Essai Pro Marine Manta 610 Pêche

A vos cannes !

Pas de doute, si vous aimez la pêche en mer, ce Manta 610 nouvelle manière est pour vous. D’autant que le chantier Pro Marine se met en quatre pour vous concocter un cockpit à la carte. Rapide pour rejoindre les bons spots, ce semi-rigide fait aussi apprécier son pont spacieux, canne à la main.

Texte et photos Philippe Leblond


 29 950 € sans moteur
 6.1 m
 12
 43,6 nds avec Mercury 150 ch 4T
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Essai paru le 07/09/2018

Fiche technique

Longueur 6,1 m
Largeur 2,53 m
Diam. maxi des flotteurs 55 cm
Nbre de compartiments 5
Puissance maxi 150 ch (110,4 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 135 - 150 ch
Poids sans moteur 600 kg
Rapport poids/puissance 5,4 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 12
Couchage 0
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 100 décitex
Capacité carburant 90 l (option 200 l) l
Catégorie CE C
Constructeur Pro Marine (56 - Auray)
Importateur Réseau de concessionnaires
Droits annuels sur la coque exempté
Droits annuels sur le(s) moteur(s) exempté



Le « nouveau » Manta 610 n’a pas changé de nom, mais il est apparu au dernier Nautic de Paris avec des évolutions notables. D’abord avec la version « standard », et plus encore la version « pêche ». Nous avons pu essayer ces deux bateaux qui n’ont pas changé de carène mais offre un cockpit plus fonctionnel, notamment dans l’optique de la pêche en mer. Certes, le Manta 610 affiche un tarif élevé en rapport de certains de ses concurrents, mais il a le mérite d’être construit en France (à l’exception des flotteurs faits en Italie) et possède un coup d’avance en termes de conception « pêche » à la carte. Regardons cela de plus près…



Au ponton



Avec leur nez carré, leurs gros flotteurs à teugue qui révèlent une étrave altière (un peu à l’image des Marlin Boat), les Pro Marine se caractérisent par une esthétique originale et donnent l’impression d’être plus grands que le chiffre inscrit sur leur fiche technique. Ainsi, au premier regard on pourrait bien croire que le Manta 610 fait 6,50 m… Pour autant, sa largeur est au gabarit routier, permettant de le transposter sur remorque sans qu’il soit besoin de dégonfler ses tubes. Outre ce détail pratique, l’exemplaire qui nous a été confié pour l’essai est l’exemple même des efforts consentis par le chantier d’Auray pour s’adapter à la demande de ses clients. En l’occurrence un plaisancier pêcheur, qui a pu obtenir du chantier un aménagement particulier : suppression de la banquette arrière, du siège sur la face avant de la console et de la baille à mouillage… Objectif : obtenir la plus grande surface de pont libre possible. A bord de ce Manta 610 Pêche, il est donc possible d’officier à quatre, sans se marcher sur les pieds…



Autre demande de l’heureux propriétaire, la conversion de la cale arrière en vivier à circulation d’eau de mer... Ce dernier est donc situé sous le plancher et n’endigue pas les déplacements de l’équipage. Une pompe alimente le vivier en eau de mer. Elle sert aussi à mettre sous pression le jet de rinçage du cockpit qui se branche sur le flanc bâbord de la console et peut faire office de douchette en sortie de baignade. Autre demande du propriétaire un rangement sous l’assise biplace du leaning-post et une main courante plus déportée vers l’arrière pour la mise en place d’une « brochette » de cinq supports de cannes en inox. La cale arrière étant devenue vivier, les deux seules sources de rangement à bord, sont le corps du leaning-post et l’intérieur de la console accessible par une porte frontale s’ouvrant à l’aide de vérins. C’est assez peu somme toute… Pour le mouillage, Pro Marine propose un vrai coffre, mais l’acquéreur de ce 610 n’en voulait pas. Il faudra prévoir une bannette ou un saut ! Le nombre de places assises étant limitée à deux, la bonne nouvelle vient des mains courantes de la console et du siège pilote qui permettront à au moins deux passagers de naviguer assis sur les flotteurs. La position de pilotage, debout en appui fessier, sur le leaning-post et sa sellerie confortable est agréable et ergonomique. Bie protégé par le haut pare-brise, le barreur jouit d’une bonne visibilité malgré les deux écrans Lowrance de 9 pouces montés sur étriers au sommet du tableau de bord. Mais, le plus bluffant à bord de ce Manta, c’est la découpe pratiquée en deux endroits dans le bord vertical du cockpit à la base des flotteurs, afin que les pêcheurs puissent y glisser leurs pieds et appuyer leurs genoux, durant les longues parties de pêche. Bien vu !



