Essai Sacs Strider 11 Limousine

La croisière en accéléré

Quelques modifications bienvenues régénèrent ce modèle né en 2010, comme le punch des nouveaux V8 Mercury qui confère à la version hors-bord des performances plus sportives que celles du modèle in-board. Ce grand day-boat dispose toujours d’une cabine qui autorise les rêves de croisière. Voici l’effet « Limousine » !

Texte et photos Philippe Leblond


 à partir de 260 400 € avec 2 x Mercury Verado 300 ch 4T
 11.22 m
 14
 55,2 nds avec 2 x Mercury 450 ch 4T
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Essai paru le 05/06/2020

Fiche technique

Longueur 11,22 m
Largeur 3,73 m
Diam. maxi des flotteurs 69 cm
Nbre de compartiments 6
Puissance maxi 900 ch (672 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 2 x 350 ch - 2 x 400 ch
Poids sans moteur 3500 kg
Rapport poids/puissance 4,6 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 14
Couchage 2
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 530 l
Catégorie CE B
Constructeur Sacs Marine (Italie)
Importateur Réseau de revendeurs
Droits annuels sur la coque 342 €
Droits annuels sur le(s) moteur(s) 1302€



Mine de rien, cela faisait une dizaine d’année que le Strider 11 promenait sa longue silhouette sur les plans d’eau, essentiellement méditerranéens. Question de philosophie, avec ses deux grands solariums permanents, sa motorisation embarquée pour offrir une immense plage de bain au ras des flots… en quelque sorte, un ambassadeur du farniente. Et puis, en septembre dernier, au Cannes Yachting Festival est apparu au grand jour cette évolution baptisée « Limousine », les quelques modifications du plan de pont allant avec son nouveau mode de propulsion : hors-bord, alors qu’il était in-board jusque-là. Un changement qui, nous allons le voir, n’est pas anodin…



 



Au ponton



Le coup de crayon de Christian Grande, designer associé de longue date aux réalisations de Sacs Marine, reste d’actualité et retrouve même de l’élan avec un hard top très esthétique (ce qui est rarement le cas), un tableau de bord restylé et un quelques évolutions dans l’aménagement de la cabine. Egal à lui-même, le Strider 11 Limousine déploie deux spacieux solariums : celui qui couvre le pont avant est identique à ce qu’il était, tandis que celui de la poupe n’est plus permanent, compte tenu de la disparition de la cale moteurs, et vient de la conversion du carré avec sa banquette en U. Cette dernière, beaucoup plus longue que celle du in-board, peut accueillir une bonne dizaine de personnes pour une collation ou un apéritif autour d’une table en teck massif, plus spacieuse que la précédente. Lieu de convivialité, il offre une vue panoramique sur le décor du mouillage et reste connecté avec la zone arrière de baignade qui dispose de deux belles plateformes de bain, en dépit de la présence des deux V8 Mercury qui ont la bonne idée de n’ouvrir leurs deux bancs de cylindres que de 64°, jouant la compacité. La kitchenette, adossée aux deux sièges du poste de pilotage, comporte deux réfrigérateurs, un évier et un réchaud. Le passage vers l’avant est assez aisé, avec l’aide d’une marche à hauteur de la cabine et d’une main courante (en fait la structure du hard top) sur le flanc de celle-ci. On débouche alors directement sur le solarium dont le matelas comporte une découpe pour le hublot circulaire éclairant et aérant la cabine. Cette-ci, qui affiche près de 1,70 m de hauteur à l’entrée, possède un grand lit double (192 x 180 cm) et un cabinet de toilette avec lavabo, douche et WC. Un petit hublot ouvrant permet de ventiler celui-ci. L’absence d’équipets latéraux (de part et d’autre de la couchette) est compensée par un placard situé à l’entrée. Grâce au choix de tissus et de bois clairs, cette cabine est vraiment lumineuse.



 



Bien protégés par la généreuse console de pilotage et son haut pare-brise, le pilote et le copilote bénéficient chacun d’une assise mobile permettant de piloter assis ou debout avec un égal confort, en faisant face au tableau de bord qui conserve la position périphérique des cadrans des moteurs encerclant le combo GPS/traceur/sondeur à grand écran. Le guideau électrique, dissimulé dans la pointe, avant est manœuvrable du tableau de bord ou de la delphinière avant, à l’aide de la télécommande, pour actionner l’ancre à poste dans l’écubier d’étrave. La personnalisation n’est pas oubliée sur ce 11 mètres. Le futur propriétaire à le choix entre plusieurs coloris, que ce soit pour le gel-coat, les flotteurs ou la sellerie. Le chantier lombard propose même de peindre les capots des hors-bord pour les coordonner à la couleur dominante du bateau (ou autre). En « craquant » pour les belles options que propose Sacs Marine pour le Limousine, le prix grimpe sensiblement : 381 350 € pour le modèle essayé, avec 2 x Mercury 450 ch 4T !



