Essai Bombard Sunrider 650

Toujours d'actualité

Increvable, ce bon vieux Bombard 650, dernier avatar d'un modèle conçu il y a plus de quinze ans et maintes fois "relooké" ! Peut-on s'en plaindre ? Certes non : sa carène est toujours aussi efficace et son cockpit spacieux emporte famille et amis sans barguigner, le tout à un tarif des plus attractifs.

Texte et photos Jacques Anglès


 18 796 € sans moteur (tarif 2016)
 6.35 m
 13
 35,7 nds avec Yamaha 115 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 99 Janvier/Février 2014



Toujours pas de vraie nouveauté chez le pilier français du pneumatique mais à défaut, il remet au goût du jour des recettes éprouvées, en travaillant la présentation. Le Sunrider 650 illustre cette démarche. Il est désormais proposé avec flotteur gris ou bleu marine, au choix et sans supplément, et un cockpit redessiné. La principale modification porte sur le poste de pilotage, doté d'un leaning-post plus confortable et plus fonctionnel que l'ancienne banquette. De plus, le socle de ce leaning-post offre deux coffres très accessibles pour ranger les effets personnels ou le petit matériel. Le reste du cockpit conserve la même disposition d'ensemble, avec poste de pilotage et banquette arrière décalés sur tribord, laissant à bâbord une large coursive qui facilite la circulation d'un bout à l'autre, jusqu'à l'échelle de bain (fournie en standard). Si cette disposition est pratique au mouillage, il faut s'assurer de l'équilibre latéral du bateau en navigation. Autres améliorations bienvenues, le pare-brise plus haut et encadré par une solide main courante en inox, et le nouveau bain de soleil pliable, afin de faciliter le rangement. Les autres retouches sont d'ordre esthétique : couleurs du flotteur, dossier de banquette redessiné, selleries bicolores (gris et blanc) du meilleur effet. Dans l'ensemble, ce Sunrider présente bien dans un style conventionnel, mais la coupe anguleuse du tube et les cônes arrière font un peu démodés. Si l'on ne craque pas pour son look, on apprécie en revanche sa capacité d'accueil. Faisons les comptes : à six à bord, on ne se bouscule pas et l'on peut aller jusqu'à huit, en disposant de cinq places assises dans le sens de la marche, deux de plus sur le pont avant et au moins une sur le boudin bâbord. Au mouillage, on appréciera la possibilité d'installer une table à l'avant, autour de laquelle on peut s'installer à six pour le pique-nique. La zone avant peut en outre se convertir en solarium de belle surface, offrant deux à trois places. Notez que le kit bain de soleil /table est en option, l'équipement de base se limitant à l'essentiel (trois taquets, petit davier, échelle de bain). Outre le pack mentionné ci-dessus, le chantier propose quelques options (bimini, roll-bar, mât de ski, housses et taud de protection), en laissant à ses concessionnaires le soin de compléter l'équipement à la demande (douche, feux de navigation, tableau électrique...). Signalons enfin le dernier atout de ce modèle, mais pas le moindre : son tarif, le mieux placé de sa catégorie, en coque nue comme en package.
Pour ce qui est du comportement marin et des performances, le Sunrider 650 se montre tout aussi efficace que les versions antérieures (voir Pneu Mag n° 37, 46 et 53), démontrant qu'une carène bien née peut encore se classer dans le peloton de tête après plus de quinze ans de carrière. Pour cet essai, il est équipé d'un 115 ch Yamaha, puissance qui est la plus adaptée à sa vocation de sorties en famille ou entre amis, la puissance maximale autorisée étant de 150 chevaux. Cette puissance, conseillée seulement à des pilotes chevronnés, en fait un athlète de haut niveau qui flirte avec les 50 nœuds (voir Pneu Mag n°53) ! Pour l'heure, je retrouve les excellentes impressions que m'avait laissées cette carène, combinant une stabilité rassurante et une belle vivacité en pilotage. Franc, le Sunrider 650 est facile à prendre en main et pardonne volontiers les erreurs de réglage (ce qui ne doit pas inciter à oublier le trim). Sous la poussée du 115 ch Yamaha, il déjauge en un temps record (2,4 secondes) tout en restant bien en ligne et accélère très vite pour atteindre les 20 nœuds en 4,7 secondes. Quant au chrono maxi de 36 nœuds, il est digne d'éloges au regard de la puissance installée, assez sage pour un bateau de cette taille. On aime sa réactivité au trim qui permet d'optimiser l'assiette sans jamais compromettre l'équilibre, ainsi que son excellente tenue en virage. En bref, un bateau performant et facile, qui correspond bien à son programme familial.



photo Bombard Sunrider 650


photo Bombard Sunrider 650


photo Bombard Sunrider 650


Le cockpit, spacieux et intelligemment organisé, est assurément le point fort de ce bateau. Il offre un compromis très réussi entre la commodité de circulation, le nombre de places assises (cinq à sept sans compter le flotteur) et les volumes de rangement, assez nombreux. Bons points pour la modularité du cockpit avant, convertible en bain de soleil ou en coin repas selon les circonstances, et pour la facilité d'accès à l'échelle de bain. Quelques bémols tout de même : le cockpit n'est pas parfaitement autovideur à l'arrêt (reliquat d'eau dans la partie arrière) et la mini cloison, trop basse, séparant la baille à mouillage du coffre avant, fait que l'ancre risque de glisser au fond de ce dernier.




En prenant les commandes, on apprécie d'emblée le leaning-post qui procure une position de pilotage idéale, avec le volant et les commandes au bon niveau. La carène en V à 21°, assez large offre un bon compromis entre stabilité au mouillage, portance à faible allure et passage dans la mer. La sensation dominante est la sécurité du comportement dans toutes les figures du pilotage, associée à d'excellentes performances. Le confort est bon en vitesse de croisière (18-25 nœuds), mais il ne faut pas forcer dans les vagues, ou la carène large et le flotteur assez bas sur l'eau peuvent engendrer des coups de raquette assez secs. Cela dit, la stabilité n'est jamais prise en défaut, même en sauts de vagues, où le bateau reste bien en ligne, en rappelant que ce genre d'exercice n'est tout de même pas sa vocation.




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