Essai Mar.co Twentytwo (22)

Le confort en atout maître

Qualité de réalisation et confort sont les premiers atouts de ce modèle dont l'espace habitable n'a rien à envier à des unités plus grandes tout en restant sous la barre des 7 m, ce qui l'exonère de la taxe annuelle. Les modestes performances enregistrées lors de cet essai ne donnent pas un juste reflet du potentiel réel de ce semi-rigide convivial, proposé avec un kit-camping optionnel.

Texte et photos Jacques Anglès


 39 600 € sans moteur (tarif 2016)
 6.8 m
 14
 26,8 nds avec Honda 150 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 61 Septembre/Octobre 2007




Amarré dans le port de Sainte-Maxime, ce gros semi-rigide se distingue par son allure cossue et par la surface inhabituelle de son cockpit. Il faut dire que sa largeur de 2,93 m le rapproche plutôt des pneus de 7m à 7,50 m. L'avantage de confort est net, d'autant plus que les boudins restent d'un diamètre moyen, avec une largeur de cockpit de 1,75 m sans équivalent dans cette catégorie.

L'élégance est discrète, avec un design qui soigne les détails. Voyez par exemple les deux petits capots à la forme du tableau arrière qui abritent d'un côté la douche de pont et l'orifice de réservoir d'eau, de l'autre l'orifice de remplissage d'essence. C'est mieux que sur le côté de la console, comme on le voit souvent (cela évite les projections d'essence dans le cockpit). On trouve aussi d'intéressantes trouvailles d'aménagement, à l'image de l'allonge de bain de soleil ou de la table du carré arrière, tous deux constitués par des éléments amovibles du plancher : voilà qui évite le sempiternel problème de rangement de ces accessoires, aussi encombrants qu'ils sont utiles, et qui dégage d'autant les coffres de rangement. Bien vu ! On se félicitera aussi du vide-poches sur la console (si rare sur nos chers pneus !), bien pratique pour poser les petits objets, avec barrette de retenue en inox (celle-ci est toutefois un peu haute).

L'ensemble présente une finition de très bon niveau et tout paraît robuste, à l'exemple des charnières de coffres à trois boulons, ou des vérins de retenue sur tous les capots.

Pour autant, tout n'est pas parfait. Ainsi, on peut déplorer l'accès difficile au puits à chaîne par un trou à l'intérieur du socle polyester de l'avant, avec risque de s'érafler les bras pour démêler la chaîne en cas de blocage.

Ce défaut est dû au nouveau massif de proue qui intègre le guindeau électrique mais condamne le capot, assez large celui-là, de la baille à mouillage d'origine. à revoir !

Autre défaut plus facile à corriger : l'absence de poignées sur le roll-bar pour se tenir quand on passe du cockpit aux plates-formes arrière. En revanche, les larges plats-bords anti-dérapant sont bien dessinés et la surface des plates-formes de bain est particulièrement généreuse grâce à l'importante largeur de la coque. Si elle présente des atouts certains en ce qui concerne le confort (espace et stabilité), cette largeur ne va pas sans contrepartie. Même avec le flotteur dégonflé, la largeur dépasse les 2,50 m autorisés pour le transport sur remorque. Bien que des dérogations soient possibles, l'encombrement et le poids de l'engin exigent tout de même un véhicule puissant et une solide expérience de la conduite avec remorque. En outre la grande largeur de cette coque se répercute sur le poids, supérieur à la plupart des modèles de même longueur, ce dont il faut tenir compte au moment de choisir la motorisation.

Côté flotteur, bien sûr en CR/CSM (Néoprène/Hypalon), la réalisation est de très bonne facture avec une proue carrée et large qui accroît la surface du bain de soleil et un double liston assurant une bonne protection extérieure, souligné de bleu marine ou de jaune, couleur reprise pour les poignées en sangle du pourtour de cockpit.La carène en V profond se distingue par une grande longueur de flottaison avec une étrave pincée, assez verticale et relativement haute, un dessin qui favorise la stabilité longitudinale et le passage dans les vagues mais augmente la surface mouillée.

Un Honda BF 150 V-Tec est monté au tableau arrière de notre modèle d'essai, ce qui permet d'espérer une vitesse maxi autour des 35 nœuds.Observé de l'extérieur, le bateau montre une belle assiette, avec l'étrave dégagée, et donne l'impression de passer avec aisance dans les vagues désordonnées du golfe de Saint-Tropez. J'ai en tête ces observations en prenant les commandes quelques instants plus tard. Premier point, la position de conduite est agréable, avec deux possibilités : assis ou debout en appui sur le dossier de la banquette, qui bascule en avant à cet effet, avec un blocage efficace. Je pousse la manette des gaz : le déjaugeage est acquis en 5,5 secondes, bien en ligne et sans cabrer mais un peu lent tout de même. Le poids du bateau se ressent dans cette phase, et demande un régime assez élevé (3 500 tr/mn) pour le maintenir déjaugé. Il est vrai que nous sommes sur un bateau de propriétaire, plus lourd qu'un bateau neuf, et qu'il est un peu pénalisé par sa carène passée à l'antifouling (cela peut réduire jusqu'à 10 % la vitesse maxi). En accélérant, je trouve une bonne vitesse de croisière à 22-23 nœuds, la carène étant alors bien dégagée, avec un confort parfait et un excellent équilibre, en longitudinal comme en latéral. Déception en revanche quand je pousse la manette de gaz jusqu'en butée : le moteur plafonne à 5 000 et mon GPS à 26,2 nœuds. Ce résultat décevant est sans doute imputable à un mauvais réglage du câble d'accélérateur car l'hélice de 17" paraît correspondre à la puissance et au poids du bateau. Et même avec une carène pas impeccable, on devrait passer facilement les 30 nœuds. Une simple interpolation de nos relevés permet d'ailleurs d'évaluer le maxi à 35 nœuds environ. Dommage, car ce bateau délivre de bonnes sensations de pilotage, avec une inscription précise dans les vagues et en virages, et une petite tendance à ventiler quand on resserre le rayon de giration. .



photo Mar.co Twentytwo (22)


photo Mar.co Twentytwo (22)


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Conclusion
Cette unité de qualité fait d’abord valoir un grand confort, tant en espace qu’en navigation, son cockpit étant plus spacieux que celui de ses concurrents directs. La finition est soignée et les rangements assez nombreux, bien qu’il manque un grand coffre pour ranger facilement les coussins de pont. Les contre-performances enregistrées sur notre essai, dues à un défaut de préparation, ne reflètent pas les aptitudes réelles du bateau, qui devrait passer 35 nœuds avec le Honda 150 ch. Nous conseillerons toutefois, compte tenu de son poids, de lui offrir un peu plus de puissance pour faire valoir son potentiel.




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