 



En mer



Cette version hors-bord du Strider 11 a profité du dernier salon de Cannes pour étrenner les tout nouveaux V8 Mercury de 4,6 litres de cylindrée, développant 450 chevaux. Ces derniers, forts d’un rapport poids/puissance ahurissant de 0,7 kg/ch (ils ne pèsent que 313 kilos !) sont au nombre de deux sur le bateau d’essai. Soit un total de 900 chevaux qui correspond au maxi autorisé sur le Strider 11. Cela dit, après avoir l’avoir pris en main, on n’imagine pas en mettre davantage sur le tableau arrière de ce semi-rigide qui n’est pas un offshore mais un day-boat avec « capacité » croisière. Car le moins qu’on puisse dire c’est que cet ensemble ne traîne pas en route… A plein régime, soit 6 580 tr/min (les hélices tiraient un peu court puisque le régime maxi préconisé est de 6 400 tr/min), nous avons relevé 55,2 nœuds, malgré l’aérofrein que représente le T-top. Un « familial » de 11 mètres qui pointe à 102 km/h cela ne court pas les marinas ! Il est vrai que si le régime maxi était un peu excessif, le rapport d’embase long (1.60:1) compensait et donnait une belle allonge à ce coursier chic. Au port, les deux Mercury font entendre leur note caractéristique de V8 au démarrage et au ralenti. Un système de silencieux par clapet les réduira au quasi silence une fois en navigation. Dommage pour les amateurs de belle mécanique, tant mieux pour ceux qui voudront naviguer plus tranquilles, notamment sur de longues distances. On attendait le Mercury 450R en accélération. Chrono à la main et niveau sensations on n’est pas déçu ! La mise en action du compresseur est quasi immédiate, ce qui n’est pas le cas sur les 6 en ligne Verado. Résultat : seulement 5’’4 pour déjauger, mais surtout une seconde de moins pour passer de 0 à 20 nœuds. Pas mal pour une unité dépassant les quatre tonnes en ordre de marche. Donc, le duo de 450R, ça pousse ! Mais, le plus satisfaisant, reste sans doute le niveau des ratios distance parcourue/litres consommés. Avec 0,32 mille/litre à 4 000 tr/min, régime assorti d’une vitesse de 30,2 nœuds, le Sacs et ses Mercury se montrent économiques (conso cumulée : 95 litres/heure), tout en étant rapides. Rendez-vous compte qu’à cette allure, la Corse est à peine à plus de trois heures du continent ! Et ceci dans un confort remarquable, la carène en V profond franchissant un clapot de près d’un mètre en souplesse à cette vitesse, et assurant une déflexion efficace des embruns. En virage aussi, le Strider 11 se signale par une belle aisance. Attention toutefois de ne pas « remettre la sauce » brutalement en sortie de virage car le couple phénoménal des V8 américains peut s’avérer piégeux en cas de reprise de carre en conduite de virage. C’est à nos yeux la seule réserve que l’on puisse formuler à l’encontre de ce tandem à la fois plaisant à piloter et efficace. Bien sûr, il est tout à fait possible de choisir une puissance plus raisonnable, par exemple 2 x 300 ch, une cavalerie qui permettra sans doute d’accrocher les 40 nœuds et qui représente une mise de fond plus « raisonnable ».



photo Sacs Strider 11 Limousine


photo Sacs Strider 11 Limousine


photo Sacs Strider 11 Limousine


photo Sacs Strider 11 Limousine


photo Sacs Strider 11 Limousine


photo Sacs Strider 11 Limousine


photo Sacs Strider 11 Limousine


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Qualité de réalisation        

Comportement      

Performances          

Equipement        

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix      

Les performances impressionnantes
Le comportement dynamique équilibré
Le grand carré arrière
La cabine avec douche
L’énorme couple des V8 réclame de la prudence en virage
Le siège pilote un peu trop près du volant
L’absence d’équipets latéraux de part et d’autre du lit

Face a la concurrence…

Modéle Wave 35 Tempest 38 372 FB
Marque Altamarea (Italie) Capelli (Italie) Marlin Boats (Italie)
Imporlation Azur Boat Import (83 – Saint-Raphaël) Yamaha Motor France (95 – Saint-Ouen l’Aumône) Sébastien Chevalier (83 – Les Issambres)
Longueur 11,30 x 3,60 m 11,90 x 3,50 m 11,35 x 3,66 m
Nb de personnes 16 18 18
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 130 800 € (sans moteur) 302 060 € avec 2 x Yamaha 375 ch 164 712 € (sans moteur)
PERFORMANCES
Vitesse maxi 55,2 nds à 6 500 tr/min
Vitesse de croisière rapide 40,3 nds à 5 000 tr/min
Vitesse de croisière economique 30,2 nds à 4 000 tr/min
Temps de jaugeage 5,4 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 4,4 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 14,2 nds à 2 300 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 86 l/h l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 5 h 35 min
Hélice de l'essai n.c