Ce semi-rigide grec possède l'une des carènes les plus rapides du marché. Son profil aiguisé, zébré de trois redans, fait merveille quand il s'agit de chasser le chrono. La conception réussie de son cockpit, combinant ergonomie pour les navigations rapides et confort pour les haltes ensoleillées, est un atout supplémentaire.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 9,05 m |
Largeur | 3,0 m |
Diam. maxi des flotteurs | 0 cm |
Nbre de compartiments | 0 |
Puissance maxi | 2 x 300 ch (441,6 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 2 x 150 - 2 x 200 ch |
Poids sans moteur | 1750 kg |
Rapport poids/puissance | 6,3 kg/ch (avec le moteur de l'essai) |
Nombre de personnes | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1670 décitex |
Capacité carburant | 450 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Technohull (Grèce) |
Importateur | Brugge Marine Center (Belgique) |
Droits annuels sur la coque | 178 € |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 455 € |
A l’image des constructeurs britanniques, le chantier grec Technohull produit des semi-rigides prioritairement tournés vers la performance. Du Sea Drug 688 (7,20 m) à l’Omega 41 (13,20 m), tous possèdent ce profil sportif, élancé, ceint d’un flotteur à diamètre progressif (plus mince à la proue qu’à la poupe) et des sièges ergonomiques pour naviguer à haute vitesse en confort et en sécurité. A la différence de l’école anglaise (surtout caractérisée par des semi-rigides spartiates) Technohull, en bon méditerranéen qu’il est, a ajouté un confort permettant de mieux profiter des mouillages « farniente » avec, sur le 909, deux solariums, une plate-forme de bain avec échelle, choses qu’on ne trouve que rarement sur les productions d’Outre-Manche. Embarquons sur ce coursier aux allures civilisées…
Au ponton
La ligne élancée du 909 nous est devenue presque familière depuis nos premiers essais Technohull, tant il vrai que le chantier grec cultive l’identité de gamme d’un modèle à l’autre. Une architecture à « l’anglaise », soit une coque d’offshore ceinte d’un flotteur en tissu Orca (Hypalon/Néoprène) et dotée d’un poste de pilotage où l’ergonomie est le souci premier, afin de mettre l’équipage dans de bonnes dispositions pour naviguer à haute vitesse en mer formée. Celui du SV 909 est un modèle du genre avec ses quatre bolsters avec assise à inclinaison réglable (manuellement) pourvue d’un amortisseur. Le dossier enveloppant assure un maintien latéral appréciable en virage rapide de même que les deux poignées inox situées derrière le dossier de chacun des sièges. La console de pilotage n’est pas en reste avec sa façade postérieure en retrait, afin d’éviter de se cogner les genoux, et ses deux cale-pieds superposés, pour la conduite assis ou debout. Autre bon point, les deux petites mains courantes destinées au copilote, offrant de bonnes prises pour se tenir lors des impacts à plus de 50 nœuds. Au demeurant, les commandes (volant et leviers) sont parfaitement disposées et le module supérieur du tableau de bord autorise l’intégration de la centrale de navigation et des instruments Mercury en bonne place, tandis que le pare-brise enveloppant assure la déflexion du puissant courant d’air à haute vitesse. Aux quatre bolsters du poste de pilotage s’ajoutent les quatre places de la banquette ergonomique qui occupe toute la largeur du cockpit à l’arrière et le siège moulé sur la face avant de la console. Ce qui porte à neuf le nombre de vraies places. Il est encore possible d’asseoir trois passagers sur chaque flotteur, ces derniers ayant la possibilité de se tenir aux mains courantes.
A bord du SV 909, on a pensé confort pour la navigation, mais aussi pour les escales. A commencer par les deux solariums, vraiment grand à la proue (192 x 155 cm), plus petit à la poupe (68 x 187 cm). Celui du l’avant possède un élément amovible qui permet de gagner de la surface au sol pour les déplacements. Ces derniers n’ont pas été négligés avec deux larges passavants (2 x 44 cm), une delphinière qui permet d’embarquer par l’étrave, sans oublier la plate-forme de bain qui renferme l’échelle côté bâbord. La douchette apporte une note d’agrément supplémentaire, bénéficiant d’un généreux réservoir d’eau douce de 100 litres. Pour en terminer avec le confort, impossible de ne pas souligner la capacité de rangement, avec plusieurs coffres de belles dimensions (trois à l’avant, un sous la banquette arrière), sans oublier l’impressionnant volume exploitable dans la console, via l’ouverture frontale (un WC optionnel peut y être installé). Par ailleurs, le mouillage bénéficie de deux coffres l’un pour l’intégration du guindeau électrique, l’autre accéder à l’ancre, à poste dans son écubier d’étrave. L’accastillage propose quatre taquets fixes en inox et un imposant mât de ski, très bien aussi pour le wakeboard, avec son point de traction haut placé.
