Inédit en France, l'Hydrosport présente un profil qui fait penser à celui des semi-rigides Anglais. D'ailleurs, son comportement dynamique en est assez voisin, avec sa carène en V effilée et dotée d'un redan marqué à mi-longueur. Les performances de ce poids léger sont de bon niveau, et le cockpit simple mais aménageable à la carte s'avère fonctionnel.
Texte et photos Philippe Leblond
Hydrosport est une marque portugaise. Elle arrive chez nous via l'importateur ENA, installé à Pessac. Premier bateau mis à notre disposition, le 6.36 est un semi-rigide qui se signale par un poids de « top model » : 390 kg sans accessoires ni moteur ! Avec les éléments (console et sièges jockey), la bascule devrait monter aux alentours de 470 kg, ce qui reste très léger pour cette longueur. Autre signe distinctif, une largeur assez modeste, comme ses inspirateurs d'origine britannique.Le rapport longueur/largeur (proche de 3) est assez élevé, afin d'optimiser la pénétration dans l'eau et notamment dans les vagues. C'est aussi un avantage pour le transport. Cela devrait donc plaire à ceux qui délaissent les places de port au profit de la remorque. L'Hydrosport s'adresse aussi aux amateurs de pilotage sportif et de sorties tout temps, compte tenu d'un équipement de confort assez limité. Mais, les plongeurs, et autres baroudeurs se satisferont sans doute de ce cockpit spartiate, qui favorise les déplacements à bord et la liberté de mouvement. Des quatre semi-rigides produits par le chantier portugais, le 6.36 est le second par la taille. La gamme est dominée par un 8,08 m, et comprend deux modèles plus petits, de 5,55m et 4,64 m, d'architecture comparable. L'état du flotteur montre un assemblage relativement soigné, mais le gel-coat du polyester manque de brillant. La finition générale reste basique, en accord avec le tarif (il est vrai que 8 932 c coque nue, c'est vraiment attractif pour un semi-rigide de plus de six mètres). Le tissu Orca 1 100 décitex de chez Pennel & Flipo (en général dans cette longueur, on propose du 1 670), le sandwich de mousse Dyvinicell (10 mm) pris dans le plancher en bois stratifié, et le réservoir de 85 litres (un peu juste l’autonomie !) en Polypropylène concourent à la légèreté de l’embarcation. La console et les sièges sont faits au chantier ce qui n’est pas le cas de la sellerie, sous-traitée à l’extérieur. Le client se voit proposer un choix de couleurs tant pour les coussins que pour le gel-coat de la coque et des accessoires. Le flotteur de diamètre progressif est sécurisé par des saisines en forme de lignes de vie, et son nez est dominé par un petit socle en polyester supportant un davier et un taquet en inox. Les déplacements à bord sont facilités par un antidérapant mélangeant résine et silice. Le cockpit aménageable sur demande, était concernant notre bateau d’essai, doté de quatre sièges jockey individuels, tous situés en arrière de la console. Celle-ci propose un petit siège biplace, moulé sur sa face avant, qui porte le nombre de vraies places assises à six. Dans la pointe, on trouve un grand coffre, mais hélas, sans baille séparée pour le mouillage (il est question d’y remédier). Heureusement, les socles des sièges jockey font office de coffres, de même que la console qui comporte aussi un vide-poches. Bien installé derrière le pare-brise protecteur et un tableau de bord simple, mais qui laisse de la place pour l’installation d’aides électroniques, il est temps de découvrir les qualités nautiques de ce semi-rigide. Dès la limite des 300 m franchie, j’accélère… Bien que très léger, l’Hydrosport ne déjauge pas en un éclair. Un peu plus de quatre secondes avec le Honda 150 qui représente tout de même la puissance maxi autorisée, c’est moyen. Une fois lancé, le semi-rigide portugais fait tout de suite apprécier sa vivacité et son équilibre, que ce soit en sautant dans le sillage d’une vedette de passagers (il faut le trimer pour qu’il retombe bien droit sur sa quille) ou dans des virages de différents rayons. On ne note aucune ventilation de l’hélice, même lorsqu’on remet toute la sauce, volant braqué. Tout juste peut-on noter un léger roulis en recherche de vitesse maxi, à l’aide du trim… Avec 42 nds à plein régime, le contrat est rempli, mais sans plus. Même si le Honda s’en tire honorablement, on préférerait le brio et la légèreté d’un 2-temps pour mieux profiter du plaisir de pilotage que dispense l’Hydrosport..