Essai Salpa Soleil 30

Pour l’été et au-delà !

Pas avare de surface de bain de soleil, le nouveau Salpa mérite bien son nom. Mais, doté d’une confortable cabine et d’un poste de pilotage bien protégé il n’est pas seulement estival, il permet également les sorties par temps frais. Elégant, habitable, rapide et marin, il donne des envies de croisière !

Texte et photos Philippe Leblond


 145 200 € sans moteur
 9.1 m
 14
 44,0 nds avec 2 x Yamaha 200 ch 4T
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Essai paru le 27/09/2023

Fiche technique

Longueur 9,1 m
Largeur 3,21 m
Diam. maxi des flotteurs 65 cm
Nbre de compartiments 0
Puissance maxi 450 ch ou 2 x 250 ch (368 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 2 x 175 ch à 2 x 250 ch
Poids sans moteur 2200 kg
Rapport poids/puissance 6,6 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 14
Couchage 2
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 400 l
Catégorie CE B
Constructeur Salpa (Italie)
Importateur Soleil Bleu Yachting (13 – La Ciotat)
Droits annuels sur la coque exonéré
Droits annuels sur le(s) moteur(s) exonéré



Ce nouveau modèle qui vient s’inscrire dans la gamme Soleil du chantier italien n’est pas, malgré ses 30 pieds, le plus grand de ses semi-rigides. Il se place en troisième position derrière le 42 et le 33 pieds, eux aussi dotés d’une cabine. Mono ou bimoteur, il impressionne avec sa largeur et ses flotteurs de fort diamètre, mais surtout son étrave bien défendue grâce à une « teugue », cette courbe qui monte vers l’avant pour dégager l’étrave afin de lui donner un caractère hauturier, un concept introduit dans le monde du semi-rigide par un autre constructeur italien : Marlin Boat. Cette ligne particulière a aussi pour avantage d’engendrer un volume supérieur dans la partie avant du bateau. Voyons cela de plus près…



 



Au ponton



Que ce soit pour son plus petit modèle (5,99 m) ou son vaisseau amiral (12,75 m) Salpa se fait un devoir de soigner la construction et les finitions. Ce Soleil 30 ne fait pas exception et flatte le regard au premier coup d’œil. Silhouette harmonieuse malgré le volume habitable, guideau et ancre intégrés à l’étrave, superstructure profilée, flotteurs à l’assemblage impeccable, élégante sellerie matelassée, accastillage inox généreusement distribué, gel-coût brillant et uniforme, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur (cabine comprise)… De quoi fréquenter sans complexe les marinas huppées. 



 



Nous accédons à bord via deux longues plateformes communicantes, revêtues, comme le pont, de teck synthétique. A bâbord, l’échelle intégrée et la douchette alimentée par un réservoir d’eau douce de 70 litres (un peu juste pour un bateau de cette catégorie), à tribord une prise de quai évitant de tirer sur les batteries du bord lorsqu’on est au port. La banquette arrière est en forme de U, mais ne peut accueillir que cinq convives autour de la table de pique-nique. Les semi-rigides de cette longueur offrent généralement une ou deux places supplémentaires… Détail pratique, la table est intégrée au plancher et sert aussi de complément de bain de soleil (148 x 188 cm). L’endroit est néanmoins convivial et confortable avec le concours d’un bloc-cuisine bien équipé : évier moulé recouvert d’une planche à découper, réchaud à gaz, frigo et placards. Poursuivons en nous rendant sur le pont avant, en montant deux marches suivies de passavants assez pratiques (25 cm de large) et bien sécurisés par les mains courantes qui longent la console. La quasi intégralité du pont est recouverte d’un grand matelas de bain de soleil (231 x 188 cm) qui remonte sur la superstructure, permettant de s’adosser. Ce dernier comporte une découpe amovible pour laisser passer la lumière du capot de pont de la cabine.



 



Autre temps fort de la visite, justement : la cabine ! Une fois ouverte la porte coulissante, on descend trois marches pour constater la clarté du lieu. La lumière pénètre en abondance par les vitrages latéraux de la console et le capot de pont. Pas de vaigrage sur les flancs ni le toit, mais un gel-coat lumineux qui réfléchit l’éclairage et ne demande pas d’entretient spécifique… La couchette double (188 x 155 cm) possède un élément central amovible faisant office de table pour un petit carré intérieur qui sera apprécié en cas de météo dégradée. Le petit meuble situé en bas de la descente sur bâbord peut accepter quelques effets personnels, mais il manque toutefois une penderie. Pour confirmer son aptitude à la croisière, le Soleil 30 dispose d’un beau cabinet de toilette avec hauteur sous barrots (167 cm), lavabo, WC marin et douche. Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur, on note cependant une capacité de rangement limitée dans le cas d’un équipage nombreux.



