min
Vitesse de croisière rapide 26,2 nds à 4 000 tr/min
Vitesse de croisière economique 17,6 nds à 3 000 tr/min
Temps de jaugeage 4 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 5,9 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 16,5 nds à 2 800 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 15 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 13 h 50 min
Hélice de l'essai 19’’ alu 3 pales