Essai Lomac 710 IN

Un classique toujours dans le coup

Restylé il y a six ans, ce semi-rigide familial, non assujetti aux taxes et transportable sur remorque flotteurs gonflés, conserve sa place au catalogue du chantier italien, grâce aussi à un plan de pont qui n’a pas pris une ride. Le comportement et les performances sont aussi encore d’actualité.

Texte et photos Philippe Leblond


 42 800 € sans moteur
 6.99 m
 16
 plus de 40 nds avec Mercury Verado 200 ch 4T
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Essai paru le 07/12/2017

Fiche technique

Longueur 6,99 m
Largeur 2,55 m
Diam. maxi des flotteurs 56 cm
Nbre de compartiments 5
Puissance maxi 200 ch (147,2 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 175 - 200 ch
Poids sans moteur 960 kg
Rapport poids/puissance 6,0 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 16
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 180 l
Catégorie CE C
Constructeur Lomac Nautica Srl (Italie)
Importateur Stelie Nautic + revendeurs
Droits annuels sur la coque exempté
Droits annuels sur le(s) moteur(s) exempté



Ce semi-rigide de la fameuse série familiale (IN) de Lomac n’est plus tout jeune… Toutefois, le lifting apporté au dessin du pont et de ses accessoires lui permet de faire bonne figure, même si l’imposante delphinière « plombe » un peu la silhouette. Habitable, convivial, ce moins de sept mètres sait se montrer généreux en places assises et espaces de circulation. De nombreuses options permettent aussi d’augmenter le niveau de confort au mouillage. Il profite également de la montée en qualité des productions du chantier milanais constatée depuis quelques années, avec une construction et une finition sérieuses. On ne voit gère que la sellerie, avec ses coussins minces et fermes, qui mériterait d’évoluer. Le tableau de bord aussi, un peu étriqué pour bien profiter des aides électroniques à la navigation dernier cri.



Au ponton



L’agencement de cockpit du 710 IN demeure fonctionnel et très proche des standards des modèles concurrents les plus récents. Il faut dire qu’il applique des solutions éprouvées. La seule « originalité » réside dans le déport de son poste de pilotage sur tribord, afin de laisser un large passage à bâbord, plutôt que deux étroits passavants. Pour le reste, pas de surprise, si ce n’est qu’il exploite bien la surface de pont laissée par les flotteurs dans le cadre de son gabarit routier. Ainsi, on dispose de cinq à sept vraies places assises, en fonction du gabarit des occupants. Deux personnes de corpulence normale pourront s’adosser au leaning-post et deux jeunes enfants prendre place sur le siège devant la console, par mer calme, en supplément bien sûr des trois passagers assis sur la banquette arrière. On met aussi, au crédit de cette dernière, le passage latéral tribord qui ouvre la voie vers la plate-forme de bain, avec échelle intégrée et douchette à portée de main (70 litres). A l’heure du pique-nique ou du goûter, une tablette en teck escamotable, placée au dos du leaning-post permet de s’installer à quatre en se serrant un peu sur la banquette arrière, et au besoin à deux de plus en utilisant les plats bords en polyester. Avec le large passavant qui mène vers le solarium de proue, on ne peut qu’apprécier la facilité à se mouvoir dans ce cockpit pourtant orienté confort, avec nombreux coffres et sièges. Car le rangement n’est pas en reste, avec la grande soute arrière, le généreux coffre avant (sous le solarium), le corps du leaning-post, ou la volumineuse console avec ouverture frontale. Précisons, à ce sujet, qu’elle est configurée pour accueillir un WC optionnel (marin manuel, ou chimique)… Autre option de confort proposée : un petit frigo qui prend place dans le siège pilote. Il est également possible de se faciliter les manœuvres de mouillage en optant pour le guindeau électrique qui sera dissimulé dans l’imposante delphinière.  



Il convient également de féliciter Lomac pour l’ergonomie du poste de pilotage. La position de conduite en appui sur le leaning-post et sur le cale-pieds est agréable. Les commandes sont à bonne hauteur et le copilote dispose d’une prise efficace pour se tenir en navigation. Par contre, la place disponible au tableau de bord pour la centrale de navigation ne permet pas d’intégrer un combiné grand écran. Au mouillage, les deux solariums de bonnes surface (128 x 157 cm à l’arrière, 173 x 144 cm à l’avant) sont en mesure de satisfaire les amateurs de rayons UV. Et si le soleil cogne un peu fort, il est possible, moyennant option, d’ombrager celui de la poupe à l’aide d’un cabriolet, sur roll-bar inox ou polyester (au dessin daté).



En mer



Nous l’avions essayé il y a cinq ans, dans des conditions plus clémentes et avec un montage moteur (position haute et décalé sur tribord) peaufiné par Richard Lapène, revendeur Lomac et ancien pilote de course inshore. Le présent essai n’a pas apporté les mêmes performances, cet exemplaire ayant un montage moteur bien plus sage pour convenir à la location, ce qui peut expliquer les écarts de performance constatés dans les relevés de vitesse. De surcroît, dans la baie d’Hyères, l’état du plan d’eau ne nous a pas permis d’atteindre le régime maxi. A l’aune des 28,5 nœuds que nous avons obtenus à 4 500 tr/min, nous pouvons estimer que les 40 nœuds étaient à la portée du 710 IN et de son Verado 200 ch. Evidemment, les rendements devraient être en sensible retrait en comparaison de ceux, exceptionnels (1,12 mille par litre à 23,9 nœuds), que nous avions enregistrés en 2012 avec le Yamaha F200, à La Grande Motte.  



Dans une mer hachée, agressive (80 à100 cm), poussée par un début de mistral de force 5, le 710 IN n’a pu éviter quelques impacts secs à certaines allures. Mais, l’on a pu constater que plus la vitesse augmentait, plus il était à l’aise, à condition de baisser le trim pour faire travailler l’étrave de sa carène en V profond (24° d’angle au tableau arrière). En revanche, il s’est montré très efficace au plan de la déflexion, notre équipage ayant rejoint le port sans avoir essuyé d’embruns et le cockpit sec. Efficace également dans les virages négociés énergiquement, précis et sûr, avec une gîte intérieure modérée, une accroche régulière et sans « coups de raquette » en dépit du gros clapot. Autre bonne surprise, sa stabilité latérale avec vent et mer par le travers, même à allure élevée, avec une tenue de cap rigoureuse (trim au neutre). 



photo Lomac 710 IN


photo Lomac 710 IN


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photo Lomac 710 IN


photo Lomac 710 IN


photo Lomac 710 IN


photo Lomac 710 IN





On aime bien

La stabilité en mer formée

La déflexion efficace

La qualité de présentation

La circulation à bord

L’habitabilité pour un moins de 7 mètres transportable

On aime moins

Les impacts un peu secs dans le gros clapot

La delphinière massive qui alourdit la ligne

Le tableau de bord pas très spacieux

La sellerie manquant de moelleux


PERFORMANCES
Vitesse maxi plus de 40 nds (estimation)
Vitesse de croisière rapide 28,5 nds à 4 500 tr/min
Vitesse de croisière economique 20,9 nds à 3 500 tr/min
Temps de jaugeage 3,3 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 5,1 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 14,7 nds à 2 800 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 19 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 8 h 30 min
Hélice de l'essai aluminium 3 pales