Essai Nuova Jolly Prince 30 CC

Noblesse oblige

L’arrivée d’un nouveau Prince est toujours un événement très attendu. Fidèle à la réputation de son titre, ce semi-rigide avance de solides arguments pour régner en monarque dans la famille des pneumatiques haut de gamme.

Texte et photos Franck Van Espen


 83 003 € sans moteur (tarif 2016)
 9.0 m
 20
 48,5 nœuds avec 2 x Suzuki 250 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 107 Mai/Juin 2015



Au sein des différentes familles de la marque milanaise, la série Prince correspond à une version bien équipée et plutôt conviviale pour envisager de longues sorties journalières, avec plusieurs personnes à bord. Proposé dans sa configuration RS de base semi customisée, avec un tube en Hypalon à motif carbone et une sellerie renforcée de couleur "camel", le Prince 30 ne passera pas inaperçu, même dans les marinas sélectes. En optant pour une finition RS complète (7 920 €), le futur propriétaire aura la possibilité de choisir une couleur de gel-coat pour la coque et le pont. Fort de son expérience et des attentes des plaisanciers, l'expérimenté chantier italien propose deux plans d’aménagement au niveau de la poupe. Celui de notre bateau d’essai est configuré avec un solarium fixe et un dossier qui bascule vers l’avant pour en allonger la surface d’environ 40 centimètres. Cette disposition bénéficie aussi d’un grand coffre arrière pour accéder facilement aux trois batteries et aux deux pompes de cale. Question de goût où d’utilisation, la seconde version avec ses banquettes structurées en forme de U sera sûrement préférée pour sa libre circulation vers les plates-formes de bain. On regrettera toujours la présence un peu trop visible de l’échelle de bain, mais celle-ci est sûrement plus pratique à l’usage qu’un modèle encastré. Dans les deux cas, cette partie du bateau est protégée du soleil par un taud facilement dépliable sans être trop encombrant où gênant lorsqu’il est rangé dans sa housse. Si l’espace repas sur notre modèle d’essai est prévu à l’avant, grâce à une tablette repliable posée sur un tube en inox, le réfrigérateur ainsi que la mini cuisine, avec évier et grill à gaz, sont installés dans la console située en face du poste de pilotage. Avec ces nombreux équipements, impossible bien évidemment d’y trouver le moindre volume de rangement…
Le constructeur a, par contre, réussi à trouver un excellent compromis au niveau de la banquette pour que l’on puisse aussi bien piloter assis que debout. Le pare-brise, parfaitement profilé, offre une protection appréciable à haute vitesse ou lors de sorties par temps frais. En dehors de l’absence d’une boite à gants (un manque récurent sur les semi-rigides), le tableau de bord ne mérite pas le moindre reproche. Au plan esthétique, son revêtement imitation carbone s’harmonise parfaitement avec le matériau des tubes. Cette console assez proéminente, mais qui laisse tout de même deux passavants de plus de 40 centimètres, dissimule un WC électrique posé simplement sur un plancher en bois. Bien que la hauteur ne soit que de 1,50 m, nous aurions apprécié la présence d’une douche, ou au moins d'un petit évier. Une trappe permet d’accéder à l’installation électrique, soigneusement organisée. L’énorme porte de type aile de papillon indique par son degré d’ajustement, l’excellent travail réalisé par le chantier. D’ailleurs, un examen précis au niveau de l’accastillage en général, ou des fonds internes de la coque, témoigne d’une parfaite rigueur et d’une très bonne qualité de fabrication. En ajoutant des coussins sur les immenses coffres (tous équipés de vérins pneumatiques) qui épousent la forme des flotteurs à l’avant, les banquettes se transforment en un vaste solarium. En standard, le Prince est livré avec un guindeau électrique soigneusement dissimulé sous un petit couvercle en polyester. Par contre, hormis une petite trappe de visite arrondie, il n’est pas possible d’accéder directement à la chaîne du mouillage. Le constructeur, présent lors de notre essai, nous signale qu’il est toutefois possible d’intervenir sur le moteur du guindeau en dévissant simplement quatre vis à partir de l’extérieur.
Contrairement à la plupart des autres semi-rigides, le sommet de l'étrave du Prince est pourvue d’une face plane sur laquelle est fixé l'anneau de remorquage. Une particularité d’autant plus étonnante que la carène avec son V à 60° est affutée comme une lame de rasoir. Cela n’a évidemment aucune incidence sur l’excellent comportement marin du bateau, capable de démontrer un très fort potentiel sportif avec cette motorisation intermédiaire de 2 x 250 chevaux. D’ailleurs, si une houle résiduelle d’environ un mètre, suite à un fort coup de vent d’est, ne nous avait pas gênés, il y a de fortes chances pour que nous ayons pu dépasser les 48,5 nœuds obtenus ce jour au GPS. Au risque d’envols quelque peu excessifs et en raison d’une direction manquant un peu de précision car pourvue d’un seul vérin, nous n’avons pu utiliser le trim au maximum de ses possibilités. On peut donc aisément estimer la vitesse maximale du Prince 30 à 50-51 nœuds. L’accélération est vive avec une phase de déjaugeage difficilement perceptible en raison de la quasi absence de cabrage. Dans les virages serrés en mode sportif, il est indispensable de bien prévenir les passagers, car le Prince accroche sans le moindre dérapage et sans occasionner de gîte importante. La carène s’affirme donc être un excellent compromis pour effacer le clapot avec efficacité et confort, sans qu'il soit besoin de réduire l'allure. Notons aussi que la structure et l’ensemble des équipements font preuve d’une parfaite rigidité, même lorsqu'on brutalise le bateau dans les vagues.



photo Nuova Jolly Prince 30 CC


photo Nuova Jolly Prince 30 CC


photo Nuova Jolly Prince 30 CC


photo Nuova Jolly Prince 30 CC





CONCLUSION
Comme l'on pouvait s’y attendre, le Prince rejoint sa cour avec panache ! Très réussi esthétiquement, avec une offre intéressante de deux plans d’aménagement, démontrant une excellente qualité de fabrication et des performances au-dessus de la moyenne, ce bateau a de quoi combler les plaisanciers les plus exigeants. De surcroît, son tarif, même majoré par quelques options indispensables, reste très compétitif par rapport à la concurrence. Nuova Jolly confirme, une fois encore, son excellent positionnement dans le domaine du semi-rigides haut de gamme de 30 pieds.




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