Essai Ranieri Cayman 23 Sport Touring

Une entrée convaincante

Pour le lancement (réussi) de son premier semi-rigide, l'expérience du chantier Ranieri a parlé. Nous avons pu apprécier la pertinence de son plan de pont, sa réalisation de qualité, ainsi que ses performances élevées. En revanche, côté sensations de pilotage, nous sommes un peu restés sur notre faim…

Texte et photos Philippe Leblond


 34 400 € sans moteur (tarif 2016)
 7.1 m
 15
 44 nds avec Suzuki 175 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 106 Mars/Avril 2015



Si ce chantier de Soverato (extrême sud de l'Italie) fait ses débuts sur la scène "pneumatique", il y aura bientôt 50 ans qu'il fait partie du décor dans la plaisance motorisée. Spécialiste de la coque ouverte, il a progressivement étendu sa gamme à une trentaine de modèles rigides de 5 à 9 mètres. Quelques uns de ces bateaux partageant la même carène, il n'est pas totalement surprenant que la famille Ranieri ait décidé d'une déclinaison en semi-rigides. C'est ainsi qu'au dernier Salon de Gênes (puis à Paris), il a exposé d'emblée quatre premiers modèles gonflables ! Le 23 Touring de notre essai, le plus ambitieux d'entre eux, domine ce début de gamme qui comporte un 19', un 21' et un second 23', identique à un détail près : la console du Sport Touring est plus volumineuse et peut abriter un WC optionnel.
Entre ces quatre nouveaux semi-rigides, l'effet de gamme est d'autant plus marqué qu'ils partagent, outre la même ligne et le même graphisme de flotteurs, certains accessoires : même console et même leaning-post pour les 21 et 23 Sport, même siège pilote, même delphinière et mêmes plats-bords pour les quatre. De quoi jouer au jeu des sept erreurs ? Plus sérieusement, l'intérêt réside dans une économie d'échelle pertinente pour le constructeur. De fait, les prix de ventes s'avèrent plutôt bien placés pour ce secteur du semi-rigide équipé… Pour les flotteurs de ses semi-rigides, dont la confection est confiée à un sous-traitant du nord de l'Italie, Ranieri a retenu le tissu Orca (type Néoprène/Hypalon) en 1 300 ou 1 670 décitex, un gage de sérieux. Pour la France, la commercialisation s'effectuera sous forme de packages chez les concessionnaires Honda, mais les Ranieri seront aussi proposés par d'autres revendeurs, la marque du moteur étant libre.
Notre essai ayant eu lieu dans le cadre du Salon de Gênes, avec un Suzuki 175 ch, nous ne pouvons pas trop nous projeter quant aux performances du 23 Sport Touring avec un Honda 175 ch. On peut penser que la légèreté du Suzuki (- 52 kg) pourrait compenser son déficit de cylindrée (- 604 cm3)… Quoi qu'il en soit, les performances avec ces deux moteurs ne devraient pas être très éloignées. A l'issue de nos mesures, nous avons eu la bonne surprise de relever une V-max à 44 nœuds et des accélérations tout à fait convaincantes : 3"3 pour déjauger et 4"8 pour franchir les 20 nœuds. Ces trois chiffres sont vraiment intéressants compte tenu du gabarit du 23 Sport Touring, dont la longueur dépasse les sept mètres et le déplacement, en ordre de marche, approche les 1 200 kg… D'autant plus que son tableau arrière peut accueillir jusqu'à 250 chevaux (en monomoteur) ! Aux régimes de croisière, les rendements du DF175 devraient donc se montrer économiques (nous n'avons pu relever les consommations), surtout à 3 500 tr/min, où à 19,3 nœuds on devrait pouvoir compter sur un débit d'environ 16 litres/heure, synonyme d'une autonomie d'environ 220 milles. De quoi espacer la corvée du ravitaillement dans les marinas toujours encombrées en été…
Avec le DF175, le comportement du Ranieri reste serein, même au régime maxi et avec une bonne dose de trim positif. Le léger roulis qui s'amorce reste facile à maîtriser, et la tenue de cap demeure rigoureuse. Par ailleurs, il se montre assez confortable dans le clapot moyen et peu sensible aux changements de secteurs de mer (face, travers, trois-quarts). Quelques passages en mode sportif sur un sillage de yacht d'environ 80 cm ont démontré une assiette bien équilibrée et une bonne rigidité structurelle lors des impacts, bien absorbés par la quille au V prononcé. Par contre, dans la retombée, la carène a tendance à "bourrer" un peu dans le creux de la vague, subissant un léger coup de frein, là où l'on aimerait qu'elle se relance à la remise de gaz… Par ailleurs, en virage "attaqué", le 23 Sport Touring vire sans appétence. L'inscription manque un peu de naturel, même s'il reste précis dans sa trajectoire, conserve un bon grip et une bonne motricité lorsqu'on braque sévèrement.



photo Ranieri Cayman 23 Sport Touring


photo Ranieri Cayman 23 Sport Touring


photo Ranieri Cayman 23 Sport Touring


photo Ranieri Cayman 23 Sport Touring


Au ponton
Dès le premier coup d'œil, le 23 Sport Touring produit un effet positif. Le soin apporté à sa construction et à sa finition est évident. Et puis, le plan de pont témoigne d'une belle maîtrise des espaces, avec des déplacements qui se font assez facilement en dépit de la présence des équipements de confort, que ce soit en avant de la volumineuse console, où le strapontin fixé sur la face avant de celle-ci facilite le passage, ou encore le passage latéral arrière vers la plate-forme de bain. Les deux solariums de belles dimensions, seront particulièrement sollicités au mouillage, quatre personnes pouvant s'y prélasser confortablement. Les dames apprécieront aussi le WC (option) situé dans la console (hauteur intérieure 1,40 m). Et le rangement n'a pas été oublié, avec des coffres nombreux et généreux, de même que la tablette de pique-nique qui se déploie au dos du leaning-post.




En mer
Le niveau de performance avec 175 ch, une puissance encore éloignée du maxi autorisé, nous a surpris. Il serait même possible, à condition de ne pas naviguer à plus de demie charge, d'opter pour une puissance inférieure. Avec un 135 chevaux, le 23 Sport Touring serait encore à son avantage. Par contre, les sensations de pilotage, déjà en demi-teinte, sembleraient encore plus soft. Mais, il est n'est pas impossible qu'avec la motorisation maxi (Honda 250 ch) le 23 Sport Touring, qui bénéficiera d'un rapport poids/puissance de semi-rigide de compétition (3,9 kg/ch), modifie cette première impression. De quoi attiser notre curiosité… L'essai que nous avons pu faire du 23 Sport (un poil plus léger) propulsé par un Evinrude G2 200 HO, nous en a donné un aperçu, avec à la clé une vitesse maxi de 47,8 nœuds, et en eau douce !




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