En mer
Claquer 56,5 nœuds de V-max avec deux Verado de seulement 175 ch pour plus de 2 500 kg dans les conditions de notre essai, c’est tout simplement exceptionnel. Cela laisse envisager une vitesse de pointe stratosphérique avec la puissance maxi que peut accepter cette magnifique coque, soit 2 x 300 ch. Rappelons au passage les 66,9 nœuds obtenus au même endroit, il y a quatre ans, sur un Technohull Sea DNA 999 avec 10,30 m, environ 500 kg supplémentaires et 2 x Verado 225 ch… Avec 600 chevaux, les 70 nœuds devraient être largement à la portée du SV 909 ! Vous l’aurez compris à l’aune de cette petite démonstration, nous sommes en présence d’un semi-rigide étudié pour les navigations (très) rapides, capable de se contenter d’une puissance modeste eu égard à son gabarit. Avec six kilos par cheval - un rapport poids/puissance peu favorable - il se permet de signer des rendements qui sortent du lot, avec notamment 0,63 mille par litre au régime économique de 3 500 tr/min. Ce ratio est assorti d’une vitesse de 27,7 nœuds, allure à laquelle sa carène héritée de celle du 888 mais dotée d’un redan supplémentaire (trois au total) et plus profond, commence tout juste à vivre. Sachez par ailleurs que la monte de notre essai n’est pas la puissance minimale proposée par le chantier grec qui propose le 909 en monomoteur à partir de 300 ch ou en bimoteur à partir de 2 x 115 ch ! Une version in-board (mono ou bimoteur) est également disponible (de 220 à 370 ch).
Le triple redan qui barre la moitié arrière de la carène est donc l’une des causes de cette vélocité. Lors du déjaugeage, accélérateurs poussés à fond, le Technohull se cabre à peine et « monte » littéralement sur l’eau, ses flotteurs ne touchant plus celle-ci. Voilà qui contribue aussi à l’efficacité de la glisse… Contrairement à la vitesse, le chrono de déjaugeage n’est pas bluffant, de même que celui du 0 à 20 nœuds. Trois raisons à cela malgré la bimotorisation : une puissance modérée, un montage des moteurs élevé (+ 7 cm) et des hélices à pas très long, favorisant la vitesse. Il va de soi qu’avec plus de chevaux, les accélérations feront un bon en avant. Notre essai s’étant déroulé sur le canal Beaudouin, devant les installations de l’importateur, Brugge Marine Center, nous n’avons pas pu juger du confort de passage de la carène, le plan d’eau étant très calme, sauf à croiser quelques sillages avalés sans heurts. Parfaitement installé aux commandes, le pilote peut laisser libre court à ses sensations de vitesse. Il apprécie également les réactions franches et la précision de la carène qui navigue très à plat. A l’exception toutefois d’un comportement perfectible en entrée de virage rapide, où le 909 a tendance à se redresser sur sa quille et à déraper. Il conviendra, comme avec la plupart des carènes à redan de faire un usage précis et modéré du trim. Autre petit reproche, les vibrations des moteurs à bas régime, malgré les hélices à quatre pales… Pour le reste, comment ne pas apprécier cette impression de glisser vite et sans effort, avec la sonorité contenue des Verado, à des allures de croisière rapides ?
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | 9.00 Pro | Prime Nine 41 | 900 |
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Marque | Ribcraft (Grande-Bretagne) | Ribeye (Grande-Bretagne) | Solent (Grande-Bretagne) |
Imporlation | Concar'Nautic (56 - Concarneau) | Directe chantier | Lorient Marine (56 - Lorient) |
Longueur | 9,00 x 3,00 m | 9,40 x 2,76 m | 9,00 x 2,70 m |
Nb de personnes | 14 | 0 | 12 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 42 600 € (sans moteur) | 00 | 00 |
Vitesse maxi | 56,5 nds à 6 000 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 41,2 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 27,7 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 5,2 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 4,9 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 12,1 nds à 2 100 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 44 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 255 milles |
Hélice de l'essai | Revolution 4 - 14''5 x 25'' inox 4 pales |