Il convient également de préciser que la version Pêche, le Manta 610 peut recevoir quelques options de confort, absentes sur le modèle d’essai, telles qu’un solarium arrière, un bimini, un WC chimique ou une table de pique-nique…Par ailleurs, le chantier breton propose aussi une personnalisation pour ce qui est des coloris des flotteurs, de la sellerie et même du gel-coat (coque et accessoires de pont).



 



En mer



Avec une pointe à 43,6 nœuds (trois personnes à bord, 60 litres d’essence), le Manta 610 Pêche remplit amplement sa mission. Une telle vitesse est le signe d’une carène bien dessinée, et une preuve supplémentaire aussi des qualités du Mercury F150 dont on connaît bien aujourd’hui le caractère performant. Mais ce dernier n’est pas non plus un magicien, et cette vitesse obtenue à l’aide d’une hélice à pas long (une demande du propriétaire pour favoriser la vitesse) se paye dans le domaine des accélérations avec des chiffres, certes pas mauvais, mais nettement en retrait par rapport à nos précédents relevés avec des F150 à hélice standard. Son régime de 5 500 tr/min, manette dans le coin et trim nettement positif trahit aussi la longueur de pas de l’hélice de l’essai. Il reste néanmoins dans la fourchette de régime maxi « motoriste » (5 200 à 6 000 tr/min), mais marque le pas lors du déjaugeage ou des remises de gaz en sortie de virages… Ceci s’avère secondaire lorsqu’on délaisse les plaisirs de la glisse tractée (ski, wake) pour les longues navigations à la recherche de spots de pêche éloignés. Dans ce cadre, les excellents rendements de ce « package mécanique » font merveille, avec encore une bonne surprise : le meilleur rendement est signé dès 3 000 tr/min (généralement c’est plutôt 3 500 tr/min) et avec une vitesse de croisière quasi idéale pour ce bateau (23 nœuds). A cette allure, rendez-vous compte que le Manta peut couvrir 1,4 milles par litre consommé, avec à la clé une autonomie de 113 milles ! Et si l’on opte pour le gros réservoir optionnel de 200 litres, cette dernière s’étend à 250 milles… De quoi aligner quelques belles sorties avant de reprendre la direction de la station de carburant !



Au plan du comportement, rien de particulier à signaler sinon que le Manta 610 se montre homogène avec la puissance maxi autorisée. Parfaitement stable, même à plein régime et bien trimé (pas de roulis), il se prend facilement en main, mettant rapidement pilote et équipage en confiance. Idem dans les virages, quel que soit le rayon de braquage. Son inscription naturelle, sa prise de gite intérieure bien dosée et régulière, ses trajectoires précises (dommage le manque de punch en relances…) sont aussi à mettre à son crédit. La mer, bien clémente lors de notre essai, n’a pas permis de réellement tester le caractère marin de cette carène mais un précédent essai, de l’ancien 610, avec un bon clapot nous a démontré qu’elle assurait l’essentiel. Toujours est-il qu’on peut se demander pourquoi l’homologation en puissance n’est pas supérieure. On verrait bien ce Manta avec un 175 ch… Attention à l’inverse, de ne pas choisir un moteur inférieur à 135 ch, surtout si l’on navigue avec un chargement important !



 



photo Pro Marine Manta 610 Pêche


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photo Pro Marine Manta 610 Pêche


photo Pro Marine Manta 610 Pêche


photo Pro Marine Manta 610 Pêche


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Qualité de réalisation      

Comportement        

Performances        

Equipement        

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix      

Le comportement dynamique sans faille
La pointe de vitesse et les rendements élevés
L’espace sur le pont et la profondeur du cockpit à l’avant
Le rangement sous l’assise de pilotage
Le large passavant à bâbord
Les commandes trop loin pour piloter assis
Le Mercury assez sonore au-dessus de 4 000 tr/min
L’accès à la baignade peu pratique
Le peu de volume de rangement

Face a la concurrence…

Modéle Tempest 625 Work 630 Sport Fishing Command 20 V-Pro
Marque Capelli (Italie) Valiant (Etats-Unis) Zeppelin (France)
Imporlation Yamaha Motor France (95 – Saint-l’Aumône) Brunswick Marine in France (17 – La Rochelle) Réseau de concessionnaires
Longueur 6,25 x 2,60 m 6,30 x 2,50 m 6,10 x 2,48 m
Nb de personnes 14 13 16
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 34 410 € avec Yamaha 130 ch 36 790 € avec Mercury 150 ch 21 677 € (sans moteur)
PERFORMANCES
Vitesse maxi 43,6 nds à 5 500 tr/min
Vitesse de croisière rapide 32,0 nds à 4 000 tr/min
Vitesse de croisière economique 23,0 nds à 3 000 tr/min
Temps de jaugeage 3,7 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 5,6 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 13,8 nds à 2 400 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 16,4 l/h à 3 000 tr/min
Autonomie en usage courant (estimation) 113 milles à 23,0 nds
Hélice de l'essai inox 3 pales