Essai Sea Rib's 670 Open

Pêcheur express

Non taxable et au gabarit routier flotteurs gonflés, ce semi-rigide à l’identité sportive a de quoi séduire les amateurs de pêche, de plongée ou de raid. Sa carène véloce et incisive est une machine à avaler les milles. Et avec sa robuste constitution, le 670 Open ne fait pas une fixette sur les bulletins météo. Ce n’est pas pour rien la meilleure vente de la marque en France…

Texte et photos Philippe Leblond


 26 000 € sans moteur (19 817 € coque nue)
 6.7 m
 12
 49,8 nds avec Suzuki 250 ch 4T
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Essai paru le 15/09/2017



Bien que n’ayant jamais été une colonie anglaise – et inversement - le Portugal, par l’entremise du chantier Sea Rib’s, fabrique une large gamme de semi-rigides (jusqu’à 18 mètres !) dont nombre de modèles font penser à ceux de l’école anglaise. Le 670 Open ne fait pas exception avec sa carène en V profond entourée de flotteurs de diamètre progressif et son cockpit planté d’une haute console et de sièges jockey à suspensions. Juste retour des choses, le chantier de Viana do Castelo autorise une antenne Sea Rib’s UK, basée à Cowes, à construire une partie de cette gamme sous licence…

*Au ponton*
Flotteurs gris à patches noirs, polyester noir, sellerie noire, supports de cannes en batterie, console haute arborant deux grands combos Humminbird Onyx, sièges jockey Coastal Pro à amortisseurs réglables et dosseret enveloppant… Le premier contact visuel avec le 630 Open Fishing ne laisse planer aucun doute sur la destination de ce semi-rigide… La navigation rapide vers des postes de pêche ou de chasse éloignés. Notre bateau d’essai est à l’évidence celui d’un fondu de pêche. Le propriétaire n’est autre que Kevin, accessoirement chef d’atelier chez Mécanique Marine du Golfe, société importatrice des Sea Rib’s. Il a multiplié les supports de cannes à pêche (13 au total !), a opté pour un vivier de 120 litres intégré au plancher (option à la demande sans supplément de prix) et pour un jet de rinçage avec pistolet servant à nettoyer le cockpit au retour des parties de pêche (celles dont on ne rentre pas bredouille !). Pour ne pas « taper » dans la batterie de démarrage du moteur, Kevin a installé une batterie de service qui alimente les équipements du bord et notamment l’électronique qui occupe une grande partie du tableau de bord, comme pour tout pêcheur moderne qui se respecte. Impossible de manquer les deux Humminbird intégrés, avec leurs écrans de 10 pouces, et entre lesquels la place était encore suffisante pour monter le combiné Suzuki et la hi-fi Fusion. Sur le module qui supporte les commandes (dommage ce volant type « barre à roue » qui dénote !) on trouve également une VHF fixe Navicom. Le levier de gaz sur boîtier pupitre est en position centrale et tombe bien sous la main droite, car une fois n’est pas coutume, la barre se trouve sur la gauche de la console, le copilote siégeant à tribord, une poignée inox bien placée à son intention. Manque la boîte à gants…

Le haut pare-brise protège bien des éléments, et sera apprécié à sa juste valeur lors des sorties hivernales. Par contre, la main-courante de console empiète sur des passavants qui ne sont vraiment pas généreux. Le coffre contremoulé qui se trouve dans la pointe peut, à la demande auprès de l’importateur adopter une cloison qui permettra de séparer le matériel à stocker, du mouillage. Discrète la delphinière présente un davier simple et un taquet axial, pas très commode car encaissé. Question places assises, le bateau d’essai possède, outre ses deux jockeys Coastal Pro (on peut aussi obtenir des X-Craft), deux petits sièges avec dossier, posés sur la cale technique de la poupe, juste devant le tableau arrière. Ce dernier est dépourvu de plate-forme de bain et d’échelle. Quand on est là pour pêcher, on n’est pas là pour se baigner, pas vrai ! Si cela ne suffit pas, il est toujours possible d’ajouter un ou deux jockeys, mais dans ce cas, on réduit sensiblement la surface disponible pour l’action de pêche, ou fixer un râtelier pour les blocs de plongée. Solidement construit (polyester monolithique avec renforts de coque en bois stratifiés sur les fonds, flotteurs en Orca 1 670 décitex), le Sea Rib’s arbore une finition simple mais soignée.

