Essai: EVINRUDE E-TEC G2 300

Sport et custom

Plus haute puissance de la récente gamme G2 du motoriste américain, ce superbe V6 de 300 chevaux concentre tous les raffinements technologiques permettant à un hors-bord 2-temps de faire face à la concurrence massive des 4-temps. Au-delà de ses prestations dynamiques, il pousse la personnalisation esthétique comme aucun autre.

Texte Philippe Leblond – Photos Philippe Leblond et DR


 de 26 369 à 26 959 €

Essai paru le 28/04/2016



C'est fait, le partenariat présenté par Evinrude et BWA, lors du Nautic de Paris, est officiellement signé ! Et pour donner un tour plus concret à cet accord, les deux marques ont convié les journalistes spécialisés à Arcachon, afin d'essayer des ensembles qui sont désormais commercialisés en packages. Mais, avant de livrer nos impressions sur les essais que nous avons pu mener sur le Bassin d'Arcachon, une petite révision s'impose quant aux différents atouts dévoilés, il y a deux ans à peine, par la deuxième génération des Evinrude E-Tec…

*Défendez vos couleurs !*

En attendant des déclinaisons sur d'autres puissances (a priori inférieures), la génération 2 se limite à la gamme des V6, soit quatre hors-bord de 200, 225, 250 et 300 ch. Précisons que les trois premiers, outre leur version "standard" sont proposés en version "HO" (high output), avec une cartographie d'injection boostée offrant un bonus de puissance (non précisé). Tous sont issus d'un même bloc de 3 441 cm3, entièrement nouveau, avec six cylindres en V calés à 74°, au lieu des 90° de la génération précédente. D'où une compacité accrue favorisant les montages multiples sur les tableaux arrière. De plus, la présence d'un échappement par rang de cylindres (au lieu d'un échappement commun) favorise le remplissage du moteur en air au bénéfice de la performance. Ce hors-bord aux lignes futuristes est le premier entièrement conçu par l'entreprise canadienne BRP (Bombardier Recreational Products). Il faut avouer que le résultat est spectaculaire, tant au plan esthétique, que technologique, avec notamment l'intégration de la direction hydraulique assistée, permettant des mouvements du moteur sans que le câblage, entièrement gainé, ne bouge. Le montage est donc plus propre visuellement et l'absence de mouvements contraints des câbles évite les torsions et l'usure de ces derniers. Les ingénieurs ont aussi revu le dessin des chambres de combustion pour abaisser la consommation et améliorer les rendements (essence brûlée/distance parcourue) et ont intégré les réservoirs d'huile (moteur et embase), avec contrôle de niveau sur l'afficheur au tableau de bord. Le nouveau profil de l'embase SLX intègre un arbre d'hélice évidé (légèreté), un aileron asymétrique qui remplace la dérive anticouple et deux entrées d'eau pour un meilleur refroidissement. Précisons aussi que la nouvelle platine de fixation du moteur autorise une hauteur de montage supplémentaire (5 au lieu de 4 précédemment) et déporte légèrement le moteur en arrière, pour une meilleure motricité et moins de traînée. Ces moteurs G2 bénéficient aussi de nouveaux accessoires, avec un boîtier de commande plus ergonomique et un "ordinateur de bord" avec écran LCD de 4"3 (7" en option) offrant de nombreuses informations et un grand confort visuel au pilote. Quant au système de manœuvres par joystick (i-Dock), il sera bientôt disponible.

Il y a aussi la garantie de cinq ans et surtout les 500 heures (ou cinq ans) de fonctionnement sans maintenance grâce à la procédure d'auto hivernage. Et bien sûr, les innombrables combinaisons de couleurs permettant, avec l'aide d'un configurateur sur le site du motoriste, de composer l'esthétique de son choix, afin d'accorder au mieux les teintes du moteur et celles du bateau, ou au contraire de panacher les coloris en fonction des ses envies. Une personnalisation entraînant un supplément de prix très raisonnable (de 100 à 300 €). Des packages sont d'ores et déjà disponibles chez deux revendeurs BWA (bientôt six), et une vingtaine pour Bombard et Zodiac. Evinrude compte une cinquantaine de concessionnaires en France et 4 200 dans le monde, à travers 107 pays.

