Essai: YAMAHA F 225 B

Des chevaux bien dressés

*Les trois nouveaux hors-bord présentés à Mandelieu à la presse par Yamaha ont fière allure. Trois d'entre eux se partagent le même bloc V6, totalement inédit, décliné en 225, 250 et 300 ch.*

Texte Philippe Leblond – Photos Yamaha Motor Europe


 22 675 € (tarif 2016)

Essai paru le 01/07/2010



*Trois V6 qui décoiffent   !*
Le motoriste japonais a frappé un grand coup ce printemps, avec le lancement d'un tout nouveau bloc-moteur 6-cylindres en V à 60°, de 4 169 cm3 (5 000 - 6 000 tr/min), doté de deux arbres à cames en tête et de 4 soupapes par cylindre. Présenté en 300 ch, en première mondiale au Ribex (voir notre reportage dans ce numéro), il est aussi décliné en 250 et 225 ch. Du fait de son poids contenu (260 kg), il devient le champion du rapport poids-puissance pour un 300 ch 4-temps. Sur le marché du hors-bord, seul l'Evinrude 300 E-Tec 2-temps (233 kg) fait mieux que lui mais avec une cylindrée, il est vrai, nettement inférieure (3 441 cm3). Et en 225 et 250 ch, il réussit le tour de force d'être plus léger (18 kg de moins) que l'ancien V6 qu'ils remplacent dans la gamme, tout en disposant d'une cylindrée largement supérieure (900 cm3 de plus) ! Pour en terminer avec le rapport poids/puissance, il est enfin et surtout, en version 300 ch, plus léger de 105 kg que son prédécesseur à huit cylindres   ! Si, à ce niveau de puissance, il vient remplacer le V8, ce dernier coiffe toujours la gamme avec ses 350 ch, et est appelé à monter en puissance dans un avenir proche. 400 ch, 450 ch, voire plus ? Pour l'instant, rien ne filtre... Reste que l'arrivée de ce nouveau V6, coupleux mais léger, est particulièrement intéressante pour motoriser des unités légères comme les semi-rigides. Voyons sur le plan technique ce qui le caractérise…

*Des cylindres non chemisés   !*
L'innovation la plus spectaculaire ne se voit pas. Il s'agit de l'absence de chemise dans les cylindres   ! Celle-ci est remplacée par une fine couche de poussière métallique ("plasma-fused") qui présente l'avantage de ne pas créer de disparité entre les matériaux et de favoriser les échanges de température (plus constante), notamment dans les hauts régimes, d'augmenter la cylindrée, et de faire une économie de poids. Ce nouveau moteur bénéficie bien sûr du calage variable d'admission, améliorant le remplissage à bas régime, qui équipait déjà l'ancien V6. Et grâce à sa cylindrée, il gagne en couple sur toute la plage de régime. Autre innovation, l'hélice SaltWater II, munie d'un silentbloc placé dans le moyeu, et qui amortit sensiblement le bruit lié aux changements de marche, constaté notamment sur les V8. Yamaha a aussi pensé au tableau de bord…
Ce nouveau V6 est accompagné d'un système de démarrage par bouton-poussoir "marche/arrêt", type voiture de sport, et d'un écran multifonction vidéo inédit, qui à la manière du SmartCraft de Mercury fournit instantanément de nombreuses informations sur la marche du moteur (vitesse, régime, températures, consommation…). L'écran permet notamment de visualiser l'action de la fonction "trolling" qui permet d'augmenter ou diminuer le régime par tranches de 50 tr/min, de 600 à 1 000 tr/min (pêche à la traîne, manœuvres de port). Mention bien aussi aux nouvelles commandes électriques, à la fois douces et réactives.

*Une accélération qui rappelle le V8*
Après avoir pris en main ces nouveaux V6, on peut conclure que ce downsizing (relatif) est une réussite. Au-delà des performances "brutes" que vous trouverez ci-après, le pilotage de ce gros V6 s'est avéré très plaisant. On retrouve chez lui cette poussée copieuse et linéaire du V8, assez différente de celle de l'ancien V6, qui donnait l'impression de s'exprimer davantage dans les hauts régimes. Question sonorité, on se trouve d'ailleurs plus près du V8, avec une tonalité peut-être plus haute, mais moins modulée que celle de son prédécesseur qui possédait sans doute la "voix" la plus sympa des hors-bord 4-temps. Très silencieux en manœuvre, ne fumant pas au démarrage, le nouveau V6 impressionne par sa perfection qui, du dessin, bien dans l'air du temps, aux performances consistantes, semble exempte de faiblesses. Les Capelli (Tempest 770 CC et 1000 WA), Lomac 790 IN et Zodiac Sea Hawk 800 (46 nds maxi avec le F300) qui en étaient équipés ont tous donné le meilleur d'eux-mêmes avec ce nouveau moteur, quelle que soit la puissance (225, 250 et 300 ch, en mono ou en bi). Les premières livraisons ont lieu début juillet.






F225