*En mer*
Etonnant ! Avec seulement 5 250 tr/min au compte-tours, manette dans le coin, ce Sea Rib’s frôle quand même les 50 nœuds… Considérant que nous n’étions que deux à bord avec 150 litres d’essence, il manque au bas mot 600 ou 700 tr/min (la fourchette motoriste va de 5 500 à 6 100 tr/min). Okay, le moteur est monté à + 7 cm et il entraîne une hélice de 24’’5, deux éléments plutôt favorables à la vitesse de pointe, mais on ne peut s’empêcher de penser que le 670 Open Fishing serait encore plus rapide avec une hélice un peu plus courte, à même de pouvoir exploiter toute la puissance du moteur à un niveau de régime supérieur… « La vitesse maxi n’est pas optimale, suite au démontage de mon lift, car je n’ai pas eu le temps de changer d’hélice. » plaide en effet Kevin... Bon, 49,8 nœuds, c’est tout de même loin d’être ridicule, et à cette allure le bateau qui amorce un roulis allant en s’amplifiant, au fur et à mesure que l’on monte le trim, n’est pas facile à contrôler. Comme nombre de clients de ce type de semi-rigides à carène sportive, Kevin est très attentif aux performances. En ce sens, la vitesse maxi est importante pour les sensations mais aussi pour les rendements de croisière qui en découlent. Et ceux que nous avons relevés, malgré cette hélice mal adaptée sont des plus économiques avec à 3 000 tr/min, soit à 25,6 nœuds, 1,02 mille par litre, et à 4 000 tr/min, à 37,9 nœuds, 0,92 m/l. Plus ou moins un mille par litre avec un 250 ch à ces allures-là, c’est vraiment remarquable. Voilà qui incitera certains pêcheurs ou plongeurs à faire des heures (moteurs) supplémentaires ! On notera qu’au plan des accélérations, bien qu’affublé d’une hélice à pas très long, le Sea Rib’s signe de bons chronos : 3’’9 pour déjauger, 4’’6 pour franchir les 20 nœuds.

Au plan du pilotage et du comportement, les impressions sont riches. Il y a bien sûr la sensation de vitesse et de glisse qui régale le pilote, avec un toucher de mer sportif, une carène vivante, sensible aux réglages de trim. Mais, concernant ce dernier point, il faut y aller gentiment, car lorsque le Sea Rib’s n’a plus grand-chose dans l’eau, il se met à rouler d’un bord sur l’autre. Il est possible de maîtriser ce mouvement jusqu’à un certain point, mais à la recherche des derniers dixièmes de nœuds, il devient difficile d’en garder le contrôle. Rassurez-vous, à bonne vitesse, même avec le vent (Force 3) et la mer par le travers (houle de près d’un mètre, agrémentée d’un gros clapot), le 670 Open garde fermement le cap, et reste droit sur sa quille. Nous avons pu apprécier son équilibre longitudinal en attaquant la mer de face et d’arrière. Sa carène en V profond passe en souplesse, avec autorité, témoignant au passage d’une belle rigidité. Même sensations positives dans les virages attaqués avec une grosse dose de gaz. La prise de gîte intérieure est franche (moins dans les virages à gauche sans doute à cause d’un montage décalée de 3,5 cm sur tribord pour contrer l’effet de couple), le grip aussi et les sorties de courbes énergiques, malgré l’hélice à pas long. Le potentiel entrevu avec le V6 Suzuki de 250 ch nous fait dire que le choix d’un 200 ch, voir d’un 175, ne trahirait pas l’identité de ce « pêcheur sprinter ».



photo Sea Rib's 670 Open


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