*Une tonalité rageuse qui va de pair avec le punch*

Plan d'eau calme, légère brise tiède, beau soleil de printemps pour cette session sur le Bassin le plus célèbre de France. C'est avec le concours du concessionnaire BWA local, Arcachon Marine, que Evinrude présentait son 300 chevaux pour la première fois à l'essai. En "single" sur un Sport 28 GTc (avec console-cabine) et en double sur le 34 Premium, un semi-rigide équipé pour la petite croisière, sa cabine abritant un cabinet de toilette indépendant.

Commençons avec le Sport 28. Disons-le sans attendre, nous avons été quelque peu déçus par le niveau des performances, en comparaison de celle obtenues avec l'Evinrude G2 250 ch, monté sur le même bateau, et qui plus est sur l'eau douce (moins porteuse) du Lac Majeur (voir notre essai déjà en ligne). Avec 50 chevaux de plus, nous avons signé la même vitesse. Pourtant le régime maxi obtenu est plutôt orienté vitesse, 100 tr/min au-dessus du minimum, ce qui montre qu'on ne pouvait pas monter une hélice au pas plus long, au risque de tomber sous le régime mini recommandé. Donc, la 18 pouces de cet essai - avec le 250 ch nous avions une 17" - n'a pas fait de miracle. Et du côté des accélérations aussi, le 300 n'a pas fait mieux que le 250, se partageant tous deux les honneurs, l'un du déjaugeage (le 250) l'autre du 0 à 20 nœuds (le 300). Par contre, au-delà de ces égalités, il est un domaine où le 300 perd la partie, c'est celui des rendements. Forcément. Avec des vitesses comparables et 50 chevaux supplémentaires, les ratios obtenus avec le 250 sont meilleurs sur toute la courbe de régimes. Son autonomie au meilleur rendement lui procure donc un supplément appréciable de 24 nautiques (243 contre 219 milles)… Cela dit, il ne faudrait pas en déduire que les valeurs signées par le 300 ch à Arcachon sont des performances au rabais. Le Sport 28 GT est un gros semi-rigide déplaçant environ 2,5 tonnes en ordre de marche et l'on est encore 100 chevaux en dessous de la puissance maxi autorisée. D'ailleurs, par-delà ces chiffres, le ressenti aux commandes est excellent. Le 300 G2 a du punch, de la réactivité, une signature sonore attractive, et le pilote se régale de chaque montée en régime ou reprise qu'il imprime au V6, via une commande d'accélérateur (électrique) agréable et précise. Pour la croisière, le régime le plus agréable se situe à 4 000 tr/min, ce qui correspond ici à une vitesse de 23 nœuds.

Ces bonnes sensations, on les retrouve à la barre du 34 Premium, plus imposant encore et doté cette fois de deux E-Tec 300 ch. Les 600 chevaux cumulés représentent ici la puissance maxi qu'il est possible d'installer sur ce semi-rigide. Cet ensemble est vivant, avec une accélération décoiffante au démarrage, et à partir de 4 000 tr/min, les reprises sont encore consistantes ! Malgré sa masse, le BWA de 34 pieds décampe avec une vigueur peu commune, au son rageur de cette paire de V6 qui donne une furieuse envie de jouer des gaz. L'absence de vagues sur le Bassin d'Arcachon n'a pas permis de goûter à cela, mais il paraît évident qu'en mer formée, la quasi absence d'inertie mécanique des Evinrude, leur réactivité de 2-temps, sera un atout pour bien rythmer le pilotage.

Pour ce qui est des performances, le tableau est élogieux. Nous avons pu atteindre 47,5 nœuds à près de 6 000 tr/min, soit le régime maxi préconisé par le motoriste. Cette valeur obtenue à demi charge (deux personnes à bord et la moitié du plein de carburant), atteste d'un bon choix d'hélices (des Rebel quatre pales de 20 pouces) puisque à pleine charge, le régime maxi sera encore supérieur à la valeur basse mentionnée par Evinrude (5 500 tr/min). Les chronos d'accélération sont plus que satisfaisants, compte tenu de la masse du 34 Premium. Les rendements aussi, puisque le BWA et son tandem infernal ont le bon goût de signer leurs meilleurs ratios entre 3 000 et 4 500 tr/min, une large plage de régime qui donne le choix au pilote pour adapter sa vitesse aux conditions de navigation, entre 16 et 32 nœuds. Au régime le plus économique, à 4 500 tr/min, les deux 300 ch font preuve d'un appétit de moineau avec seulement 74,3 litres pour une vitesse de 32 nœuds. Epatant !



photo EVINRUDE E-TEC G2 300


photo EVINRUDE E-TEC G2 300


photo EVINRUDE E-TEC G2 300


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