Essai Nautica Led 750 GS XL

Conquête spatiale

Essai en première mondiale pour Pneu Mag avec ce tout nouveau Led 750, mieux "balancé" que son prédécesseur. Le réagencement du cockpit, plus rationnel, permet de gagner des places assises et de jouir d'une circulation sur le pont plus aisée. Et, pour ce qui est des performances, il n'y a pas à se plaindre…

Texte et photos Philippe Leblond


 40 900 € sans moteur (tarif 2016)
 7.5 m
 18
 47,5 nds
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Paru dans le Pneumag n° 90 Juillet/Août 2012



Ce n'est pas que l'ancienne version du 750 était étriquée (voir essai dans Pneu Mag n°83), loin s'en faut puisqu'elle affichait les mêmes cotes que son héritière. Mais, lorsqu'on compare les deux cockpits, indiscutablement, la différence est à l'avantage du successeur. Bat Marine, l'importateur, nous avait dit, depuis quelque temps déjà, qu'il collaborait avec le chantier pour redéfinir l'agencement du pont de ce milieu de gamme de la marque (12 semi-rigides de 4,37 m à 13,30 m)… Aujourd'hui, devant le bateau amarré dans le petit port de la Vigne (Cap-ferret), l'évolution nous apparaît avec évidence. Si la coque et les flotteurs, en tissu Orca 1 670 décitex sont toujours les mêmes, le moule de pont a été revu en profondeur avec un siège de pilotage devenu indépendant (avant le barreur était assis sur la banquette arrière !) et une longue banquette de poupe en U pouvant se transformer, à loisir, en un vaste solarium ou en un coin repas pour sept personnes. Avant, le carré se formait à partir de la conversion du solarium avant et était plus petit. La console a subi un régime minceur (dans le sens de la largeur) et laisse des passavants encore plus larges (43 cm de chaque côté !), permettant de se mouvoir avec facilité et sécurité, de la zone arrière vers la zone avant du bateau (et inversement), en s'aidant au besoin des mains courantes offrant une bonne prise. Le leaning-post biplace qui n'existait pas sur l'ancien 750 permet aussi de piloter debout en appui fessier, bien à l'abri du pare-brise, et en prenant de bons appuis au sol, profitant de la cavité que forme la face arrière de la console.
Par contre, le siège sur l'avant de cette dernière ne permet plus de s'asseoir à deux. Mais, l'un dans l'autre, ce ne sont pas moins de cinq places assises que fait gagner le réagencement de ce 25 pieds. Reste la perte d'une partie du volume de cette monumentale soute arrière que possédait son prédécesseur… Mais, elle est en partie compensée par l'accroissement du coffre avant, situé sous le solarium (gagné sur le dégagement qui était nécessaire au montage du carré), pouvant contenir un maximum de matériel en tout genre : sac de sécurité, skis, wake-board, cannes, coussin du complément de solarium arrière, table de pique-nique et son pied… Il avale tout ! Voilà pour l'essentiel. L'équipement, quant à lui, est toujours aussi généreux (douche de pont avec réservoir en Polypropylène de 110 l, gonfleur électrique, feux de navigation, échelle de bain, quatre taquets inox, davier…), et peut se compléter à l'aide d'options bien ciblées (guindeau électrique, roll-bar avec taud de soleil ou T-top, mât de ski, table de pique-nique…). Sans en faire trop, le "nouveau" Led 750 GS, qui hérite de la mention "XL" s'avance à son tour comme un semi-rigide à la ligne élégante et à la facture soignée, mais sans ostentation. Voyons maintenant ce qu'il nous réserve à ses commandes…
Comme pour le 750 GS, l'essai du 750 GS XL s'est déroulé sur le Bassin d'Arcachon et dans les passes, et avec le même moteur, le Suzuki DF250. Le nouveau Led a gagné 30 chevaux sur sa fiche d'homologation pour ce qui est de la puissance maxi (300 ch contre 270), ce qui n'est pas déterminant à nos yeux, ses performances étant déjà très "suffisantes" avec le 250. Difficile de faire la fine bouche avec une pointe à plus de 47 nœuds (légèrement aidé par le courant) et des accélérations très consistantes : moins de quatre secondes pour déjauger et à peine plus pour passer de 0 à  20 nœuds ! Ces bons chiffres de mise en vitesse sont à mettre, au crédit du V6 Suzuki qui fait valoir sa forte cylindrée, mais aussi à l'équilibre du bateau (réservoirs bien répartis) qui déjauge quasiment sans se cabrer. Il pourrait même encore améliorer dans ces deux domaines avec une hélice d'un diamètre un peu plus grand, et d'un pas un peu plus court, car il manque environ 400 tr/min au régime maxi. Ces bons résultats de V-max et d'accélération débouchent logiquement sur des allures de croisière très satisfaisantes. Le Led 750 offre à son pilote une large plage de régimes pour choisir son rythme : de 18,5 nœuds (3 000 tr/min) à 35,6 nœuds (4 500 tr/min), il a l'embarras du choix !
Pas la moindre vague à l'horizon. Même pas au-delà des passes du bassin, où cherchant un restant de houle, nous revenons bredouilles de ces sauts qui nous permettent de juger du bon équilibre du bateau et de sa capacité à amortir les impacts en réception. A défaut de cela, le Led 750 efface le petit clapot avec aisance, sans résonance de coque ou de capots (bien que le chantier n'ait pas jugé bon de placer des joints de caoutchouc sur les coffres). Autre satisfaction, la docilité de ce grand semi-rigide familial qui enchaîne toutes sortes d'évolution avec une belle facilité : runs "super trimé" sans roulis ni perte de cap, virage sur l'aile (bien qu'il ne gîte pas beaucoup) avec trajectoires précises… Il n'y a que dans les virages très fermés qu'il est un peu moins à l'aise (sa gîte intérieure limitée, sans doute), mais rien de grave. La barre, très ferme à manier, n'aidait pas non plus…



photo Nautica Led 750 GS XL


photo Nautica Led 750 GS XL


photo Nautica Led 750 GS XL


photo Nautica Led 750 GS XL





CONCLUSION
Le patron de Bat Marine, Georges Pujolas, passionné de pêche sportive au large, apprécie aussi le montage bimoteur sur ce semi-rigide, notamment avec une paire de Suzuki 140 ch. Pourquoi pas, mais cela représente tout de même 10 000 euros€ de plus à l'achat pour des performances et un agrément qui ne seront peut-être pas équivalents... Pour notre part, le DF250 semble un très bon choix, et pour ceux qui ne sont pas fascinés par l'approche du chiffre symbolique de 50 nœuds, un 200 ch, voire un 175 ch, suffira à faire vivre cette carène bien disposée.




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