Essai Mariner 480 CVR

Dommage qu’il s’en aille !

Le 480 CVR n'est plus au catalogue 2007 du constructeur de Ravenne, et c'est dommage, car cette prise en main nous a permis d'apprécier les atouts de ce petit semi-rigide à vocation familiale. Une affaire à suivre, sur le marché de l'occasion…

Texte et photos Philippe Leblond


 17 320 € sans moteur (tarif 2007)
 4.8 m
 8
 28,3 nds
Banniere_axa

3_bannie_re-he_lice-540x145
Orca-logo_rvb

Paru dans le Pneumag n° 58 Mars/Avril 2007




La mise à la retraite du 480 CVR va laisser un vide dans la gamme du chantier italien, puisqu'il n'a pas été remplacé. Il faudra payer 1 500 euros supplémentaires pour acquérir le 500 qui, il est vrai, lui ressemble comme deux gouttes d'eau, ou se rabattre sur le 440, loin d'offrir la même habitabilité (6 personnes au lieu de 8, et une largeur de 1,99 m). Lorsque RTS, l'importateur de Golfe-Juan nous l'a proposé à l'essai, il était encore au tarif, mais les produits se renouvellent vite aujourd'hui… Tant pis, nous allons quand même vous livrer nos impressions sur ce Mariner pur jus, à flotteur jaune canari.Equipé du Tohatsu 50 ch à injection directe, le 480 se montre vivant à la barre. Les accélérations du 2-temps sont franches, avec seulement 4 secondes pour franchir la bosse de déjaugeage, qui se manifeste ici par un cabrage important. Il faut préciser que nous n'étions que deux à bord, et assis sur la banquette, située très en arrière. Il est à parier qu'avec un passager supplémentaire assis plus en avant (sur le siège frontal de console par exemple), ce chrono serait nettement amélioré. Avec une vitesse de pointe de 28,3 nds à 5 850 tr/mn, on peut se montrer satisfait. Rappelons qu'avec 50 ch, nous sommes 20 ch en dessous de la puissance maxi autorisée ! Au régime de croisière de 4 000 tr/mn, nous avons relevé 18,2 nds, une allure à laquelle le bruit du Tohatsu se fait moins présent, et où le Mariner atténue les impacts dans le clapot. Il est vrai que sa carène en V évolutif présente un angle assez ouvert au tableau arrière. Un profil hydrodynamique qui favorise une économie de carburant et une plus grande stabilité à l'arrêt, mais manque d'amorti dans la vague. Le Mariner se montre sensible aux réglages de trim, et face au vent à vive allure, il faut se montrer attentif ; le réservoir se trouvant sous la console, donc un peu en arrière de l'axe médian, le nez du bateau est assez léger. En virage, le 480 CVR ne pose pas de problème particulier. S'il passe presque sans gîter, la légère glisse de sa poupe atténue les effets de la force centrifuge qui s'exerce sur l'équipage. Pour autant, l'hélice ne ventile pas, et le Mariner ressort bien des virages, même lorsqu'on raccourcit le rayon de giration au maximum. La barre reste précise et douce, et la position de pilotage, malgré l'assise fixe, plutôt agréable, tant assis que debout. De retour au port, on passe à l’inspection générale… Le flotteur, proprement coupé et assemblé, fait appel à un tissu Néoprène/Hypalon de 1 220 décitex de chez Novurania, supérieur en densité à l’Orca de 1 100 décitex généralement utilisé sur les semi-rigides concurrents de cette longueur. La stratification fait aussi bonne impression, sans montrer toutefois de sophistication particulière. La delphinière qui coiffe le nez du bateau est élégante, en cela qu’elle intègre le davier, et dépasse bien le flotteur pour éviter le ragage de la chaîne d’ancre. Le taquet inox gagnerait en efficacité à être placé dans l’axe de traction de la ligne de mouillage. Un bon point, par contre, à la bande antiragage qui protège toute la périphérie du flotteur et présente un profil défléchissant efficace. Bien aussi, la poignée placée à côté de l’échelle de bain pour aider à se rétablir lorsqu’on sort de l’eau. Le roll-bar inox sur charnières, fixé sur le socle polyester de part et d’autre de la banquette de pilotage, supporte le feu de poupe et deux petits projecteurs pour les approches de nuit (du matériel de moto d’enduro déniché par l’importateur). La base de la banquette abrite la batterie et le filtre à essence, mais laisse un volume appréciable pour le rangement. En la matière, on peut aussi compter avec le coffre sec dans la partie haute de la console (celui du bas contient le réservoir en inox de 63 l), et le grand coffre avant, distinct de la baille à mouillage. De quoi envisager les sorties en famille, d’autant que le solarium (130 x 95 cm) saura se faire apprécier au mouillage dans la crique de vos rêves… Le tableau de bord manque cependant d’un peu de surface pour concilier la lecture des instruments moteur et d’un GPS-sondeur. En l’occurrence, les cadrans placés derrière le volant ne sont pas faciles à consulter. Mais il est vrai que le chantier a fait le choix d’une console assez étroite et décalée sur tribord, afin de laisser un passavant confortable (41 cm). Un choix que nous cautionnons. Tel est le Mariner 480 CVR qui tire sa révérence, mais avec les honneurs, formant avec le Tohatsu un ensemble homogène, vivant à piloter, et accessible financièrement. Seuls les amateurs de vitesse ou de monoski auront intérêt à d’opter pour un 70 chevaux. .



photo Mariner 480 CVR


photo Mariner 480 CVR





Maxi_30042008-124401aime
Maxi_30042008-124401perf
je suis la