Essai Bombard Explorer SB 500

Une valeur sûre

Rajeuni par sa robe bleu roi qui distingue la cuvée 2008, ce modèle familial est proposé en package avec un 50 ch Suzuki qui lui convient fort bien. Une recette équilibrée pour découvrir la mer sans se compliquer la vie.

Texte et photos Jacques Anglès


 15 341 € avec Suzuki 50 ch 4T (tarif 2008)
 5.0 m
 9
 29,6 nds
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Paru dans le Pneumag n° 65 mai/juin 2008




Sorti en fin 2004, le benjamin de la gamme familiale Bombard fait peau neuve avec une livrée bleue du meilleur effet, qui a recueilli les faveurs du public sur les salons nautiques de l'hiver et du printemps. Précisons que le SB 500 Bleu est une série limitée, la version classique étant toujours présentée avec le flotteur gris clair à liston bleu marine. Pour un supplément tout à fait raisonnable (130 Ä), on peut ainsi s'offrir un bateau "pas comme les autres", en étant assuré de faire plaisir aux enfants. Quelques détails ont également été retouchés, à l'exemple du nouveau design arrondi de la console. Si ce nouveau plumage chatoyant explique en partie la belle relance de ce modèle, il a cependant bien d'autres atouts à faire valoir. à commencer par l'offre en package avec le Suzuki DF50, à la fois attractive sur le plan tarifaire et cohérente dans le choix du moteur au regard du programme. Pour un budget de 15 000 Ä, l'Explorer ainsi motorisé permet en effet d'accéder en sécurité à la balade nautique en famille et de découvrir les joies des sports de glisse. En outre, il est facilement tractable sur remorque avec une voiture légère. Le flotteur, à cinq compartiments étanches avec terminaisons arrière coniques, est réalisé en tissu à enduction de PVC de 1100 décitex (garanti cinq ans), soudé à chaud suivant un processus industriel contrôlé par ordinateur. Un bouchon-manomètre, fourni en standard, permet de contrôler la pression des compartiments. S'il est assez plaisant à l'œil, le flotteur bleu a toutefois l'inconvénient de chauffer nettement plus au soleil que le flotteur gris pâle de la version standard. C'est éventuellement un point à considérer si l'on navigue l'été dans les régions méditerranéennes. La partie polyester soigne les aspects fonctionnels, à l'image de l'antidérapant "pointe de diamant", des généreux renforts du tableau arrière, ou de l'astucieux "passarrière" procurant un accès direct à l'échelle de bain. C'est sérieux et pratique, à défaut de séduire par l'audace du design. L'espace s'organise en trois zones : un cockpit avant assez spacieux (tout au moins pour un bateau de 5 mètres), convertible tour à tour en solarium ou coin repas grâce à un kit optionnel, un poste de pilotage avec large console déportée à tribord et banquette biplace, un accès à l'échelle de bain par le "passarrière" bâbord. L'ensemble offre quatre à six places assises, ce que l'on considérera comme la capacité maximale du bateau (à six, on est déjà nettement à l'étroit), la capacité autorisée de neuf passagers n'étant à réserver qu’à de brefs trajets. La facilité de circulation d'un bout à l'autre est l'un des points forts de ce cockpit, avec en second lieu les coffres de rangement, généreux pour un bateau de 5 m. L'équipement reflète le même bon sens marin. On appréciera notamment le réservoir d'essence fixe intégré sous la console, pratiquement au centre de gravité du bateau, les anneaux de remorquage au tableau arrière, l'échelle de bain, ou les doubles mains courantes (sangle et cordage) qui courent sur toute la longueur des boudins. Seul bémol, le décalage sur tribord des banquettes et des coffres principaux entraîne un déséquilibre qu'il faut compenser en navigation en plaçant un ou deux passagers sur le boudin bâbord (à l'arrêt, ceci n'est pas perceptible, car le boudin s'appuie sur l'eau). Quant à la carène, héritée du "vieux" DB 500, on peut dire qu'elle a largement prouvé son efficacité. En V évolutif, aigu à l'étrave et se terminant par un patin de quille, avec une forte virure de part et d'autre, elle est bordée par un flotteur à diamètre constant, bien appuyé sur l'eau à l'arrêt. Cela assure une stabilité que les plongeurs et pêcheurs apprécieront. Mais voyons ce que cela donne avec le Suzuki 50 ch "au cul"… Première observation positive, ce moteur fait preuve d'une discrétion totale au ralenti, et cela se confirme à tous les régimes, avec des mesures au sonomètre étonnamment basses. Seconde observation, le punch de ce trois cylindres (allié à la portance de la carène) se traduit par un déjaugeage ultrarapide (2,8 secondes avec deux personnes à bord, une performance de coque de sport !) mais avec un "cabré " assez marqué, parfois gênant par vent fort de face, bien que la reprise d'assiette soit rapide. Rapide est d'ailleurs un qualificatif qui convient bien à cette coque, qui signe un très flatteur 29,6 nœuds à pleins gaz, carène bien aérée. Son atout maître ? Une remarquable stabilité en ligne droite, tant en tenue de cap qu'en équilibre longitudinal et latéral. Réactif au trim, l'Explorer SB 500 se règle facilement et pardonne les éventuelles approximations de pilotage (on perd en performance, mais pas en sécurité). Le bateau est franc, avec une direction (de type monocâble) assez ferme et précise. Bien que cela ne soit pas sa vocation, les décollages sur les vagues confirment la stabilité. Le gros clapot révèle en revanche son point faible, à savoir les coups de raquette dus au flotteur bas sur l'eau, assez secs à haute vitesse. Mieux vaut alors réduire pour retrouver un confort normal en vitesse de croisière (17-19 nœuds). Pour la même raison (flotteur bas), le SB 500 vire presque à plat, sans décrocher (il faut se tenir pour contrer la force centrifuge), avec de légers survirages quand on serre le rayon de giration. Rien de malsain toutefois dans ces petits dérapages qui donnent même un peu de piment au pilotage. En bref, c'est un bateau sain, facile à piloter et polyvalent..



photo Bombard Explorer SB 500


photo Bombard Explorer SB 500


photo Bombard Explorer SB 500





CONCLUSION
Simplicité et efficacité sont les mots qui résument le mieux ce Bombard, dont le comportement sûr et le cockpit convivial sont à mettre en exergue. Le package avec le Suzuki 50 ch est parfait pour la pêche ou la ballade familiale à quatre ou cinq personnes, la puissance maxi de 70 ch n'étant conseillée qu'en cas de charge lourde (plongeurs par exemple). Avec un budget accessible, ce canot doué d'un solide bon sens marin a toujours de beaux jours devant lui et gardera une bonne cote en occasion.




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