Essai Revenger R 25 HB

Dévoreur de milles

Propriété d'un photographe de mer, ce Revenger aux teintes "Hermès" combine avec bonheur fonctionnalité, performances et esthétique. Un bel outil de travail qui génère des sensations fortes, tout en gardant une énorme marge de sécurité. Le plus pénible, c'est quand vient le moment de rendre les clés au capitaine…

Texte et photos Philippe Leblond


 41 279 € sans moteur (tarif 2011)
 7.6 m
 0
 50,0 nds avec Mercury 250 ch Verado 4T
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Paru dans le Pneumag n° 82 Mars/Avril 2011



Il s'en est fallu de peu qu'on n'accroche pas la marque symbolique des 50 nœuds ! Une vitesse synonyme de haute performance dans le domaine de la plaisance, mais qui pour une carène aussi douée que celle du Revenger 25 n'est qu'une formalité. Ce qui impressionne le plus avec ce bateau, somme toute léger, et doté avec le Verado 250 d'un rapport poids/puissance aiguisé (moins de 4 kg/ch !), c'est la marge de sécurité qu'on a encore à cette vitesse-là. On aimerait bien posséder 50 ou 100 chevaux de plus pour profiter encore mieux de cette qualité de glisse, de cette assiette parfaite… Un simple mouvement sur la barre se traduit par un changement de cap instantané, la coque du Revenger semblant être le prolongement du pilote. Avec une telle carène, on ne prend pas des virages, on les dessine… La précision "laser" du guidage de la quille est jubilatoire, qui s'accompagne d'une gîte intérieure s'apparentant à la prise d'angle sur une moto. De ce fait, la force centrifuge s'exerce plus sur le bateau que sur l'équipage, et l'on n'hésite pas à "jeter" le nez toujours plus fort dans la courbe suivante. Le grip indéfectible de la quille impressionne, et les remises en vitesse s'effectuent avec toute l'énergie du Verado car, même dans les virages les plus serrés, l'hélice ne ventile pas. Ajoutez à cela le couple délivré par le compresseur du moteur américain qui donne une sensation de "coup de pied aux fesses" assez unique dans le domaine de la propulsion marine. Les chiffres d'accélération le prouvent avec un déjaugeage express, presque sans cabrage, et un 0 à 20 nds fulgurant ! Lorsqu'on accélère, on observe cependant une légère inclinaison du Revenger sur la gauche sous l'effet du couple de renversement de l'hélice, mais cette petite instabilité disparaît dès qu'on relève un peu le trim. Seule frustration lors de cet essai, l'absence de vagues. On a juste pu constater que le semi-rigide Anglais glisse sur un clapot de 20 cm comme un pingouin sur la banquise. À mi-régime, la vitesse est déjà de 27 nds, et l'on ne voit pas passer les milles !
Après les délices du pilotage, un petit tour du propriétaire s'impose. Passé un bref déséquilibre en embarquant par le flotteur (ce dernier ne touche pas l'eau), on note tout de suite la qualité de construction et la finition soignée de ce 25 pieds (admirez l'assemblage du flotteur dans la longueur, le gel-coat impeccable et les charnières inox affleurantes). Autre remarque, le plan de pont bien dégagé, une demande de la part de son propriétaire, Eric Rousseau (Velox Images), photographe de mer désireux de s'offrir un semi-rigide lui laissant une bonne liberté de mouvement. Dans ce domaine, le seul écueil vient de la largeur de la console en rapport de la largeur habitable, toujours modeste à bord des semi-rigides britanniques. Les passavants sont donc un peu étroits, mais par contre, le plancher offre un antidérapant efficace, et les flotteurs une ligne de vie en corde, qui court tout au long du cockpit. Autres accessoires destinés à aider Eric dans son activité, un chevalet en inox pour supporter le sac photo et un volant inox avec maneton pour manœuvrer d'une seule main (attention lors des sorties musclées, de ne pas le prendre dans le plexus !). Les deux sièges Ullman, dont les socles ont été peints de la couleur du gel-coat, ont été choisis pour leur confort en mer formée, grâce à leur amortisseur et leur assise ergonomique. C'est cher, mais ce n'est pas du luxe pour qui est amené à sortir en mer presque tous les jours de l'année. Le tableau de bord, bien agencé, offre une lecture facile des instruments : l'écran multifonction SmartCraft et la commande DTS, le combo Humminbird 997c, la VHF fixe Icom et un lecteur CD/FM Navsound. Par contre, cette version Open du Revenger 25 n'est pas très généreuse en rangement. On trouve quand même un bon coffre sous le siège biplace sur le devant de la console (le relevage du capot est assisté par deux vérins) et une baille à mouillage, mais sans guide à l'étrave, ce qui n'est pas idéal pour maintenir le cablôt en ligne et éviter le ragage sur l'Hypalon du flotteur.



photo Revenger R 25 HB


photo Revenger R 25 HB


photo Revenger R 25 HB


photo Revenger R 25 HB


AU PONTON
L'un des inconvénients principaux du plan de pont, c'est l'étroitesse des passavants qui oblige de monter sur les flotteurs pour se rendre à l'avant, notamment lors des manoeuvres de mouillages ou d'amarrage. Cet handicap de circulation vient du "conflit" entre l'étroitesse de la coque (toute britannique), due au V profond (observez le tableau arrière en virage sur la photo ci-contre !) et la largeur de la console biplace. Mais, rappelons que le chantier anglais est à même de proposer un agencement sur mesure, pour mieux satisfaire la demande de sa clientèle.




EN MER
En termes de comportement, les carènes Revenger sont parmi les plus performantes et précises au monde. Celle du 25 pieds en est un bon exemple. Le plaisir de pilotage et les sensations (positives) s'en trouvent d'autant plus fortes que le Revenger donne au pilote l'impression d'être un prolongement de lui-même. L'équilibre général (assiette parfaite) et la précision des placements en virage sont un régal ! Le Revenger obéit au doigt et à l'œil.




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