Essai Avon Adventure 580 Open

Chapeau melon et béret

Voilà qui interpelle : un représentant de sa gracieuse majesté qui adopte une carène venue de France… Shocking ? Non, pas vraiment, car cet emprunt fait à Bombard ne dénature pas le semi-rigide Britannique. Marin, facile à piloter, fonctionnel et confortable, il présente des qualités qui ne déparent pas, de part et d'autre du Channel.

Texte et photos Philippe Leblond


 13 808 € sans moteur (tarif 2008)
 5.8 m
 13
 37,8 nds avec Suzuki 115 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 67 septembre/octobre 2008




La carène de cet Avon est strictement la même que celle du Bombard Explorer SB 600 (voir essai dans Pneu Mag 63), apparue une année plus tôt. Rappelez-vous, ces deux virures surdimensionnées qui encadrent la quille, à partir du dernier tiers de la flottaison… Et pourtant, aux commandes de l'Avon, on n'éprouve pas tout à fait les mêmes sensations que sur le Bombard. Le semi-rigide, construit au Pays de Galles, nous est apparu plus vivant que le bateau français. Il est vrai que le Bombard essayé, dont les flotteurs sont plus longs d'une vingtaine de centimètres était propulsé par un Yamaha, auquel le Suzuki rend 15 ch. Mais en ce qui concerne la répartition des masses à l'intérieur du cockpit, elle ne semble pas non plus très différente, et l'on a du mal à s'expliquer pourquoi l'Avon paraît plus réactif à la barre, sans pour autant se départir du flegme qui caractérise ces deux unités. Car, la présence des deux grosses virures, dans un cas comme dans l'autre, est garante d'un certain équilibre, même lorsqu'on va chercher les derniers tous/minute du moteur. Bien qu'il soit difficile de parler de grande différence de comportement en comparaison d'une carène traditionnelle, cette nouvelle venue possède une "signature" quelque peu différente. Sa façon de dessiner les courbes, par exemple, est assez personnelle : le semi-rigide tourne pratiquement à plat, sauf lorsqu'on ralentit pour fermer un peu plus le virage. Dans ce cas, la gîte intérieure qui apparaît reste encore timide. En fait, l'Avon vire un peu à la manière d'un catamaran, les deux virures agissant comme des rails, avec un bon grip de la partie arrière. Il n'en va pas de même de l'avant qui a tendance à chercher son chemin. Il est possible que l'étrave soit un peu délestée, ce qui occasionne une perte de précision dans la tenue de la trajectoire… Pas d'inquiétude cependant, il est facile de corriger cela avec de petits rappels sur la direction, et l'Avon demeure tout à fait sain et sécurisant. Autre petite différence avec une carène conventionnelle, celle de l'Avon, du fait de ses hautes virures parallèles, forme un embryon de tunnel, et dans la houle, on ressent lors des réceptions de sauts, comme un effet d'amortissement grâce à la création d'un petit "coussin" d'air. Là encore, on pense au catamaran dont les patins, formant un tunnel, compressent l'air qui s'y engouffre pour créer de la portance…

Bref, à défaut de paraître révolutionnaire, cette carène new-look apporte sa touche personnelle, sans toutefois déboussoler le pilote. L'Avon est facile à prendre en main et, à l'instar de la plupart des Bombard, reste indulgent lorsque le pilote attaque franchement, voire sans discernement. Avec près de 40 nœuds en pointe, l'impression de vitesse est au rendez-vous, et le Suzuki DF 115, fort de sa cylindrée élevée (la deuxième dans sa catégorie), propulse sans effort apparent ce semi-rigide, il est vrai, assez léger. Cette puissance nous semble d'ailleurs un très bon choix sur ce bateau. Les fondus de performance pourront toujours commander un 150 ch, mais l'Adventure 580 restera-t-il aussi maniable avec 35 chevaux de plus ? De retour au ponton, un petit tour des aménagements s'impose… Malgré son appellation "Open", cette version du 580 est plutôt bien équipée. On en veut pour preuve le nombre de vraies places assises : six au total ! Il y a les deux places du siège devant la console, la banquette biplace de la poupe, et la paire de sièges jockey pour le pilote et le copilote. Six places assises donc, qui illustrent bien la polyvalence de ce bateau qui, sans pour autant jouer les "Italiens", offre un confort de type "familial". Pour autant, ne lui demandez pas de jouer les semi-rigides pour starlettes : pas de solarium, pas de plats-bords en polyester, pas de douche de pont… On n'est pas anglais pour rien, tout de même ! Oui, car l'Avon est avant tout un bateau pour naviguer, même lorsque la mer n'y invite pas tout le monde. Les sièges jockey ne sont pas là par hasard. On notera cependant, qu'en matière de fonctionnalité, quelques petits détails clochent, comme le manque de place pour évoluer autour des jockeys, la console qui a oublié un vide-poches et dont le bord supérieur est en pente, de sorte qu'on ne peut rien y déposer. Il y a aussi l'absence de taquets à la poupe, et les bouchons de nables pas complètement étanches. Par contre, on appréciera, lors des parties de ski ou de pêche à la traîne, le dossier réversible de la banquette arrière. De même que la position de pilotage, et l'espace disponible sur la planche de bord pour les aides électroniques, ainsi que les coffres pour le rangement. .



photo Avon Adventure  580 Open


photo Avon Adventure  580 Open





CONCLUSION
Bien que mâtiné de Bombard, cet Avon conserve son ascendance britannique : des tubes en Néoprène/Hypalon, des sièges jockey pour les sorties sportives, et une carène qui sait naviguer par mer formée. Et, pour ne pas trahir l'esprit d'outre-manche, l'agencement intérieur se fait un peu à la carte, avec des accessoires de l'équipementier anglais Outhill. Comme quoi, bien qu'appartenant à Zodiac, Avon continue de cultiver son identité, et avec un tarif compétitif.




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