Essai Zeppelin Black Marlin 6,40

Du sur mesure pour la pêche

Le chantier du Lude s'oriente vers du "custom made" pour mieux répondre à la demande des utilisateurs. Témoin ce Black Marlin élaboré avec la collaboration de Didier Courtois, et avec lequel il a concouru l'an dernier. Un bateau récompensé au Salon des Pêches de Nantes, par le Trophée de l'innovation.

Texte et photos Philippe Leblond


 32 976 € sans moteur (tarif 2016)
 6.4 m
 21
 43 nds avec Mercury 150 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 95 Mai/Juin 2013



On ne va pas s'étendre sur la conception de base du Black Marlin 640, déjà bien connu (voir Pneu Mag n°67), pour mettre l'accent sur le travail accompli par le chantier du Lude, avec l'expertise de Didier Courtois, professionnel de la pêche et compétiteur dans la Labrax Cup, avec ce même bateau. Précisons que ce modèle est celui de l'année dernière et que Didier dispose d'un nouvel exemplaire doté de quelques améliorations. Rappelons que la coque moussée du Zeppelin, qui lui vaut d'être certifié insubmersible, n'autorise pas l'intégration de coffres, dans le plancher en contreplaqué marine stratifié. En contrepartie, ce plancher est de plain-pied et autorise une disposition des éléments de pont à l'endroit désiré. Précisons également que la présence de flaps fixes, intégrés à la carène (typique des Zeppelin), ont réclamé une adaptation particulière pour la fixation de la sonde.
Didier Courtois, a étroitement collaboré avec Zeppelin, afin d'apporter son expérience de pêcheur ainsi que de concepteur et commercial en articles de pêche chez Hearty Rise. L'une des modification les plus spectaculaires concerne la rehausse de console qui permet l'intégration de deux combinés Humminbird à grand écran (11 pouces !). Autre accessoire "vedette" de cette customisation : le vivier ! Contrairement aux Valiant Sport Fishing, ce vivier (230 litres) n'est pas intégré dans le pont mais fixé dessus et est amovible. Un tapis en caoutchouc alvéolé lui donne l'adhérence pour ne pas glisser dans la mer formée. Un tuyau se branche dessus, via le tableau arrière, pour l'alimenter en eau de mer. Le reste de l'équipement consiste essentiellement en de nombreux supports de cannes (les deux du tableau arrière du nouveau bateau de Didier seront inclinés vers l'extérieur pour la pêche à la traîne), une boîte à pêche et des petits équipets pouvant se suspendre sur les mains courantes du bateau ou se fixer directement sur le "mobilier", afin de pouvoir changer de leurre ou de bas de ligne rapidement. A signaler une astuce intéressante sur le deuxième Black Marlin, un répétiteur de sondeur sur l'avant de la console pour le pêcheur installé à l'avant… Bien vu !
Disons-le tout de suite : le mariage du Black Marlin avec le Mercury 150 Fourstroke est une réussite. Même si ce Zeppelin serait capable de se contenter d'une puissance inférieure (un 115 ch par exemple), quel plaisir de disposer d'une mécanique qui exploite parfaitement les qualités nautiques de ce bateau… Ca pousse fort, et à tous les régimes ! Les accélérations sont parmi les meilleures de notre base de données, surtout le 0 à 20 nœuds, dévoré en 3"7 ! Et avec 43 nœuds, la vitesse maxi n'est pas en reste, tout en ayant opté pour une hauteur de montage standard (+ 2 cm). Bien que n'ayant pu relever les consommations, les rendements devraient être excellents aux allures de croisière, entre 3 000 et 4 500 tr/min (de 20 à 35 nœuds). Parfait pour un semi-rigide qui devra naviguer loin et longtemps, au vu de son programme dominant. A la barre, on goûte les mises en actions instantanées que confère le vigoureux 4-cylindres américain. Idem la tenue à la mer du Black Marlin qui déjauge sans presque cabrer et défléchit parfaitement les embruns sur une houle de près d'un mètre entrecoupée d'un clapot de 60 cm (vent force 2 à 3). Bien que doté d'un V très évolutif (étrave pincée et angle assez ouvert au tableau arrière), le Zeppelin coupe bien la vague, préservant le confort des passagers même à des allures élevées, malgré une coque plutôt légère (400 kg sans l'équipement). Quant à l'équilibre du Zeppelin, il n'est plus à vanter, et ce Black Marlin délivre le comportement habituel des bateaux de la marque, avec une tenue de cap impeccable et un toucher de mer donnant l'impression d'être collé à l'eau, pas super excitant en termes de pilotage, mais bigrement efficace. Dans les virages attaqués sans ménagement, le bateau passe presque à plat, avec un gros grip et une motricité intacte, même braqué à fond, et ressort comme une balle. Une seule réserve : bien trimé et à plein régime par mer de travers, le bateau devient délicat à tenir. Il suffit de rentrer un peu le trim pour améliorer le contrôle.



photo Zeppelin Black Marlin 6,40


photo Zeppelin Black Marlin 6,40


photo Zeppelin Black Marlin 6,40


photo Zeppelin Black Marlin 6,40


Essayé l'année dernière, ce Black Marlin, conçu pour la Labrax Cup (compétition de pêche au bar, au leurre), a déjà son successeur. Sur ce nouvel exemplaire, élaboré aussi avec le concours de Didier Courtois, a été ajouté notamment un répétiteur de sondeur, sur la face avant de la console (photo ci-joint). Avec ce bateau, Zeppelin a voulu prendre en compte les demandes spécifiques à la pêche, avec notamment un vivier à circulation d'eau de mer et des accessoires placés stratégiquement.




Outre sa certification insubmersible (coque moussée), le Black Marlin possède la tenue à la mer "Zeppelin", avec une carène peu "joueuse", mais très efficace en mer formée. En outre, le Black Marlin se montre très rapide, tant en vitesse qu'en accélération, ce qui fait qu'on peut opter pour une puissance économique tout en restant performant.




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