Essai Alphaboat RIB 600

Light is right !

Que ce semi-rigide à la silhouette sportive signe des performances au diapason, rien de plus normal nous direz-vous... Mais, lorsque celles-ci sont obtenues avec une puissance modeste, c'est plus intéressant. La raison en est simple : en rapport de sa longueur, l'Alphaboat est un poids plume. La légèreté au profit de l'économie d'énergie n'est-elle pas une solution d'avenir ?

Texte et photos Philippe Leblond


 29 990 € avec Suzuki 90 ch 4T (tarif 2009)
 6.1 m
 9
 41,8 nds avec Suzuki 90 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 73 septembre/octobre 2009




Par les temps qui courent, faire léger, c'est bien. Car, rajouter des chevaux sur des bateaux de plus en plus lourds, afin de conserver un niveau de performance décent, c'est une quête sans fin et surtout, peu en rapport avec le discours écolo ambiant. De ce point de vue, le chantier Alphaboat a tout bon. Nous vous avions déjà présenté le Rib 700 (essai dans Pneu Mag n°71), voici son petit frère ! Même silhouette tendue avec ses flotteurs à diamètre progressif, même carène effilée (sans le double redan du 700) avec ses virures parallèles, longues et fines (à l'anglaise), mais aussi même lacunes, difficilement acceptables sur un semi-rigide. Le plus étonnant vient de l'absence de nable de vidange pour le cockpit (!), mais on ne trouve pas non plus de saisines sur les flotteurs, pas plus que de guide de mouillage ou d'échelle de bain… Quelques manques auxquels il serait facile de remédier, sans trop grever le prix de vente, dont on se doute, sachant que cette marque suédoise fait construire en Chine, qu'il est un argument de « poids ». Par ailleurs, l'agencement simplissime du cockpit, qui n'est pas critiquable en soi, surtout pour faire la chasse aux kilos, débouche sur un manque de rangement un peu handicapant pour un bateau censé pouvoir embarquer neuf personnes… Hormis la baille à mouillage, spacieuse mais difficile à utiliser en même temps comme coffre, le seul vrai rangement est celui qui se trouve sous le siège pilote biplace. Car, la console qui abrite (sur le plancher) le réservoir d'essence (65 litres seulement) est traitée en volume ouvert et il est guère pensable d'y ranger quelques affaires que ce soit, surtout lorsqu'on navigue en mer formée (matériel non maintenu, pas de protection contre l'eau). à la différence du RIB 700 doté de deux sièges jockey biplace, le RIB 600, dont l'espace après la console est nettement plus restreint, a été équipé d'une banquette classique sur coffre (non sec). Cette dernière offre une position de conduite satisfaisante, tant assise que debout. Dans ce second cas, il est dommage que le dossier basculant vers l'avant (sympa pour la pêche ou le ski) ne comporte pas de blocage pour bénéficier d'un appui fessier… à ces deux places s'ajoute l'assise sur l'avant de la console qui peut recevoir deux enfants. La main courante de pare-brise permet aussi à deux passagers supplémentaires de naviguer assis sur les flotteurs et de bien se tenir.

Toutefois, l’aménagement peut se faire à la carte, et il doit être possible d’opter pour deux sièges jockey simples en arrière de la console. Celle-ci, si elle dénote un peu par rapport au style sportif du bateau, a le mérite d’offrir un pare-brise protecteur. Par contre, le tableau de bord est un peu étriqué, et son bord supérieur arrondi n’est pas des plus commodes pour fixer un GPS/sondeur sur étrier. Un bon point en revanche pour la commande de gaz « pupitre », en position centrale, permettant le pilotage en duo…

Après les 44,7 nœuds du RIB 700 avec seulement 115 ch, nous étions curieux de voir ce dont le petit frère était capable avec un 90 ch… Là encore, l’Alphaboat nous a épatés. Dans des conditions moyennement favorables, il a signé un retentissant 41,8 nds ! Pas la peine de chercher dans nos comptes-rendus d’essai, un 6 mètres à cette vitesse-là avec cette puissance-là, il n’y en a pas ! Bien que n’ayant pas relevé les consommations, il va de soit que les rendements, eux aussi, sont records. Rappelons que le RIB 700, même au régime maxi, n’est pas descendu sous le mille parcouru par litre consommé ! Pour le RIB 600 c’est à coup sûr encore meilleur. Après un déjaugeage énergique accompagné d’un cabré moyen, la vitesse maxi est rapidement atteinte (le couple du Suzuki), et l’on se plaît à jouer avec le trim et sentir vivre cette coque longue et légère. Dans 70 cm de creux, le RIB 600 se pilote au gaz, volant de crête en crête, avec une assiette presque neutre. Un vrai plaisir ! Attention en revanche lorsqu’on arrive dans une mer un peu plus creusée. Avec plus d’un mètre et le vent de face (force 5), le nez devient subitement léger, et oblige à une lecture attentive du plan d’eau et à gestion millimétrée de l’accélérateur. Le réservoir même plein (il faut dire qu’il n’est pas bien généreux avec 65 l) ne suffit pas à lester la coque. En virage, pas de problème, on peut attaquer sans état d’âme, son comportement étant même plus franc que celui du Rib 700 : étrave incisive, guidage précis de la quille, gîte marquée et régulière, grip et motricité sans faille… Que du fun ! .



photo Alphaboat RIB 600


photo Alphaboat RIB 600





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