Essai Brig Navigator 700 NU

Boosté au lift !

Polyvalent par son aménagement de cockpit, le Navigator 700 se signale surtout par des performances élevées, une autonomie hors normes et un confort en navigation qui justifient son appellation. Oui, ce semi-rigide est d’abord fait pour naviguer. Et avec un moteur sur lift, le pilotage est à l’honneur !

Texte et photos Philippe Leblond


 32 108 € sans moteur
 6.99 m
 12
 48,5 nds avec Suzuki 200 ch 4T
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Essai paru le 20/01/2017



Le 700 est le plus grand des trois modèles de la série Navigator qui comprend aussi un 5,70 m et un 6,10 m (voir essai du 610 sur pneumag.com). Dans la gamme du chantier ukrainien, les Navigator sont les semi-rigides de type baroudeur, s’intercalant entre les Eagle, modèles « tout confort » et les Falcon qui constituent l’entrée de gamme (4 m à 5,70 m). Essayé sur la Seine, mais sur un plan d’eau clapoteux, le Navigator 700 nous a séduit par ses performances élevées et son pilotage avec, il est vrai, un powerlift qui apporte un plus confirmé par nos mesures.

*Au ponton*
Tubes noirs à patches gris, accastillage noir mat, sellerie grise… On ne peut pas dire que le Navigator 700 annonce la couleur, mais c’est tout comme. Celle d’un semi-rigide de baroud ? Sans doute, mais de baroud familial, alors ! Il suffit de considérer le nombre de vraies places assises pour s’en convaincre. Trois sur la banquette arrière, quatre sur le leaning-post, qui offre deux fois deux places avec ses sièges biplaces dos-a-dos, sans oublier les deux du siège sur l’avant de la console de pilotage et, au mouillage, deux de plus sur le coussin logé dans l’étrave. Soit 11 places sans utiliser les flotteurs. Et en standard (!) la banquette arrière faisant partie de la dotation de série. Par contre, dans l’optique d’un usage familial, où farniente et baignade sont deux activités reines, la configuration de la poupe n’est pas idéale pour accéder à l’échelle de bain, malgré le mât central porte-feux et antennes en lieu et place d’un encombrant roll-bar. La douche de pont figure parmi les options de même qu’un solarium et un bimini, accessoires fortement appréciés dans ce cadre. Manque simplement la table de pique-nique…

Autre remarque, sur l’aménagement du plan de pont, le choix d’un poste de pilotage déporté sur tribord. Une bonne idée, mais compte tenu de la largeur d’un poste biplace (ce qu’est vraiment celui du Navigator 700), le passavant unique (à bâbord) n’est pas très généreux. Les quelques coffres présents à bord, facilement accessibles, devraient suffire à engloutir l’équipement d’un équipage de six à sept personnes, nombre qui correspond au gabarit de ce 23 pieds. Par contre, le chantier devra remédier à l’absence de vérins ou ressorts pour maintenir ouverts les couvercles… Trois autres bons points pour achever cette visite : la position de conduite, debout et assis (assises de sièges relevables), le tableau de bord spacieux (on peut sans problème encastrer les options désirées) et le pare-brise, qui apporte une protection efficace.

*En mer*
Ce n’est pas en mer que nous avons pu tester ce Navigator 700, mais sur la Seine, qui le jour de notre essai présentait un clapot désordonné nous permettant d’entrevoir les vraies qualités de cette carène, à la fois bien équilibrée et passant en souplesse, même à vitesse élevée. Au-delà de la vitesse pure, la performance la plus notable de ce semi-rigide s’avère être l’autonomie. Sans relevé de consommations, il est difficile de vous donner un chiffre précis, mais nos références nous permettent de la cerner assez précisément. Le chantier ayant opté pour un énorme réservoir (340 litres !), et compte tenu de la sobriété du « nouveau » Suzuki DF200 quatre cylindres, elle devrait s’établir à plus de 300 milles au meilleur rendement, à 3 500 tr/min très certainement, soit à environ 20 nœuds. Un record dans la catégorie, obtenu par la combinaison de la grande capacité en carburant et du bon ratio distance parcourue/essence consommée, où le poids assez contenu du Navigator (seulement 700 kg sans moteur pour 7 mètres) a aussi sa part, sans oublier l’apport du lift qui fait grimper les rendements (mais plutôt dans les régimes élevés).

A propos de powerlift, un accessoire « pointu » que l’on trouve en général sur les bateaux de sport ou de compétition, il s’agit d’une platine mobile fixée au tableau arrière sur laquelle vient se poser le moteur. Son réglage (vertical) par dispositif hydraulique commandé électriquement à partir du tableau de bord, permet de faire varier le niveau d’immersion de l’hélice, en lui conservant un axe de poussé le plus horizontal possible. Car la montée du lift vient, en partie, se substituer à celle du trim. Ainsi, pour obtenir une poussée optimale, il n’est pas besoin de trimer beaucoup. Nous l’avons bien constaté à bord du Navigator 700, avec une vitesse de pointe à 48,5 nœuds, lift relevé. Avec un lift au neutre (grosso modo avec un moteur à hauteur « standard »), moteur trimé, la V-max chute à 43,7 nœuds. Et les rendements avec, bien sûr, sachant toutefois que l’apport en performance du lift intervient surtout dans les régimes élevés. Donc, le gain en économie de carburant sera surtout sensible au-dessus des allures de croisière.

Autre aspect sympa du lift, le relief qu’il donne au pilotage, incitant le pilote à chercher la bonne combinaison entre la hauteur du moteur (lift) et son inclinaison (trim). Un réglage fin qui s’avère ludique et gratifiant lorsqu’on obtient le bon dosage, le juge de paix étant d’abord la vitesse GPS. Attention toutefois de ne pas monter le lift trop haut, au risque de faire baisser la pression d’eau de refroidissement, même si une alarme sonne pour vous en avertir. Il y a aussi l’équilibre du bateau. Lorsqu’on atteint un réglage limite, sur certains bateaux, l’équilibre général devient critique. Avec un réglage de lift déjà bien haut, le Navigator 700 conserve un équilibre exemplaire. Ce qui nous fait dire qu’on pourra, sans arrière-pensée, opter pour la puissance maxi autorisée (225 ch). Dans les virages aussi, le Navigator 700 s’est montré sûr et efficace (à condition de rebaisser le lift, bien sûr), de même qu’en accélération, comme le montrent les chronos obtenus au déjaugeage et de 0 à 20 nœuds. Bref, un bilan dynamique très positif pour ce Brig qui allie performance, plaisir de pilotage, et confort en croisière.



photo Brig Navigator 700 NU


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