Essai Selva 700 Pro

Pas cher du mètre carré !

Le plus grand modèle de la gamme Pro affiche une surface de pont remarquable et un tarif package sans grande concurrence. Plaisant à piloter, efficace en mer, il est néanmoins proche du minimum syndical concernant l'agencement de son cockpit et certains détails de finition.

Texte et photos Philippe Leblond


 35 720 € avec Selva 115 ch 4T
 6.92 m
 18
 41,1 nds avec Selva Killer Whale 150 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 97 Septembre/Octobre 2013



Le tour du propriétaire est vite expédié sur le "vaisseau-amiral" de la série "Pro" ! Celle-ci a été initiée par Selva Marine, il y a maintenant trois ans, parallèlement à sa gamme phare, "Evolution Line". On ne peut pas dire que le constructeur italien ait mis les petits plats dans les grands, pour séduire sa clientèle, quand bien même celle-ci recherche des semi-rigide avant tout fonctionnels. Notre bateau d'essai, affublé d'une console Tarpon, en remplacement de celle d'origine, qui intègre un siège sur sa face avant, ne comporte même pas de siège pour le pilote, là ou est sensé trôner un petit leaning-post susceptible d'offrir dans le même temps un supplément de rangement. En fait, le 700 Pro se présente comme une spacieuse "plate-forme" flottante pour amateurs de pêche ou de plongée. Mais, pour l'accessoiriser, il faudra avoir recours à des équipementiers extérieurs, le chantier ne proposant quasiment aucune option dans ce domaine, sinon une petite échelle de bain.
Le Selva 700 Pro se démarque de la concurrence par un pont contremoulé (en général, il s'agit d'un pont en bois stratifié) qui intègre une cale technique formant une sorte de tableau arrière intérieur. L'orifice de remplissage du réservoir fixe en inox (250 litres !) y est implanté, à portée de main, de même que le coupe-batterie. A l'intérieur, on trouve batterie, filtre à essence et poire d'amorçage. Il n'est pas prévu de fixation pour un éventuel roll-bar, ni même de taquets pour l'amarrage… Si le propriétaire le désire, il faudra qu'il entreprenne d'en faire poser lui-même. Le seul taquet présent à bord se trouve en bordure du coffre à mouillage de bonne dimension. Par contre, le couvercle fixé sur des charnières saillantes (attention les pieds !) ne comporte pas de passe-bout, et restera donc en position ouverte lorsque le bateau sera à l'ancre. On ne trouve pas non plus de delphinière polyester avec davier, mais un simple guide de mouillage en caoutchouc. La bonne surprise vient de la présence de deux cales (une en avant de la console, l'autre à l'arrière) permettant de stocker le matériel de sécurité sous le pont. Il reste un peu de place dans la console pour ranger au sec les effets de l'équipage. L'atout majeur du 700 Pro est sans conteste la liberté de mouvement qu'offre son pont bien dégagé et de plain-pied, ainsi que son linéaire de flotteurs, avec renforts d'assise et passage plongeur pour partir plonger en palanquée. Mais, c'est surtout en navigation que le 700 Pro se distingue. Il signe là un sans faute. Le quatre-temps Selva Killer Whale de 150 ch lui procure des performances de bon niveau avec plus de 40 nœuds au régime maxi et des reprises musclées en pilotage sportif, dans un clapot de 50 cm sur houle résiduelle. Quelques petits décollages, avec réceptions en souplesse et bien en ligne, témoignent de l'excellent équilibre du bateau. La carène distille de bonnes sensations au pilote, qui prend beaucoup de plaisir à exploiter ses qualités dynamiques, que ce soit en variant les axes des runs à plein régime, ou en enchaînant les virages de différents rayons et dans les deux directions. Le 700 Pro ne se désunit à aucun moment, montrant précision, docilité et vivacité, grâce à une motricité intacte, même lorsqu'on remet les gaz brutalement avec la barre braquée serrée. N'oublions pas de mentionner les allures de croisière élevées, que ce soit au régime économique (24,5 nœuds à 3 500 tr/min) ou en haussant le rythme (33,3 nœuds à 4 500 tr/min). Et pour ceux qui voudraient se rendre sur les spots de pêche encore plus vite, il est possible d'opter pour la puissance maxi (Grey Whale 200 ch), avec une V-max qui devrait se situer au-delà des 45 nœuds.
En résumé, malgré une finition et une dotation simplissimes, le 700 Pro fait valoir trois arguments majeurs. D'abord, un comportement dynamique impeccable, ensuite, une surface de pont peu commune pour un semi-rigide non taxé et transportable (flotteurs dégonflés), enfin, un prix serré qui le place en pole position sur le marché du semi-rigide "club" à flotteurs Hypalon de cette dimension.



photo Selva 700 Pro


photo Selva 700 Pro


photo Selva 700 Pro


Avec la série Pro, il ne fallait pas s'attendre à une débauche de confort sur le pont... Mais dans ce domaine, le chantier italien s'est montré très parcimonieux pour valoriser le plus grand modèle de cette série. Certains détails laissent aussi à désirer,mais le prix ultra compétitif de ce package fait pardonner certaines de ces lacunes. Malgré sa belle habitabilité, le 700 Pro est facilement transportable (légèreté) et n'est pas soumis à la taxe des bateaux de 7 mètres.




La carène en V évolutif mais assez prononcé s'acquitte au mieux de toutes les figures imposées : passage dans la houle à haute vitesse, virage sur l'aile, déjaugeage et accélération, usage massif du trim... L'équilibre n'est jamais pris en défaut et la confiance entre le pilote et son bateau s'instaure rapidement. Le Selva 150 chevaux lui convient parfaitement, même pour un usage en équipage.




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