Sorti en 2012, et longtemps paré du statut de vaisseau-amiral de Capelli, le T44 apparaît depuis le lancement du T50, il y a quatre ans, au deuxième rang de la série « Luxury Line ». Cette lignée, c’est celle des maxi RIBs du chantier italien. Elle comporte deux autres modèles, les T38 et T40. En sa qualité de « doyen » des semi-rigides haut de gamme de Capelli, le T44 vient de se voir appliquer quelques modifications et une motorisation d’une puissance légèrement supérieure (+ 75 ch) en comparaison du modèle que nous avions essayé deux ans plus tôt. En l’occurrence, le T44 reçoit une évolution du fameux V8 XTO de 425 ch, poussé à 450 ch. Et comme il ne faut pas manquer de puissance sur un semi-rigide de ce gabarit (13,10 m et près de 10 tonnes en ordre de marche), ce sont trois XTO 450 qui investissent son tableau arrière !

Au ponton

Tel quel, avec ses dimensions généreuses (homologation 18 personnes, deux cabines et quatre couchages) et ses performances de haut niveau (55 nœuds lors de l’essai !) ce T44 réunit de sérieux atouts pour durer encore dans la sphère des semi-rigides très haut de gamme. Bien que doté d’un physique toujours avantageux, il a subi quelques légères retouches d’ordre esthétique dans ses emménagements. A l’extérieur les modifications sont un peu plus visibles : hard-top rallongé, dossiers de la banquette arrière en U rehaussés, mains courantes du solarium rallongées, plage de bain majorée, sellerie « tropicalisée » (assemblage par thermo-soudures), planche de bord plus spacieuse pour intégrer des combinés GPS-traceur-sondeur à écrans plus grands et les commandes du Helm Master EX dernière version. 

Parmi les évolutions apportées au T44, la plus appréciable est sans aucun doute l’agrandissement de la plateforme de bain, laquelle était vraiment exiguë sur l’ancien modèle. Il est vrai qu’elle sert de chaise-moteur aux imposants V8 japonais dont le graphisme revu les rend encore plus agressifs et qualitatifs. Les deux vastes solariums seront pris d’assaut par les « adorateurs » du soleil, tandis que les épicuriens apprécieront de se restaurer sur la grande table en teck en prise directe avec la kitchenette bien équipée, confortablement assis sur la banquette en U du carré. De quoi passer de belles heures au mouillage, d’autant que, parmi les options, Capelli propose deux grands tauds tendus par des perches en fibre de carbone afin d’ombrager ce qui doit l’être.

Quelques marches plus bas, on découvre l’univers « nocturne » du T44, comprenez par-là les cabines et leurs couchages. Deux couchettes doubles, dont la principale, située dans l’étrave, et celle des invités (ou des enfants) sous le cockpit, avec un accès moins commode et une hauteur qui ne permet pas de se tenir debout. Entre les deux, une salle d’eau apporte tout le confort requis pour les petites croisières, en l’occurrence une cabine de douche (hauteur 1,82 m). L’air climatisé est proposé en option.

En mer

Pour ce qui est du comportement et des performances, difficile d’établir de vraies différences avec la version 3 x 425 ch essayée en 2021. Il y a quelques années, le T44 était gratifié d’une vitesse maxi de 45,5 nœuds avec 3 x 300 ch, puis de 52,1 nœuds avec 3 x 425 ch… Cette fois-ci, fort de ses nouveaux trois XTO de 450 ch, le T44 a vu son GPS afficher 54,9 nœuds, à grand renfort de trim positif, il va sans dire. Plus de 100 km/h pour ce RIB XXL, cela marque les esprits ! Mais, tout aussi parlantes sont les allures de croisière qui de 3 000 à 4 000 tr/min offrent des rendements (de 0,17 à 0,20 mille par litre) relativement économiques eu égard à la puissance installée (1 350 chevaux !) avec des vitesses allant de 20,3 à 35,6 nœuds. Sachant qu’en cas d’urgence, il sera toujours possible de pousser les gaz à 5 000 tr/min pour croiser à 46,6 nœuds sans pour autant surconsommer (au-delà la consommation s’envole)… Au meilleur rendement, à 3 500 tr/min, on appréciera l’autonomie : 183 milles. De quoi espacer les stops à la pompe…

Des V8 au niveau sonore plus discret

Malgré ses 25 chevaux supplémentaires et un couple supérieur, bien que la cylindrée soit restée la même, le nouveau XTO n’a pu faire mieux que son aîné en accélération avec des chronos un peu moins bons : 8’’2 pour déjauger, 7’’2 pour un 0 à 20 nœuds départ arrêté. Par contre, le niveau sonore, annoncé moins élevé par Yamaha Marine, semble effectivement plus discret, et ce à tous les régimes. Mais là où c’est le plus sensible, c’est lors des manœuvres au joystick, avec des inversions de marche (avant-arrière/arrière-avant) très lissées, moins saccadées qu’auparavant, et donc moins bruyantes. Ajoutons que le Helm Master s’est vu doter d’une nouvelle fonction permettant de connecter la commande de joystick au propulseur d’étrave, cette prouesse technique ayant pour but de simplifier le travail du pilote. Par ailleurs doté d’un alternateur plus puissant, il est à même d’alimenter un grand nombre d’équipements simultanément. Autre amélioration, une meilleure traction en marche arrière pour faciliter les manœuvres au port, sans oublier un système de relevage semi-automatisé du moteur au mouillage : une double pression sur le bouton et le moteur se relève jusqu’à sa position haute, sans qu’il soit besoin de maintenir la pression sur le bouton.

Très stable en termes d’assiette et de tenue de cap, le T44 ne se ressent pas de cet accroissement de la puissance et, comme avec les 425 ch, ne donne aucunement la sensation d’être surmotorisé. Par contre, en raison de son gabarit (masse et longueur), il ne se montre pas aussi maniable et réactif que ses petits frères, les T38 et T40. Il obéit néanmoins au doigt à l’œil avec un comportement très sécurisant, même dans les virages pris pleins gaz.