Essai Highfield Ocean Master 590 DL

Baroudeur polyvalent

Cet OM 590 DL présente une conception hyper polyvalente, avec en priorité une définition spartiate à même de séduire pêcheurs et plongeurs. Mais, grâce à certaines options, il peut aussi se transformer en bateau familial, offrant de nombreuses vraies places assises et une certaine convivialité. Sa carène, légère, se montre aussi vivante que performante.

Texte et photos Philippe Leblond


 16 090 € sans moteur
 5.9 m
 14
 40,3 nds avec Honda 135 ch 4T
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Essai paru le 12/01/2017



Dans la gamme pléthorique Ocean Master (16 semi-rigides de 3,50 m à 6,40 m), le 590 DL est le second plus grand par la longueur. Tous ces modèles à coque et pont en aluminium sont proposés, au choix, avec des flotteurs en PVC (du Valmex de chez Melher Texnologies) ou en Hypalon (de l'Orca de chez Pennel & Flipo), moyennant un supplément de prix, pour l'Orca, qui va de 1 300 à 3 500 €. Grâce au partenariat signé avec Honda, il y a quelques années déjà, ces bateaux peuvent être commercialisés sous forme de packages, à des tarifs compétitifs. L'importateur, Groupe YB, propose également des remorques (Sunway) et des packs électroniques (Lowrance).

*En mer*
Placé au plus près de la motorisation maxi (145 ch), compte tenu de l'alliance qui unit Honda et Highfileld, le BF135 procure à l'Ocean Master 590 DL des performances élevées et un tempérament sportif. On peut même dire que cette motorisation est un peu "too much" lorsqu'on veut utiliser toutes les ressources du 135 ch et qu'on est seul à bord. Dans ce cas de figure, dès 5 500 tr/min, le bateau commence à donner des signes d'instabilité latérale. Et en poussant plus les gaz, il devient difficile de contrôler le roulis qui va en s'amplifiant. Bien sûr, ce phénomène devrait s'atténuer grandement avec deux ou trois passagers supplémentaires… Ce qui nous fait dire que pour un programme de navigation en équipage réduit, il serait préférable d'opter pour un BF115, avec la garantie de dépasser les 35 nœuds en pointe, ce qui est déjà bien suffisant pour un semi-rigide de moins de 6 mètres et de moins de 500 kg.
Pour autant, ne boudons pas notre plaisir. Avec le 135 ch, l'OM 590 DL signe de beaux chronos que ce soit en accélération, avec un déjaugeage expédié en à peine plus de 3 secondes et un 0 à 20 nœuds départ arrêté en 4"7, ou en vitesse maxi, avec une marque GPS à 40,3 nœuds. De quoi profiter d'allures de croisière plutôt élevées (18,7 à 26,6 nds) dans la fourchette de référence allant de 3 500 à 4 500 tr/min. Avec l'assurance aussi de signer de bons rendements. Bien que nous n'ayons pu mesurer les consommations, cet ensemble devrait se montrer économique à l'usage, garantissant une autonomie qu'on peut estimer à environ 150 nautiques, à 18-20 nœuds. De quoi voir venir pour les ravitaillements...
Sur le plan pur du comportement, cet Highfield délivre de belles sensations de pilotage, avec une carène qui s'aère naturellement dès le déjaugeage et ne nécessite que peu de trim pour optimiser sa vitesse. En l'absence de gros clapot ou de houle, nous n'avons pas véritablement pu juger de son comportement marin, mais apprécier son tempérament vif et maniable. Un bémol néanmoins, concernant le comportement en virage, avec un début d'inscription normal, mais suivi d'un mouvement de redressement, voire de contre-gîte, lorsqu'on veut virer fort avec du gaz. Ce type de réaction est toujours désagréable et enjoint à une certaine prudence dans cet exercice, surtout dans les virages à gauche. Sinon, aux allures de croisière, l'équipage appréciera la discrétion sonore du Honda qui, même lorsqu'on monte en régime, fait entendre un timbre agréable.

*Au ponton*
La version DL (Deluxe), celle que nous avons eue à l'essai, se signale par un pontage arrière qui a le mérite d'offrir une cale technique et de rangement, mais qui complique l'accès sur l'arrière du bateau, pour utiliser une éventuelle échelle de bain. Par ailleurs, elle arborait des tubes en tissu Orca, sachant qu'elle est disponible à un prix inférieur (16 090 €) avec flotteurs en Valmex. Comme pour les autres Highfield, l'aluminium est le matériau exclusif, avec une coque, un pont et ses accessoires (console, leaning-post, banquette) faits de ce métal, qui s'avère plus robuste que le gel-coat, tant pour les déplacements à bord (pensez aux bouteilles de plongée ou aux caisses de pêche !), que pour échouer ou beacher sans arrière pensée.
Déporté à tribord, le poste de pilotage biplace ménage un large passavant à bâbord, sachant que sur un bateau de ce gabarit, une console centrée ne laisserait que deux étroits passages. Cette disposition sera appréciée des pêcheurs, notamment, qui pourront circuler facilement de part et d'autre de la console et profiter des espaces libres en avant ou en arrière du poste de pilotage (la banquette arrière ne figure pas dans la dotation standard). Par contre, avec cette dernière, ce sont trois places assises supplémentaires qui viennent s'ajouter aux quatre du leaning-post (deux) et du siège de console (deux). Au mouillage, toujours sans s'asseoir sur les flotteurs, on peut aussi s'installer à deux sur le coussin qui couvre le coffre de proue. La sécurité des déplacements à bord est assurée par des patches à motif "pointe de diamant" efficaces pour éviter les glissades sur l'alu mouillé. Mais, il est aussi possible de choisir (encore mieux !) des patches de mousse EVA dont l'aspect "lattes de teck", et l'amorti sont à la fois efficaces et plus agréables lorsqu'on est pieds nus.
Le poste de pilotage dispense une excellente position de conduite debout, en appui fessier, avec des commandes à bonne hauteur et un espace suffisant, entre la console (dont la face arrière effectue un retrait) et le leaning-post, pour qu'un barreur de haute stature opère à son aise. Par contre, du fait de la courbure de l'assise, de l'absence de repose-pieds et de l'éloignement des commandes, il est quasiment impossible de piloter assis… Le tableau de bord, comme le pilote et copilote, est bien abrité par le haut pare-brise, ceint d'une robuste main courante malheureusement trop proche de ce dernier pour offrir une bonne prise. Cette protection s'impose pour un semi-rigide dont la clientèle pratique essentiellement en Atlantique ou en Manche. Deux petites remarques concernant le dispositif de mouillage : le coffre avant qui sert de baille à mouillage aurait pu comporter une cloison pour séparer le rangement, un couvercle plus commode à ouvrir (obligation d'ôter la sangle fixant le coussin), et le davier un peu court pour éviter le ragage de la ligne sur le nez du bateau.
Pour ceux qui voudraient ajouter du confort, il est possible de "méditerraniser" le cockpit avec quelques options telles que la banquette arrière triplace (option montée sur notre bateau d'essai), le solarium, la table de pique-nique…



photo Highfield Ocean Master 590 DL


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