Essai Ribtec Classic 6,55

Sportif en mode "cool"

Simple mais bien fini, sportif et élégant par la ligne, le Ribtec est typique de l'école britannique avec sa carène étroite et profonde et son cockpit orienté baroud tout-temps. Agréable à piloter et économique à l'usage, avec 115 ch, il laisse un peu sur leur faim les amateurs de performances musclées.

Texte Philippe Leblond. Photos Philippe Leblond et Ribeye


 46 565 € avec Yamaha 115 ch 4T (tarif 2009)
 6.55 m
 10
 35,4 nds
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Paru dans le Pneumag n° 73 septembre/octobre 2009




Ribtec compte 14 modèles allant de 2,85 m à 7,40 m. Cette marque anglaise, qui fait partie de la même entité que Ribeye, répond à un concept typiquement britannique : carène étroite et profonde, cockpit fonctionnel, pilotage sportif… Il n'est donc pas étonnant de retrouver à bord de notre bateau d'essai, les sièges jockey chers aux utilisateurs d'Outre-Manche. Ces deux sièges biplaces longitudinaux sont boulonnés sur un plancher bois stratifié. Ne vous attendez pas à trouver, à bord du Ribtec, pléthore de rangements, un bain de soleil, un carré-kitchenette, une douche de pont et des plates-formes de bain… La météo de ce côté du Channel n'étant pas incitative, il est vrai, le farniente n'est pas une priorité. Le programme d'utilisation est avant tout orienté vers la navigation sportive, éventuellement la pêche, la plongée et le ski. De fait, le plancher revêtu d'un antidérapant fait de peinture à la silice offre un espace favorable à se mouvoir facilement. Le pont est de plain-pied jusqu'au tiers avant où le coffre/baille à mouillage crée une petite différence de niveau (attention à la marche !). Ce genre de bateau simple, qui sait aller à l'essentiel, reste en phase avec l'esprit pionnier du semi-rigide : facilité de manutention et d'entretien, légèreté, robustesse, forte tenue à la charge… Pour autant, chez Ribtec, cette simplicité laisse entrevoir ses limites, l'accastillage n'étant pas toujours à la hauteur. Il est dommage, par exemple, de ne pas disposer d'un petit socle de proue en polyester avec un taquet en position haute, et éventuellement deux chaumards, pour empêcher le frottement des bouts sur les flotteurs lorsqu'on amarre à quai. Le Ribtec se contente d'un taquet en contrebas, à même le plancher, et d'un guide de mouillage en caoutchouc… Avec son roll-bar, supportant les feux de navigation et deux taquets à hauteur, la poupe fait meilleure figure… Autres bémols, la présence anecdotique des saisines sur les flotteurs (les poignées sont moins commodes pour se tenir quand on navigue assis sur les flotteurs), et le manque de contenance du bac de rétention d'eau à la base du tableau arrière. Lorsque les deux manches en PVC sont en position relevées attendez-vous à un plancher humide. Heureusement, le diamètre généreux des nables est le gage d'une bonne évacuation d'eau en cas d'enfournement dans une vague. Au rang des satisfactions, on appréciera la ligne fluide et sportive du Ribtec, bien servie par un flotteur assemblé dans la longueur, ne laissant pas apparaître la segmentation par compartiments. Le tissu en CR/CSM (Néoprène/Hypalon) est un gage de robustesse, tandis que les collages soignés, de même que l'ouvrage stratifié net et brillant, traduisent une finition de bonne facture.

Bien installé derrière une console déjà vue sur le Ribeye 600, le pilote bénéficie d’une bonne protection lorsqu’il barre assis. L’ergonomie de conduite est plutôt satisfaisante, malgré le léger décalage du volant vers la gauche. Si les instruments Yamaha se trouvent en partie masqués par la barre, le tableau de bord laisse une place de choix pour un combiné GPS/sondeur encastrable. Tandis qu’on sort du port au ralenti et en silence, on se laisse séduire par le cadre enchanteur de l’estuaire de la Dart (Dartmouth est au sud-ouest de l’Angleterre). Une fois dépassé le petit château sur la berge Est, la mer s’ouvre devant nous. C’est le moment de lâcher les chevaux ! Dans un léger cabrage, le Ribtec décolle sans effort pour stabiliser son assiette à seulement 2 600 tr/min et 9,4 nds ! Pas mal pour une carène au V profond, dont on sait par expérience qu’elle nécessite pas mal de puissance pour passer la bosse de déjaugeage… Haut sur l’eau, ses flotteurs bien dégagés de la gangue liquide, notre Classic 6.55 semble planer sans effort. Il signe d’ailleurs une série de très bons rendements entre 3 000 et 4 500 tr/min (de 1,48 à 1,21 mille par litre) avec des allures parfaites pour la croisière économique, de 14 à 25 nds. En revanche, petite déception en ce qui concerne la vitesse de pointe, avec un modeste 35,4 nds malgré une utilisation massive du trim. Non pas que cette vitesse soit inavouable, mais compte tenu de l’extrême légèreté de ce semi-rigide, on attendait un peu mieux. Rappelons que nous avons signé un retentissant 44,7 nds avec l’Alphaboat 700 en Suzuki 115 ch, un bateau de même philosophie et de même poids (essai dans Pneu Mag n°71)… Les accros de la performance devront se tourner vers la puissance maxi (150 ch), avec une V-Max qui devrait dépasser les 40 nds.

Pour le reste, on ne peut que louer l’agrément éprouvé à la barre du Ribtec, un semi-rigide vivant, réactif, et d’une mise en main sécurisante, même s’il a tendance à rouler sous l’action d’un trim positif à l’approche du régime maxi. Il reste en effet facile à maîtriser et donne un peu de sel au pilotage. En virage rapide, lorsqu’on le brutalise, la ventilation de l’hélice intervient assez tôt et pénalise la remise de gaz. Avec la gîte modérée, il est donc préférable de passer en douceur, même si l'équilibre et le grip sont exempts de critique. Moins rigide et peut-être moins souple dans la vague que le Ribeye 650 (qui est sensiblement plus lourd), le Ribtec passe néanmoins assez confortablement et conserve une tenue de cap rigoureuse..



photo Ribtec Classic 6,55


photo Ribtec Classic 6,55





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