 



N’oublions pas de saluer les efforts du constructeur napolitain afin d’offrir un poste de pilotage à l’ergonomie plutôt bien étudiée pour le pilote et le copilote, bénéficiant tous deux de la demie assise redevable, appréciable lorsque l’on navigue debout en mer formée. Les commandes sont placées à bonne hauteur et distance. Ce qui est moins le cas quand on navigue assis (volant et levier éloignés, cale-pieds trop bas)… Le champ de vision est respecté avec un pare-brise légèrement fumé et sans cadre. Malgré la porte de cabine qui restreint la place disponible pour le tableau de bord, bien étudié, ce dernier s’avère suffisamment spacieux et bien équipé : combiné Garmin à écran 12 pouces, afficheur multifonctions du Yamaha Helm Master, support pour une VHF portable ou un téléphone, joystick du propulseur d’étrave, nombreuses commandes électriques à portée de main, stéréo Fusion… sans omettre l’indispensable vide-poches, qui passe souvent à l’as, même à bord de semi-rigides encore plus grands. Précisons que le guideau électrique (livré de série) dispose, outre sa commande au tableau de bord, d’une seconde commande à l’avant, actionnable au pied. Le guideau et l’ancre sont dissimulés sous le pont et flanqués de deux robustes taquets fixes. Ceux de l’arrière sont hélas repliables (hiloires) ou rétractables (plateformes), deux systèmes qui peuvent mettre vos doigts en danger !



 



 



En mer



Notre essai, effectué en baie de Cannes par un temps clément, nous a tout à fait convaincu des aptitudes dynamiques du nouveau Soleil 30. Une légère houle résiduelle (environ 70 cm) nous a permis d’apprécier le parfait équilibre de cette carène barrée d’un simple redan à mi-longueur destiné à faciliter le déjaugeage et les relances lors des réceptions de saut de vagues. Le petit clapot et quelques sillages de vedettes croisés, ici et là, nous ont aussi permis de constater la souplesse de passage et le confort qui en découle, même à vitesse élevée. Cette bonne balance rend le Soleil 30 facile à prendre en main malgré la présence de deux Yamaha 200 ch sur le tableau arrière : déjaugeage rapide (3’’6) presque sans cabrer, bonne sensation de glisse, bonne sensibilité aux réglages du trim, absence de marsouinage et de roulis quelque soit le régime… Le dernier Salpa se montre à l’aise dans toutes les figures du pilotage, notamment en virage, quel que soit le rayon et le dosage des gaz, avec une inscription naturelle dans les deux sens (absence d’effet de couple grâce à la bimotorisation avec hélices en contrerotation), guidage précis de la carène, grip ferme et constant, relances moteur vigoureuses sans ventilation… Bref, tel quel, avec ses deux Yam cumulant 400 ch, l’ensemble bateau/moteurs est tout à fait convaincant. D’après nos sensations, il sera sans doute possible de monter la puissance maxi (2 x 250 ch) sans dégrader le comportement mais sincèrement, comme nous allons le voir, le niveau de performance très satisfaisant et en cohérence avec le programme du bateau ne le nécessite pas.



 



Oui, sans recourir aux 500 chevaux autorisés sur cette coque, 400 suffisent au Soleil 30 pour se montrer réactif et sûr, en deux mots plaisant à piloter. L’accélération fournit par les deux quatre cylindres japonais de 2,8 litres est musclée, avec de beaux chronos pour une unité qui dépasse les trois tonnes en ordre de marche : 3’’6 pour « s’extraire » de l’eau, reprise d’assiette comprise et une seconde de plus pour passer de 0 à 20 nœuds ! Que demander de mieux ? Le Soleil 33 ravira aussi les amateurs de vitesse avec 44 nœuds qui en valent sans doute 47 sans l’antifouling et les plus de deux mois passés à flot… Avec l’aide de son redan le Soleil 30 est capable de planer dès 14 nœuds (2 900 tr/min) ce qui laisse une belle latitude au pilote pour choisir son rythme de croisière. Et le meilleur rendement a la bonne idée de s’établir non pas à 3 500 tr/min mais à 4 000 tr/min, ce qui permet de bénéficier d’une allure à la fois rapide (26,2 nœuds) et économique, avec près d’un demi mille parcouru par litre consommé. Pas mal pour 400 chevaux ! A ce régime, l’autonomie est de 170 milles, de quoi bien profiter avant de devoir rejoindre un poste de carburant.



photo Salpa Soleil 30


photo Salpa Soleil 30


photo Salpa Soleil 30


photo Salpa Soleil 30


photo Salpa Soleil 30


photo Salpa Soleil 30





Qualité de réalisation        

Comportement        

Performances        

Equipement      

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix      

La ligne séduisante
La réalisation soignée
Le comportement sûr et les performances
Le carré/cuisine convivial
La cabine et sa salle d’eau
La position de conduite assis perfectible
La capacité de rangement restreinte
L’absence de penderie dans la cabine
Les taquets de la poupe

Face a la concurrence…

Modéle Tempest 900 WA Clubman 30 E-Motion 29
Marque Capelli (Italie Joker Boat (Italie) Mar.Co (Italie)
Imporlation Yamaha Motor France (95 - Saint-Ouen l’Aumône) Réseau de revendeurs 83 – Locavalaires
Longueur 9,50 x 3,30 m 9,50 x 3,28 m 8,90 x 3,30 m
Nb de personnes 18 16 18
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 196 420 € avec 2 x 250 ch 132?000 € (sans moteur) 168?060 € (sans moteur)
PERFORMANCES
Vitesse maxi 44,0 nds à 6 100 tr/min
Vitesse de croisière rapide 32,2 nds à 5 000 tr/min
Vitesse de croisière economique 26,2 nds à 4 000 tr/min
Temps de jaugeage 3,6 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 4,6 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 14,0 nds à 2 900 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 55,6 l/h à 4 000 tr/min
Autonomie en usage courant (estimation) 170 milles à 26,2 nds
Hélice de l'essai 3 pales inox