Essai Lomac 1100 IN

Quelle partition !

Splendide unité hauturière, l'amiral de la gamme Lomac nous avait déjà séduit l'an dernier en version in-board. Dépassant facilement 50 nœuds, sa déclinaison en motorisation hors-bord, avec deux gros V8 Yamaha, suscite un enthousiasme absolu !

Texte et photos Jacques Anglès


 159 000 € sans moteur (tarif 2016)
 10.88 m
 20
 52,6 nds avec 2 X Yamaha 350 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 83 Mai/Juin 2011



Dans la vie d'un journaliste nautique, certains essais portent la marque de l'exception. C'est le cas aujourd'hui pour le Lomac 1100 FB, armé de deux V8 Yamaha de 350 ch. Le constructeur italien avait déjà placé la barre très haute en lançant l'année dernière la version 'in-board" de ce luxueux croiseur (voir notre essai dans Pneu Mag n° 77). Cette fois-ci, la version "hors-bord" entre dans le club très fermé des "plus de 50 nœuds", avec un brio époustouflant. Commençons donc par le meilleur, l'essai en mer de ce superbe engin, dont les deux V8 ronronnent en nous attendant, avec une discrétion exemplaire. Je note en passant qu'embarquer depuis le quai est moins aisé que sur la version in-board, dotée d'une grande plateforme arrière dégagée, alors que les moteurs HB sur bracket ne laissent que deux plates-formes latérales plus modestes. Au poste de pilotage, la haute console qui abrite la cabine, n'entrave nullement la visibilité, ce qui facilite les manœuvres de port.
Larguez les amarres ! J'apprécie le propulseur d'étrave (en option) pour manœuvrer au centimètre entre les pontons très serrés de La Ciotat, mais au retour je rentrerai le bateau sans cette aide, la manœuvrabilité étant excellente avec les moteurs seuls (tout au moins par vent faible). Nous sortons du port au ralenti jusqu'à la limite des 300 m. Là, le festival commence ! Sous l'irrésistible poussée des V8 Yam, le 1100 IN déjauge en 4,5 secondes sans le moindre cabrage (un chrono de rêve pour une unité de près de 5 tonnes en ordre de marche), et continue sur un rythme d'enfer : 20 nœuds en à peine 5 secondes, avec des accélérations proprement stupéfiantes, et à tous les régimes. Il faut dire que les gros V8 japonais de 5,3 l, ont un souffle incroyable. À 35 nœuds, on a l'impression de se promener, dans un confort qui fera le bonheur des passagers. En pleine confiance, je continue à accélérer, ce qui vient confirmer les qualités dynamiques de ce grand fauve dans toutes les figures du pilotage : stabilité de route impeccable dans la houle, équilibre latéral et longitudinal sans faille, allégements (et même décollages) bien en ligne sur les crêtes à plus de 45 nœuds, inscription précise dans les trajectoires, accroche et motricité en virages, le tout servi par une direction précise qui permet de piloter "au cordeau". Le régal est total, avec, en cerise sur le gâteau, plusieurs runs à 52,6 nœuds. La carène démontre alors sa capacité à s'alléger, trim au maxi, en conservant une stabilité latérale irréprochable. Précisons que ces performances devraient encore s'élever avec des plaques anti-cavitation indemnes (celles de notre essai avaient été endommagées la veille par un choc). Bref, côté qualités dynamiques et performances, le 1100 IN mérite cinq étoiles sans aucune réserve. Le reste est à l'unisson, à commencer par la ligne, élancée et sportive, que ne vient déséquilibrer aucun arceau (les antennes sont montées sur un discret support inox, intégré à la main-courante de console – solution élégante). Classe et confort sont les atouts maîtres de cette unité qui fera la fierté de ses propriétaires. Le pont, vaste et bien organisé, propose deux immenses bains de soleil et six à huit places assises en navigation. On y circule aisément et en sécurité grâce au grand balcon avant et aux mains-courantes bien placées. Et au mouillage, le confort est assuré : un grand cabriolet ombrage tout le cockpit, s'installant et se rangeant en un tour de main, dans une gorge en périphérie du solarium arrière. Pour les repas, on dispose d'une cuisine (avec réchaud gaz, évier et frigo de 65 litres), au dos du leaning-post, et de deux tables amovibles, réglables en hauteur, qui peuvent accueillir six à sept convives. Quant à la cabine, elle est digne d'un vrai croiseur (hauteur sous barrots, lit king-size, cabinet de toilette spacieux) mais elle manque de rangements commodes pour les effets personnels. Sur la qualité de fabrication, il n'y a pas grand-chose à redire : le chantier, mené de main de maître par les Lo Manto père et fils, depuis sa création, fait valoir au mieux ses cinquante ans d'expérience, validés par 58 modèles en production. Le flotteur, réalisé en CR/CSM Orca de 1 670 décitex, est bien protégé à l'extérieur par un double liston. Il est livré en blanc avec un bandeau reprenant la teinte camel des selleries, qui contrastent élégamment sur l'impeccable polyester blanc. Ultime touche de classe, le fond de cockpit, les plates-formes de bain et le pont avant sont rehaussés de teck synthétique du meilleur effet (on peut s'y méprendre, et c'est sans entretien). Bonne note également pour l'accastillage standard, complet et de qualité supérieure. Tout y est : guindeau électrique avec double télécommande, ligne de mouillage et ancre inox, réseau d'eau douce (cuisine, cabinet de toilette et douche de pont), WC électrique avec cuve à eaux noires, deux échelles de bains escamotables, etc. Sans parler de bonnes idées, à l'exemple du coffre intégré sur toute la largeur du tableau arrière (parfait pour les amarres, les skis ou les cannes à pêche) ou des équipets en filets à l'intérieur des francs-bords, eux aussi très pratiques. Terminons par le volume exceptionnel des soutes avant et arrière. En plus du wakeboard et du matériel de plongée, vous pouvez même emporter vos vélos en croisière !



photo Lomac 1100 IN


photo Lomac 1100 IN


photo Lomac 1100 IN


photo Lomac 1100 IN





CONCLUSION
Peu d'unités donnent à ce point l'envie de mettre le cap au large, à deux ou en famille (un taud de camping ad hoc suffira pour convertir un des solarium en deuxième "chambre" spacieuse). Cette prestigieuse unité accumule les bons points sur tous les tableaux : beauté de la ligne, qualités marines, performances d'exception, confort au mouillage. L'autonomie, un peu juste pour de longues traversées, est le seul bémol de ce bilan au top. Certes, le budget n'est pas à la portée de tout un chacun, mais s'il vous convient, n'hésitez pas !




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